Inondations au Nord: Déjà vingt quatre morts
YAOUNDE - 05 SEPT. 2012
© Félix Swaboka, Oscarine Mbozo’a | L'Actu
Malgré l'intervention du ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation pour recaser les sans abris, rien d'autre n'est proposé aux sinistrés.
Le bilan des intempéries de ces derniers jours dans la région du Nord est de 24 morts et des milliers de sans abris ont été recensés dans les trois des quatre départements que compte la région. En plus des morts et blessés, les dégâts matériels sont immenses, des villages entiers ont été détruits, privant des milliers de personnes de leur foyer. Des cultures ont été dévastées de nombreux animaux ont péri. Face à cette situation critique, une mission interministérielle avec à sa tête le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, René Sadi, est descendue sur le terrain.
A Garoua, il s'est rendu dans les quartiers Lopérè, Laindé, liddiré, et à Pitoa. A Lagdo, le ministre s'est rendu sur le site du barrage, et dans des villages inondés. Il a visité les berges du Lagdo et les écoles où sont recasées les familles sinistrées. A chacune de ces étapes, le ministre s'est fait expliquer la situation par les autorités administratives de la région et les gestionnaires du barrage hydroélectrique.
Selon l'un des sinistrés de Lopérè, les dix milles sinistrés de la Bénoué ont reçu chacun 12kg de riz, un litre d'huile de table, cinq morceaux de savon, huit ardoises scolaires, dix cahiers par enfant.
«Nous avons cru que le ministre René Sadi venait avec des solutions à nos problèmes. Il nous a demandé de lui faire des propositions, comme si nous avions des solutions a nos problèmes», a déclaré Oumarou Alhaji. René Emmanuel Sadi, le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, a remis 700 sacs de riz, 28 sacs de sel, 16 cartons d'huile de table, du savon, des cahiers et ardoises, envoyés par le président de la République aux sinistrés de la région du Nord.
Le ministre a dit âtre venu s'informer de l'ampleur des dégâts «Nous allons recueillir les difficultés et les transmettre à qui de droit. Dans l'urgence, il est question de permettre aux familles sinistrées et surtout aux enfants, de pouvoir bien démarrer la rentrée scolaire», a indiqué René Emmanuel Sadi. Il a poursuivi son intervention en indiquant âtre disposé à recevoir des suggestions.
La situation est toujours critique dans les localités touchées par les inondations. Les risques d'épidémie de cholera planent sur ces populations qui vivent sans pouvoir respecter les règles élémentaires d'hygiène. L'inquiétude de voir les dégâts s'amplifier plane toujours, au regard des prévisions pluviométriques qui annoncent de fortes précipitations.
Félix Swaboka
Mayo Danay: Les sinistrés en veulent à René Sadi
L'envoyé spécial du chef de l'Etat n'a pas accompli sa mission de réconfort. Un geste qui a fâché les victimes de Maga, Yagoua et Kaïkaï.
«Nous ne l'avons pas Vu. Il semble qu'il est arrivé à la tombée de la nuit, et il est rentré sans même nous visiter. Il nous a envoyé l'argent et les dons par le préfet, c'est du mépris. Il doit comprendre qu'il pleut sous toutes les toitures. Que va-t-il raconter à Paul Biya?» S'indigne un riverain sinistré. Ils sont tous en colère. «On ne comprend même plus nos autorités administratives. Tu pars de Yaoundé pour une situation précise et sur les lieux, tu es incapable d'aller vers les sinistrés?» S'interroge une autorité administrative de la région faisant partie de la suite de René Sadi, le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), pour Maga, l'un des sites touchés par l'inondation.
Plusieurs observateurs et hommes avertis ont douté de cette visite que le patron de la territoriale a programmé pour l'après midi. Connaissant l'état de la route et la distance entre cette ville du chef-lieu de la région. «C'est de la blague! Si réellement il voulait visiter les familles sinistrées Il devait quitter en matinée et faire normalement le tour de sites de Maga sans pression. Mais, quitter Maroua à 16h pour arrivera Maga à 18h, quelle visite pouvait-il entreprendre? Il ne pouvait que s'arrêter à l'accueil, et délivrer son message», a ajouté la même autorité administrative.
