Hôpital Gynéco-Obstétrique: Le bébé volé retrouvé, selon Sosthène Fouda

YAOUNDE - 24 JAN. 2012
© Josiane Afom | L'Actu

«J'ai pu voir et toucher le bébé. J'ai d'ailleurs fait les photos que j'ai remises à Vanessa, la mère du bébé dimanche dernier», confie Sosthène Fouda, l'un des candidats recalés à la présidentielle d'octobre dernier.


Sosthène Fouda
Photo: © VSF


La fillette est belle et bien en vie mais n'a pas encore été remise à sa maman.

«J'ai pu voir et toucher le bébé. J'ai d'ailleurs fait les photos que j'ai remises à Vanessa, la mère du bébé dimanche dernier», confie Sosthène Fouda, l'un des candidats recalés à la présidentielle d'octobre dernier. En effet, depuis quelques semaines, l'homme politique se dit préoccupé par le sort de la jeune fille de 17 ans dont le bébé a été volé le 20 août dernier à l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et pédiatrique de Ngousso à Yaoundé. Notre source précise que «le bébé se porte bien et se trouve dans la ville de Yaoundé».

Quelle est l'identité de celle qui détient le bébé volé? «Pour le moment, je ne peux pas encore vous dévoiler chez qui se trouve le bébé, mais sachez que la fillette est en vie», répond Sosthène Fouda. Bien que le bébé soit en vie et bien portant, il n'a pas encore été remis à sa maman, six mois après sa naissance. Mais les combats se poursuivent, tant du côté de la jeune orpheline de père Vanessa, qui séjourne toujours à l'hôpital depuis le 20 août 2011, que du côté de Sosthène Fouda.

«Maintenant, je pense qu'il faut continuer à mettre la pression sur les pouvoirs publics afin qu'ils aillent récupérer le bébé», déclare l'homme politique, déterminé.

Après plusieurs correspondances adressées à certaines missions diplomatiques au Cameroun et aux ministères de la Santé publique, des Affaires sociales, de la Promotion de la Femme et de la Famille, le candidat recalé à la présidentielle 2011 organise un point de presse devant l'hôpital en question cet après-midi, à 14h15 minutes. C'est l'heure à laquelle le bébé avait été volé. Et ceci jusqu'à ce que la fillette soit restituée à sa maman. «Après le point de presse de ce jour, un autre sera donné demain mercredi au même endroit et à la même heure, suivi d'une manifestation pacifique. Les gens viendront en tee-shirt blanc et avec une bougie ou un mouchoir blanc. Nous le ferons jusqu'à ce que le bébé soit rendu à sa maman», affirme Sosthène Fouda.

En effet, le 20 août 2011, naissait une fillette à l'hôpital Gynéco Obstétrique de Ngousso, à Yaoundé. Elle avait à peine 2 kg et donc avait été placée dans une couveuse. Malheureusement, la fillette avait été enlevée quelques heures après alors que Vanessa Tchatchou, la mère du bébé, n'avait pas encore eu l'occasion de serrer sa fille dans ses bras, «elle ne l'avait porté que pendant quatre minutes», affirme Sosthène Fouda. Jusqu'à ce jour, le bébé n'a pas encore été remis à sa génitrice. Et celle-ci est déterminée à séjourner dans ce centre hospitalier «jusqu'à ce que justice soit faite et que son bébé lui soit restitué», malgré toutes les menaces qu'elle subit de la part des responsables de l'hôpital.



Vincent-Sosthène Fouda: "On ne peut pas sortir dans cet hôpital sans la complicité des médecins"

Le citoyen camerounais relate les pistes qu'il a explorées pour retrouver le bébé volé.


Vous avez fait des révélations selon lesquelles vous avez vu et porté l'enfant volé. Comment avez-vous fait pour le retrouver ?

Lorsque je suis arrivé au Cameroun, j'ai été informé par le biais du quotidien « Le Jour » qu'un bébé avait été enlevé à l'hôpital Gynéco-Obstétrique de Ngousso depuis le 20 août dernier. C'est alors que j'ai décidé de reprendre l'enquête. Lorsque j'ai commencé mon enquête, j'ai effectivement découvert qu'il y avait beaucoup de zones d'ombre et j'ai décidé d'interviewer des médecins et autres personnes impliquées dans l'affaire. Dans ce centre hospitalier, il y a trois niveaux de sécurité à savoir un poste de gendarmerie, un service de sécurité privé et la couveuse qui est aussi un lieu sécurisé. Alors, on ne peut pas sortir dans cet hôpital avec un enfant sans la complicité des médecins. D'ailleurs, je donnerais publiquement, au cours du point de presse que j'organise les noms des médecins, des délégués médicaux et autres personnes impliquées dans cette affaire.


Qu'est qui prouve que le bébé que vous avez vu et porté est celui de Vanessa Tchatchou ?

En recoupant un certain nombre d'informations, je suis convaincu que le bébé appartient à Vanessa. C'est n'est pas le fameux bébé de Nkoteng où ils ont dit qu'elle est morte et enterrée. Vanessa même affirme que son bébé n'est pas mort. Aussi, il y a plusieurs versions de faits sur le bébé que j'ai vu. D'abord, il y a le témoignage d'un monsieur selon lequel il aurait trouvé une jeune fille en gestation près d'une poubelle à Yaoundé et l'aurait conduit à l'hôpital Central de Yaoundé. La jeune fille aurait alors mise au monde une fillette qui a été remise à la dame chez qui j'ai vu le bébé pour adoption. La seconde version des faits est que la dame chez qui le bébé se trouve a simulée une grossesse pendant neuf mois, présentant les symptômes d'une femme enceinte. C'est alors que monsieur Tenkou, médecin à l'hôpital Gynéco-Obstétrique et par ailleurs en service à la Polyclinique Tsinga lui a délivré un faux certificat de suivi de grossesse et d'accouchement à la Polyclinique Tsinga. Mais à ma connaissance, il n'y a pas encore de maternité à la Polyclinique Tsinga.


Dans quelle condition se trouve la femme qui détient le bébé volé ?

La femme est en détresse. Elle souffre parce qu'elle a un bébé qui ne l'appartient pas. Nous connaissons bien notre pays le Cameroun où on vend les enfants à 1 500 000 francs. Il faudrait que la ministre des Affaires sociales rendent public la procédure d'adoption d'un enfant au Cameroun, ce qui permettra d'éviter les cas de vol d'enfant.


Pensez-vous que la ministre des Affaires sociales soit informée du vol du bébé à l'hôpital Gynéco-Obstétrique de Ngousso ?

Si elle n'est pas informée, cela veut dire qu'il y a quelque chose qui ne va pas bien. Dans tous les centres hospitaliers, il y a des assistants sociaux qui doivent rendre compte à la hiérarchie. Il faudrait bien qu'elle se prononce, de même que les autres ministères impliqués dans cette affaire, notamment le ministère de la Santé publique et le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille.

Propos recueillis par Josiane Afom



25/01/2012
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