Hôpitaux publics au Cameroun: Couloirs de la mort et de trafic des bébés !

YAOUNDÉ - 06 Février 2012
© Paul Etoundè | L'Avocat

Que ce soit à l'Hôpital central de Yaoundé, au Centre hospitalier universitaire (Chu) ou encore à l'Hôpital gynéco-obstétrique pour ne citer que ces formations sanitaires, le même constat se dégage.

Cette situation prend de l'ampleur au jour le jour et devient de plus en plus préoccupante. A la vérité, les établissements hospitaliers publics du Cameroun, sans exception, sont devenus de véritables couloirs de mort et de trafic de nouveaux-nés. Les cas de décès pour négligence des malades par un personnel médical démotivé ne se comptent plus. Un phénomène qui a atteint la côte d'alerte maximale et nécessite qu'on en trouve une solution urgente. Malheureusement, cette situation apparemment ne vise que des familles pauvres. Et lorsque le Cameroun se projette pays émergent à l'horizon 2035, alors qu'il ne parvient pas à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) parmi lesquels la santé des populations et dont la date butoir est fixée en 2015, il y a lieu de rire aux éclats. Une autre façon de verser les larmes.

Pourtant, sauver les vies humaines, c'est ce qui devrait caractériser le personnel médical. Mais on a l'impression que nos infirmiers et médecins ont transformé le serment d'Hippocrate en hypocrisie. Sinon, comment comprendre qu'au quotidien, les gens meurent dans ces établissements hospitaliers à cause de l'incurie du personnel médical subjugué par le culte de l'argent. Quant aux urgences, c'est une autre paire de manches, Ici, on a l'impression que ce sont des hommes qui ont perdu le sens même de la vie qui y sont appelés à servir. Ils ne s'émeuvent pas même devant des cas les plus désespérés, encore moins les cris de détresses du malade souffrant le martyre. Il faut alors être accompagné d'un «grand» du pays sinon, à certaines heures de la nuit, vous êtes tout simplement éconduit. En tout cas, de fait vous entendez une voix généralement féminine qui vous dit de but en blanc, aller dans tel ou tel établissement hospitalier. A ceci, s'ajoute le trafic des nouveau-nés. Un fait aussi récurrent que les décès. Il ne se passe plus des mois sans qu'on apprenne qu'un bébé est porté disparu dans nos hôpitaux publics. Dans ce registre, l'on note la disparition du bébé de Vanessa Tchatchou récemment à l'hôpital Gynéco-obstétrique de Ngousso. Un fait qui défraie la chronique. Mais pendant que la jeune mère est en larmes parce qu'elle n'a jamais vu son bébé depuis l'accouchement, on lui demande de payer 500.000 FCFA. Excusez du peu.

Tout compte fait, le domaine de la médecine est celui où l'Etat devrait mettre plus d'accent compte tenu de la flambée des morts pour manque de soins dans les établissements hospitaliers qui revêtent aujourd’hui la forme des mouroirs. C'est la raison pour laquelle, il y a un regain d'intérêt pour la médecine traditionnelle pour les Camerounais à leur corps défendant. Le côté purement social comme on peut le constater avec amertume aujourd'hui constitue le talon d'Achille du Renouveau. S'il est vrai que la qualité de la formation de nos infirmiers reste sujette à caution, et que le serment d'Hippocrate prononcé par nos médecins à la sortie des écoles est couvert de discrédit, il n'en demeure pas moins que, le manque criard du matériel constitue un véritable point d'achoppement au travail du personnel médical. Et dans ce domaine là, c'est bien l'Etat qui pèche en ne mettant pas sur pied des moyens pour une santé pour tous. Vivement que le chef de l'Etat frappe la main sur la table.


Source: L'Avocat



07/02/2012
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