Imprimerie nationale: Détournements et corruption mis à nu

Yaoundé, 07 Août 2013
© Lucien Embom | Le Soir

L'équipe dirigeante de la structure continue de développer sa logique de pillage, malgré l'étau qui se resserre sur elle et les multiples plaintes des fournisseurs.

De l'avis des fournisseurs, la situation de l'Imprimerie Nationale est catastrophique et appelle à un traitement de choc. La plupart des témoignages recueillis nous enseignent que, c'est depuis plus d'une décennie que la société a du mal à joindre les deux bouts.

Les dérives managériales du Directeur et de sa clique, sont à l'origine des misères qui écrasent les usagers: A ce jour, pour accéder aux services de l'Imprimerie Nationale, les fournisseurs sont parfois obligés de solliciter l'encadrement des force de l'ordre. Chaque fois qu'un fournisseur ose réclamer son argent, cela entraîne de violents accrochages et des éclats de voix. Des sources soutiennent que les cadres de l'entreprise, ont juré de se venger de tous les usagers, qui ont eu le courage de déposer plainte contre eux. C'est pour cette raison qu'à chaque by Savings Wave">rencontre, il y a de l'électricité dans l'air. Pour être payés, les usagers font le plus souvent recours à la violence ou au concours d'un avocat. Des hauts responsables donnent du fil à retordre aux fournisseurs, et se positionnent comme des ténors de la gabegie. C'est le cas d'un certain Oyono, homme de main de Madame Elogo qui ferait la pluie et le beau temps. Des avis concordants indiquent que, c'est lui qui décide en dernier ressort du traitement à infliger à chaque fournisseur. Monsieur Oyono serait à la tête d'une immense fortune estimée à plusieurs millions de FCFA. Selon nos informations, cet agent de luxe roule en RAV4 et n'a de considération pour personne. Firmin Kouagué qu'on présente comme étant l'un des meilleurs informaticiens de l'Imprimerie Nationale, s'était lourdement responsable du mauvais fonctionnement de l'entreprise.

Kouagué passerait le clair de son temps à arnaquer les fournisseurs. Tous ceux qui refusent de lui verser des prébendes passent à la guillotine. Il est en quelque sorte le bourreau des usagers, et l'un des principaux leviers de la corruption au niveau de l'Imprimerie. A en croire une source digne de foi, un jour on a frôlé le pire à l'Imprimerie Nationale. A cause des tracasseries, une femme qui réclamait tout simplement son dû est tombée en syncope.

Cette dernière attendait d'être payée pour organiser les obsèques d'un proche. Après moult démarches éprouvantes, la pauvre dame a constaté qu'elle ne pouvait pas rentrer en possession de son argent. Sous le coup de la colère et de la fatigue, notre concitoyenne s'est écroulée. Un fournisseur dont on préfère taire le nom, a fondu en larmes après avoir sacrifié au rituel de la magouille. Ces événements malheureux n'ont jamais apporté un changement dans la façon de traiter les usagers. On dirait que certains acteurs de nos entreprises publiques, ont la pierre à la place du cœur, a commenté un fournisseur. Il faut avouer que les tortures infligées aux fournisseurs, à l'Imprimerie Nationale sont inhumaines. Monembamé qui assure les fonctions de conseiller juridique de la structure, d'après nos informateurs ne joue pas parfaitement son rôle. Notre conseiller semble ignorer ce pourquoi il a été recruté. Ses services ne militent pas en faveur de l'équilibre de l'Imprimerie.

Monembamé qui n'aurait pas une parfaite maîtrise du droit, induit tout le temps ses collaborateurs en erreur. Son patron et l'agent comptable, apposent leurs signatures sur des protocoles d'accords qui pourront les conduire en taule un de ces quatre matins. Madame Elogo toujours égale à elle-même et manipulatrice de premier rang, fait ramper tous les fournisseurs qui ne libèrent pas de pourcentage. C'est la dame de fer de l'Imprimerie Nationale. Elle piétine les instructions de tous ses supérieurs hiérarchiques. Le Directeur ne représente rien à ses yeux. Ce qui compte, ce sont ses intérêts personnels. Elogo ne lâche pas prise tant que sa volonté n'a pas été satisfaite. Comme nous sommes à l'approche des législatives et des municipales, les barons de l'Imprimerie Nationale se réfugient derrière les commandes d'Election's Cameroon (ELECAM), pour snober tous ceux qui sollicitent des paiements. Pour eux, il n'est pas question de parler d'autre chose avant la tenue des élections. Les tâches à accomplir sont énormes, mais les équipements de l'Imprimerie Nationale (IP) ne rassurent pas du tout. Ils sont frappés de vétusté, et leur entretien laisse à désirer. La plupart machines sont de qualité douteuse. A cause de cela, des commandes ne peuvent pas être honorés. Les dirigeants de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de l'Université de Yaoundé 2, sont profondément remontés contre la direction de l'Imprimerie Nationale. Pour cause, les papiers de composition n'ont pas été livrés. Une mise en demeure a d'ailleurs été prononcée contre la hiérarchie de l'IP. Toutes les commandes juteuses font l'objet de convoitise.

Il faut souligner que tous les marchés porteurs sont copieusement torpillés. Les responsables de l'Imprimerie Nationale le font à dessein, pour que leurs propres entités raflent la mise. On a l'impression que la disparition de l'Imprimerie, peut arranger beaucoup de choses du côté des pillards. La structure de production de l'IP est largement affectée par le retard technologique. Les ouvriers utilisent des méthodes rudimentaires, pour essayer de sauver ce qui peut encore l'être. A cause des prochaines élections, la hiérarchie de l'Imprimerie Nationale a massivement embauché des jeunes. Ces derniers sont payés en monnaie de singe. Cette mesure urgente a été prise pour éviter les tiraillements avec ELECAM. En voyant comment ces jeunes s'activent, on se croirait dans une entreprise naissante. Le matériel de vote qui sortira de l'Imprimerie Nationale sera-t-il de bonne qualité?

Des opérations qui normalement sont destinées aux machines, se font de manière artisanale et par des mains inexpertes. Ce cliché prouve que l'Imprimerie Nationale est entrain de mourir à petit feu. Des nostalgiques ne s'empêchent pas de regrettent l'époque où, la société faisait encore la fierté de notre nation. Cette unité de production actuellement, n'est plus que l'ombre d'elle-même et ne cesse de faire des mécontents.

L'Imprimerie Nationale va-t-elle rejoindre les sociétés comme l’ONCPB et le FOGAPE au cimetière? C'est ce qui risque de se produire, si des mesures conservatoires ne sont pas prises. Il faut agir. Oui agir rapidement pour que la sérénité revienne. En laissant la situation pourrir, l'Etat du Cameroun risque de perdre l'un des symboles de sa vitalité. En dépit des pleurs et des grincements de dents, les agents indexés pour mauvaise gestion, continuent tranquillement leur sale besogne. Toutes les actions engagées contre eux en justice jusqu'à ce jour, ne parviennent pas à produire les résultats escomptés. Des indiscrétions font état de ce que les réseaux des fossoyeurs, de l'Imprimerie Nationale, auraient des ramifications au sein de l'appareil judiciaire de la République. Le Directeur Abessolo Nnang et ses acolytes, doivent impérativement rectifier le tir s'ils veulent encore mériter la confiance du Chef de l'Etat. Dans ce pays qui se veut émergent en 2035, un assainissement des comportements s'impose.


11/08/2013
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