Le Minatd n'a véritablement pas découvert la souffrance des victimes. Il s'est limité aux déclarations des autorités locales comme le gouverneur de la région, qui lui aurait fait le point dès son arrivée, suivi des déclarations du préfet du Mayo Danay, Baba Ngamdji. Et, il a jugé utile de s'adresser aux quelques familles sélectionnées pour son accueil sur la digue de Maga en pleine nuit. Approché, un proche collaborateur du Minatd trouve une excuse. «D'abord le patron ne se sentait pas bien. Vous avez dû constater qu'il n'était même pas au petit déjeuner avec le gouverneur en matinée. Mais comme c'est une mission d'Etat, il a tout fait pour accomplir sa mission. Et il revenait aussi au gouverneur de lui dire que Maya est loin pour prendre des dispositions. Un ministre ne va pas entrer dans l'eau la nuit» Trois arrondissements sont touchés par les débordements des eaux dans le département du Mayo Danay. Il s'agit de Kaikai, Maga et Yagoua. Le choix du Minatd a été porté sur Maga où il a passé une heure à faire des discours, plutôt que d'aller réconforter les familles qui voulaient le voir. Yagoua et Kaikai ont été lésés. Ce qui a mis les sinistrés en colère contre le gouvernement, malgré les dons et espèces en francs CFA envoyés par le chef de l'Etat «Les âmes de bonne volonté nous rendent visite même dans l'eau. Un envoyé du chef de l’Etat lui, ne peut pas le faire? C'est plus qu'une injure à notre endroit. Le seul geste du Minatd rend inutile l'argent et les dons du Chef de l'Etat». Attendu pour le réconfort aux familles en détresse, le ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation a privilégié ses poses photo sur la digue, plutôt que de se rendre sur les sites inondés.
Oscarine Mbozo’a
© Félix Swaboka, Oscarine Mbozo’a | L'Actu
Malgré l'intervention du ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation pour recaser les sans abris, rien d'autre n'est proposé aux sinistrés.
Le bilan des intempéries de ces derniers jours dans la région du Nord est de 24 morts et des milliers de sans abris ont été recensés dans les trois des quatre départements que compte la région. En plus des morts et blessés, les dégâts matériels sont immenses, des villages entiers ont été détruits, privant des milliers de personnes de leur foyer. Des cultures ont été dévastées de nombreux animaux ont péri. Face à cette situation critique, une mission interministérielle avec à sa tête le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, René Sadi, est descendue sur le terrain.
A Garoua, il s'est rendu dans les quartiers Lopérè, Laindé, liddiré, et à Pitoa. A Lagdo, le ministre s'est rendu sur le site du barrage, et dans des villages inondés. Il a visité les berges du Lagdo et les écoles où sont recasées les familles sinistrées. A chacune de ces étapes, le ministre s'est fait expliquer la situation par les autorités administratives de la région et les gestionnaires du barrage hydroélectrique.
Selon l'un des sinistrés de Lopérè, les dix milles sinistrés de la Bénoué ont reçu chacun 12kg de riz, un litre d'huile de table, cinq morceaux de savon, huit ardoises scolaires, dix cahiers par enfant.
«Nous avons cru que le ministre René Sadi venait avec des solutions à nos problèmes. Il nous a demandé de lui faire des propositions, comme si nous avions des solutions a nos problèmes», a déclaré Oumarou Alhaji. René Emmanuel Sadi, le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, a remis 700 sacs de riz, 28 sacs de sel, 16 cartons d'huile de table, du savon, des cahiers et ardoises, envoyés par le président de la République aux sinistrés de la région du Nord.
