Immeuble d’Elig-Essono : Le non-respect des normes pointé du doigt

alt

L’immeuble qui s’est effondré lundi dernier à Yaoundé aurait été mal construit.
Au lendemain de l’effondrement d’un immeuble de cinq niveaux au quartier Elig-Essono, les supputations se poursuivent sur les raisons du sinistre. Des curieux ne cessent de s’arrêter pour témoigner de la scène qu’ils se sont imaginés à travers les informations relayés par les radios de la capitale.

Certains immortalisent l’image de tôles froissées, de murs brisés et de fers à béton tordus à l’aide de leur téléphone portable.

Rencontré, Tansi Martin, l’un des manœuvres rescapés du drame pense que se sont les piliers porteurs qui se sont brisés sous le poids des étages. Il soulève ainsi l’interrogation sur le respect des normes pour que ces piliers se brisent aussi facilement. Descendu sur les lieux de la catastrophe hier, Christian Bell, un autre manœuvre de ce chantier, absent au moment des faits confie ses inquiétudes sur la bâtisse. « Pour la construction de cet immeuble, plusieurs équipes ont travaillé. En fonction des niveaux, les équipes changeaient. Une fois déjà, lorsque je travaillais là, des électriciens sont venus pour installer des fils électriques. J’ai été étonné de la facilité avec laquelle ils ont percé les dalles pour faire passer les fils dans les étages inférieurs. Il leur suffisait juste de frapper un peu pour les percer. Normalement, c’est à l’aide du burin qu’on fait ce genre de travail ».

L’immeuble appartiendrait à Jean Marie Abouna, le président de la fédération camerounaise de tennis. Malgré plusieurs tentatives pour joindre le concerné au téléphone, les appels du reporter du Jour sont restés vains. À la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), Arnauld Philippe Ndzana, le chef des services technique déclare ne pas pouvoir fournir d’informations sur le sujet pour le moment. Ces équipes enquêtent dessus pour établir les responsabilités. Descendu sur le terrain, Charles Booto à Ngon, le directeur de l’Agence de la norme et de la qualité (Anor) a supputé également  le non-respect de la norme dans la construction. Il s’est même interrogé sur la réalisation des contrôles techniques et des études du terrain avant la construction e l’immeuble. Il considère le fait qu’il n’y ait pas eu mort d’homme comme un miracle.

En l’espace de cinq mois, c’est le deuxième immeuble qui s’effondre de manière spectaculaire non loin du centre-ville. Le 25 février 2010, l’immeuble de 4 étages appartenant à Me Emmanuel Tang s’est écroulé au quartier Nkolndongo, tuant 4 personnes dans leur sommeil.

Muriel Edjo

Réactions

Arnauld philippe ndzana, chef des services techniques de la communauté urbaine de Yaoundé : « Nous ne pouvons rien dire à propos pour l’instant »
Nous sommes au courant  de l’immeuble qui s’est effondré hier au quartier Elig-Essono. Toutefois, nous ne pouvons rien dire à propos pour l’instant. Nous sommes en train de rassembler les informations. Aucune responsabilité ne peut-être établie actuellement, il en est de même de l’existence du permis de bâtir par le propriétaire que vous soulevez. Ce sont autant de sujets sur lesquels nous sommes en train de travailler. Nos équipes enquêtent.

Luc Ntomang, commerçant : « Je savais que cette histoire devait tomber »
Ça faisait plus de trois mois que je disais que cet immeuble allait tomber. Vu la façon avec laquelle ça a été construit. Beaucoup d’approximations et de déchets de la part des techniciens à tous les niveaux. Ça c’est passé devant moi. C’était prévisible. J’habite juste à côté. J’avais dis que je n’entrerais jamais dans cet immeuble. Heureusement que les gens n’ont pas trouvés la mort

Pierre, ingénieur en bâtiment : « le ferraillage n’étais pas conforme à l’ouvrage »
Le béton n’a pas été bien dosé, le gravier n’a pas été bien dosé aussi et n’est pas passé à une sélection préalable. Le ferraillage n’était pas conforme à l’ouvrage. Au niveau de la dalle, de l’ascenseur, les ferrailles n’ont  pas répondu aux normes de construction et dans ses conditions l’écroulement était inéluctable

Paul Ndom, voisin : « L’entrepreneur n’a pas fait un bon travail »
L’immeuble a tremblé, maman est entrée elle a récupéré les enfants après elle a seulement suivi un bruit et quand elle ouvre la vitre elle voit comment l’immeuble est à terre. Vous-même, vous voyez est-ce que quand vous regardez ce truc (immeuble ndlr)  vous avez le sentiment qu’il devait durer ? On voit là des fers de 4 alors que pour un immeuble, il faut ceux de 12 au moins.  Au niveau de la dalle ce n’est pas un bon dosage et après on va accuser les techniciens. La faute revient à l’entrepreneur qui n’a pas fait un bon travail au départ  

Propos recueillis par Jena Philippe Nguemeta et
Stéphane Bienvenue Nono
(Stagiaire)





12/08/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres