Information officielle: Les sites web décoratifs des Ministères

Yaoundé, 03 Juillet 2013
© Ferdinand Ngoum | Repères

Créés pour donner au grand public un maximum d’information les sites Web de certains Ministères ne sont pas mis à jour, malgré l’exigence des cellules chargées de les animer.

Difficile par exemple d'avoir une information sur les activités du Ministère des Arts et de la culture (Minac). Il ne dispose même pas d'un site web. «Et pourtant, ce Ministère a des informations à donner. Par exemple sur le musée national qui contient un énorme patrimoine matériel. Vous avez aussi notre Centre culturel camerounais qui a été rénové, il a besoin d'être connu du public. Et on peut citer d'autres encore. Dommage qu'on ne puisse pas avoir accès à toutes les informations relatives non seulement à notre patrimoine culturel, mais aussi être suffisamment édifié sur la situation exacte de l'art au Cameroun», regrette un visiteur dans ce Ministère.

Le Minac n'est pas un cas isolé. Le Ministère des Finances (Minfi) ne fait pas mieux. Pour accéder à son site, il «faut une autorisation requise. Donner le nom de l'utilisateur et avoir un mot de passe». Seules les directions générales sous tutelles (Douanes, Budget, Impôts et Trésor) disposent de sises animés au quotidien. «Il servirait encore à quoi d'animer un site Web alors que toutes les activités du Ministre des Finances sont fatalement liées à celles menées par les directions générales sous tutelle. Il serait fastidieux, voire dispendieux d'animer un site web au niveau central», commente un responsable à la cellule de communication du Minfi. Ce qui peut expliquer le fait qu'il soit verrouillé et donc inaccessible.

Le Ministère des Marchés publics (Minmap), tient une excuse: il est nouveau. Il n'y a que sur le site de la présidence de la République qu'on peut avoir des informations sur les missions de ce nouveau Ministère. Mais rien ne filtre sur les procédures des marchés publics en vigueur ou sur les avis d'appels d'offres ouverts nationaux ou internationaux que cette administration lance. «Il faut très souvent attendre acheter Cameroon tribune pour avoir les avis d'appels à manifestations d'intérêts. Et si les délais sont courts, vous êtes hors course. Alors que sur un clic, assis dans mon bureau, je suis informé à la minute», se plaint M. Georges Onana, prestataire de service.

Sur le site du Ministère des Affaires sociales (Minas), la dernière mise à jour date de 2009. Tout se passe comme si depuis cette année, Mme Catherine Bakang Mbock, la Ministre en poste, n'a mené aucune activité. En vitrine sur le site de ce Ministère, sont résumées en 9 lignes les missions du Ministère et des photos de Mme Chantal Biya recevant ici et là des bouquets de fleurs. Rien de social, donc.

La situation est un peu identique au Ministère des Enseignements secondaires (Minesec). Pas de carte scolaire, pas de statistiques de l'éducation, aucun by Savings Wave">annuaire du personnel et il est difficile d'avoir les textes (arrêtés et décisions) complets du Ministre.

Dans les mêmes bâtiments, mais cette fois au Ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra), voici ce qui est écrit sur la page d'accueil de son site Web: «site en travaux. Attention, un problème technique (serveur My SQL) empêche l'accès à cette partie du site. Merci de votre compréhension».

Ce message date, témoignent des internautes, apparaît régulièrement. Pas moyens d'avoir une idée sur les concours administratifs, sur le mouvement du personnel fonctionnaire. Mais on retient toutefois qu'il chaque concours lancé par le Ministre, il renvoie les concernés sur le site web de son Ministère pour «avoir plus amples informations». Mais, reconnait un usager, de temps en temps, le site du Minfopra fonctionne.

Le Ministère de la Santé publique n'est pas en reste. Les informations contenues sur son site datent de 2010. Et pourtant, personne n'ignore les sorties médiatiques de M. André Mama Fouda ces dernières années.

Un paradoxe. Le Ministère de la Communication (Mincom) ne communique presque pas. Ou du moins, il communique au passé. Les dernières informations qui défilent sur son site datent de 2012. Outre les figures des anciens Ministres, on retrouve une compilation d'informations dépassées de la journée internationale de la liberté de la presse, édition ... 2012. Heureusement, son site d'informations «Mincom online» est l'exception qui confirme la règle.


INCOMPÉTENCE?

Les textes présidentiels qui organisent les Ministères sont pourtant clairs. «La cellule de communication est chargée de la collecte, de l'analyse et de la conservation de la documentation journalistique et audiovisuelle du Ministère, de l'animation du site Web du Ministère en liaison avec la cellule informatique».

D'autres Ministères à l'instar de l'Eau et de l'énergie, des Transports, de l'Economie, de la Planification et de l'aménagement du territoire, de
l'Administration territoriale, de l'Agriculture et du développement rural, des Postes et télécommunications, de l'Enseignement supérieur, de la Défense, de l'Education de base ou de l'Elevage, des pêches et des industries animales, etc., l'ont compris et font figure de bons exemples. Les sites sont fournis en informations, les mises à jour sont effectuées et tous les textes administratifs y sont consignés pour permettre aux usagers de s'en servir quel que soit l'endroit où ils se trouvent.

«Un Ministère qui ne peut pas satisfaire un internaute a failli à sa mission», pense Mme ASSOUMOU de la cellule de communication du Minepat. «Tout simplement parce que les personnes nommées dans les cellules chargées d'animer les sites, se préoccupent plus d'organiser des cérémonies où elles pourraient avoir quelques jetons, que de pourvoir leur site dont ils ont la charge en informations. Aussi, il faut souligner que les patrons de ces Ministères ont un souci: fournir aux usagers des informations fiables. Sans compter que c'est aussi une sorte de marketing politique pour eux», observe cette fois une source au Minatd.

Un doigt est pointé sur les Ministres qui ne nomment pas toujours des professionnels de la communication à ces postes. «Voyez-vous qu'il y a des Ministères où ce sont des professeurs de lycée ou d'EPS qui coordonnent la cellule de communication. Vous vous attendez à quel résultat? Ce ne sera que l'échec», observe M. jean Ekitte au Ministère de l'Eau et de l'énergie.


03/07/2013
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