Incursions des bandes armées: Les faiblesses de la grande muette

Yaoundé, 17 Avril 2013
© Igor Bilep | L'Indépendant

L'ignorance des réalités au sein de nos forces armées est-elle Une preuve d'aveu d'impuissance du Ministère de la Défense?

Est-il fondé de dire ou de soutenir comme l'affirment les détracteurs du Mindef actuel, que s'il fallait trouver une unité de commandement à ce dernier, on l'affecterait sans hésitation au Corps national des sapeurs pompiers dont le mode de fonctionnement est identique au sien, parce que s'invitant dans les lieux de sinistre assez tardivement quand les dégâts sont consommés? L'homme qui dénonçait l'immobilisme de tous ses prédécesseurs, se distingue par la diversion à travers une gesticulation jugée malsaine par ses pourfendeurs, quand il faut aborder des problèmes cruciaux au sein des forces armées. Est-ce parce qu'il ne donnerait pas le bon exemple dans la gestion du budget de la Défense, qu'il a tendance à ignorer que les officiers supérieurs font main basse sur les avantages des subalternes? Les détachements à Bakassi des unités des forces armées venant des coins du pays ont alimenté des tristes épisodes de détournements des fonds et des vivres destinés aux militaires qui étaient dans les postes avancés au front. En aucun cas, soutient-on, l'on a entendu le Mindef dénoncer ces pratiques qui étaient connues de toute la hiérarchie de la grande muette. Pendant que les rumeurs au sein de la troupe laissaient, croire que le Chef de l'Etat, Chef suprême des forces armées, avait tout prévu pur le ravitaillement des hommes en eau minérale pour leur assurer une bonne santé, ces derniers étaient obligés de se débrouiller comme ils pouvaient pour avoir une eau qui était à l'origine de plusieurs maladies. L'alimentation hebdomadaire d'une dizaine d'hommes dans un poste avancé se limitait à 10 kilogrammes de riz, 7 maquereaux, 1 litre d'huile, 1 boîte moyenne de tomate, 1 kg de farine. Ce qui amenait les militaires à baisser la garde pour se consacrer à la cueillette du vin de palme et à la chasse au gibier....

Mebe Ngo'o savait tout cela et n'osait punir ceux qui étaient coupables. Son réveil tardif pour sacrifier le Lieutenant-Colonel Félix Lapaix Evindi, Commandant du bataillon d'infanterie motorisé (Bim) de Bertoua, limogé, qui ne faisait sans doute que ce qui est commun à tous les officiers, ressemble, affirme-t-on dans les casernes, à une manœuvre de diversion tendant à redorer son image au moment où l'on se pose des questions sur l'inertie de nos forces de Défense devant des incursions émaillées d'exactions envers les populations civiles camerounaises dans les localités frontalières de la Région de l'Est et du Nord-Est du pays.


Aveu d'incompétence?

L'ignorance est un aveu d'incompétence et Mebe Ngo'o qui donne l'éternelle impression qu'il ignore le mauvais traitement qui est réservé aux subalternes, démontre-t-il comme il se murmure, son manque d'autorité envers certains officiers par crainte d'être mis à nu par ces derniers qui maîtrisent ses connexions mafieuses, en s'acharnant sur des maillons faibles dans le seul souci de prouver au Chef de l'Etat qu'il tient solidement les commandes?


Des gros moyens pour faire quoi?

Si Paul Biya accorde le deuxième plus gros budget de fonctionnement au Ministère de la Défense, c'est parce qu'il est soucieux de l'intégrité du territoire, de la stabilité du pays et de la sécurité des citoyens et leurs biens. Peut-on dire que l'actuel Mindef qui se serait spécialisé à la bricole, à l'achat du matériel de luxe pour amadouer les officiers alors que des besoins en termes de logistique et d'équipements modernes font défaut aux forces armées, est en phase avec les orientations et aspirations du Chef suprême des forces armées? A tort ou à raison, dans sa stratégie de conquête du fauteuil présidentiel, Mebe Ngo'o voudrait-il que les forces armées lui soient fidèles et non au Chef de l'Etat? Pour quelles raisons ferme-t-il les yeux devant les défaillances de ceux qui adhèrent à ses ambitions et leur comble de gratifications de toute nature et n'hésite pas à écraser d'autres qui voient en lui un danger pour le pays? Après le Littoral camerounais qui est connu comme le couloir des incursions meurtrières des bandes armées, l'Extrême-Nord et la Région de l'Est sont au centre des préoccupations avec au devant de scène, un Mindef qui donne l'impression de tout faire sans rien faire, Une drôle d'attitude sanctionnée de la manière la plus dure sous d'autres cieux.


22/04/2013
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