Honnêteté. Ouattara avoue son incapacité à redresser la Côte d'Ivoire

Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique, dont il est un des actionnaires, l’homme avoue son incapacité à réaliser le redressement du pays, qu’il avait pourtant promis et sur lequel il avait insisté à maintes reprises : «A priori je ne pense pas qu’il soit possible de redresser la Côte d’Ivoire comme je le voudrais dans les trois ans à venir»

Alassane Ouattara

Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique, dont il est un des actionnaires, l’homme avoue son incapacité à réaliser le redressement du pays.

Alors que le Front Populaire Ivoirien (FPI), parti de Laurent Gbagbo, a boycotté les élections régionales et municipales, les qualifiant de «farce électorale», et ayant invité les Ivoiriens à en faire de même, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’effectivement, l’appel a été largement suivi.

Le scrutin du 21 avril a non seulement prouvé, une fois de plus, que la Côte d’Ivoire reste plus que jamais divisée, mais il confirme également le fait que la très grande majorité des Ivoiriens est tout simplement lassée des mensonges du régime et des violences qui se poursuivent dans le pays. Selon de nombreux spécialistes, notamment occidentaux, la réconciliation nationale est véritablement «en panne».Malgré cela, Alassane Ouattara compte se présenter de nouveau à l’élection présidentielle de 2015.

Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique, dont il est un des actionnaires, l’homme avoue son incapacité à réaliser le redressement du pays, qu’il avait pourtant promis et sur lequel il avait insisté à maintes reprises : «A priori je ne pense pas qu’il soit possible de redresser la Côte d’Ivoire comme je le voudrais dans les trois ans à venir».

Répondant à la question sur la présidentielle de 2015, Ouattara annonce sans fard : «Oui, vraisemblablement, je serais amené à solliciter un deuxième mandat».

D’autre part, une nette fracture se dessine au sein de l’alliance au pouvoir composée principalement du Rassemblement des Républicains (RDR), le parti libéral d’Alassane Ouattara, et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de l’ex-chef d’État Henri Konan Bédié. Ces tensions sont notamment dues au fait que le PDCI de Bédié, ancien parti unique, vit mal son statut de second dans cette «union» où les divergences entre le RDR et le PDCI se font de plus en plus sentir.

Des observateurs parient même que cette fameuse coalition du Rassemblement des «houphouëtistes» pour la démocratie et la paix (RHDP), réunissant justement le RDR et le PDCI, ne survivra pas bien longtemps. Par ailleurs, ce vote a été entaché de nombreuses fraudes et disputes postélectorales, qui n’ont pas tardé à se transformer en incidents violents, y compris avec usage d’armes à feu, dans plusieurs communes, principalement à Abidjan.

Une source occidentale dans la capitale économique a affirmé que «malgré la victoire de son parti, Ouattara sort fragilisé de ces élections car il a perdu une belle occasion de montrer qu’on pouvait organiser un scrutin crédible et transparent sans contestations». Une «victoire» obtenue pour rappel, lors d’un scrutin largement ignoré par le parti de Laurent Gbagbo, le FPI, aujourd'hui principale formation de l'opposition, ainsi que par l’écrasante majorité de la population ivoirienne.

Justement, en parlant du taux de participation, selon la Commission électorale indépendante, il se situerait autour de 30 %, entre 13 et 15 %, selon le FPI, qui cite une source proche du ministère de l’Intérieur. Même en retenant le chiffre le plus optimiste pour le régime d’Ouattara, il s’agit d’une by Text-Enhance">confirmation claire d’un boycott massif de ces élections. Compte tenu de ces réalités peu radieuses, le président Ouattara a du souci à se faire.

Aucune avancée notable n’a été faite pour une vraie réconciliation nationale, destinée à tous les Ivoiriens, notamment, les membres de l’opposition, qu’ils soient en Côte d’Ivoire ou en exil.

Un fait majeur : la mobilisation des partisans de Laurent Gbagbo, qui continuent de réclamer ardemment la libération de leur président, incarcéré, depuis le 30 novembre 2011, dans les geôles de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye (Pays-Bas), se fait sentir à tous les niveaux.

Enfin, les soutiens étrangers de Ouattara, en premier lieu la France mais également les États-Unis, devraient rapidement faire évoluer leurs approches dans la crise ivoirienne qui semble perdurer et dont l’issue est pour le moment encore bien incertaine.

A noter que François Hollande recevait son ami et acolyte, le président Ouattara le mois d’avril dernier à l’Élysée. A l’issue de cette rencontre, le chef d’Etat français a «encouragé les autorités ivoiriennes à poursuivre les réformes engagées dans le domaine de la sécurité, de la réconciliation et du dialogue politique», selon le communiqué de la présidence française.

Pourtant, ni la France, ni les autres soutiens occidentaux de Ouattara ne font réellement pression sur un régime ouvertement liberticide et sérieusement fragilisé. Les gouvernements occidentaux ne pourront pas longtemps ignorer le fait que la résistance ivoirienne est désormais mieux organisée et déterminée, aussi bien à l’intérieur de la Côte d’Ivoire qu’au-delà de ses frontières.

La voix de la Russie

NB. La titraille est de la rédaction de cameroonvoice




30/04/2013
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