Le ministre a dit âtre venu s'informer de l'ampleur des dégâts «Nous allons recueillir les difficultés et les transmettre à qui de droit. Dans l'urgence, il est question de permettre aux familles sinistrées et surtout aux enfants, de pouvoir bien démarrer la rentrée scolaire», a indiqué René Emmanuel Sadi. Il a poursuivi son intervention en indiquant âtre disposé à recevoir des suggestions.
La situation est toujours critique dans les localités touchées par les inondations. Les risques d'épidémie de cholera planent sur ces populations qui vivent sans pouvoir respecter les règles élémentaires d'hygiène. L'inquiétude de voir les dégâts s'amplifier plane toujours, au regard des prévisions pluviométriques qui annoncent de fortes précipitations.
Félix Swaboka
Mayo Danay: Les sinistrés en veulent à René Sadi
L'envoyé spécial du chef de l'Etat n'a pas accompli sa mission de réconfort. Un geste qui a fâché les victimes de Maga, Yagoua et Kaïkaï.
«Nous ne l'avons pas Vu. Il semble qu'il est arrivé à la tombée de la nuit, et il est rentré sans même nous visiter. Il nous a envoyé l'argent et les dons par le préfet, c'est du mépris. Il doit comprendre qu'il pleut sous toutes les toitures. Que va-t-il raconter à Paul Biya?» S'indigne un riverain sinistré. Ils sont tous en colère. «On ne comprend même plus nos autorités administratives. Tu pars de Yaoundé pour une situation précise et sur les lieux, tu es incapable d'aller vers les sinistrés?» S'interroge une autorité administrative de la région faisant partie de la suite de René Sadi, le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), pour Maga, l'un des sites touchés par l'inondation.
Plusieurs observateurs et hommes avertis ont douté de cette visite que le patron de la territoriale a programmé pour l'après midi. Connaissant l'état de la route et la distance entre cette ville du chef-lieu de la région. «C'est de la blague! Si réellement il voulait visiter les familles sinistrées Il devait quitter en matinée et faire normalement le tour de sites de Maga sans pression. Mais, quitter Maroua à 16h pour arrivera Maga à 18h, quelle visite pouvait-il entreprendre? Il ne pouvait que s'arrêter à l'accueil, et délivrer son message», a ajouté la même autorité administrative.
Le Minatd n'a véritablement pas découvert la souffrance des victimes. Il s'est limité aux déclarations des autorités locales comme le gouverneur de la région, qui lui aurait fait le point dès son arrivée, suivi des déclarations du préfet du Mayo Danay, Baba Ngamdji. Et, il a jugé utile de s'adresser aux quelques familles sélectionnées pour son accueil sur la digue de Maga en pleine nuit. Approché, un proche collaborateur du Minatd trouve une excuse. «D'abord le patron ne se sentait pas bien. Vous avez dû constater qu'il n'était même pas au petit déjeuner avec le gouverneur en matinée. Mais comme c'est une mission d'Etat, il a tout fait pour accomplir sa mission. Et il revenait aussi au gouverneur de lui dire que Maya est loin pour prendre des dispositions. Un ministre ne va pas entrer dans l'eau la nuit» Trois arrondissements sont touchés par les débordements des eaux dans le département du Mayo Danay. Il s'agit de Kaikai, Maga et Yagoua. Le choix du Minatd a été porté sur Maga où il a passé une heure à faire des discours, plutôt que d'aller réconforter les familles qui voulaient le voir. Yagoua et Kaikai ont été lésés. Ce qui a mis les sinistrés en colère contre le gouvernement, malgré les dons et espèces en francs CFA envoyés par le chef de l'Etat «Les âmes de bonne volonté nous rendent visite même dans l'eau. Un envoyé du chef de l’Etat lui, ne peut pas le faire? C'est plus qu'une injure à notre endroit. Le seul geste du Minatd rend inutile l'argent et les dons du Chef de l'Etat». Attendu pour le réconfort aux familles en détresse, le ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation a privilégié ses poses photo sur la digue, plutôt que de se rendre sur les sites inondés.
Oscarine Mbozo’a