HAUSSE DES PRIX À LA POMPE: Le gouvernement poursuit les consultations

YAOUNDE - 06 AOUT 2012
© Mirabelle Tala | La Météo

Alors que les consommateurs s'attendaient à une augmentation du coût du carburant dès le 1er août, les pouvoirs publics de leur coté ont plutôt opté pour la poursuite du dialogue.

Il est désormais acquis que la hausse des prix à la pompe passera par une solution concertée entre le gouvernement d'une part, les syndicats et les associations de consommateurs d'autre part. Le consensus qui est ainsi recherché témoigne à suffisance l'intérêt que les deux parties attachent à la préservation de la paix sociale. Mercredi dernier, les syndicalistes ont été invités à débattre de la question avec Grégoire Owona. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss) a rappelé le "caractère inéluctable" d'une hausse des prix à la pompe car «il s'agit d'une situation économique qui mérite un regard froid et responsable» a-t-il ajouté. Mais si l'inéluctabilité de cette mesure est avérée, au sein du gouvernement, on sanctionne d'ares et déjà un passage au forceps. Ainsi donc, face aux partenaires sociaux qui craignent la réaction en chaine que va inévitablement induire la hausse du carburant, le Mintss a rappelé quelques mesures d'accompagnement pour atténuer une éventuelle inflation. Ces mesures comprennent entre autre : le maintien du prix du pétrole et du gaz domestique, la réduction de l'impôt libératoire pour les taxis de même que les frais de stationnement, l'allègement des barrages routiers entre les bassins de production des vivres et les centres de consommation, la rationalisation des contrôles de police et de gendarmerie, l'accélération des procédures de mise en fourrière des véhicules, etc.

En deçà de tout cela, la réduction du train de vie de l'Etat et une meilleure rationalisation de la dépense publique sont envisagées. Il est question ici d'apporter une solution «réaliste et humaine» selon le Mintss. C'est dire si le problème est pris très au sérieux par l'Etat. Le Ministre Owona a invité ses interlocuteurs à la patience et à la responsabilité car les échanges «formels et informels» se poursuivent. Il n'est donc pas nécessaire, a-t-il estimé de procéder par des invectives, des pressions ou user de démagogie comme certains le font déjà sur les plateaux de télévision, d'inonder les rues des tracts appelant le petit peuple à la désobéissance civile si jamais le gouvernement augmentait le carburant. Les syndicats qui ont accueilli favorablement ce discours d'apaisement se sont déjà engagés à se désolidariser des pyromanes qui souhaitent mettre la République à feu. Ils s'opposent donc à la grève des transporteurs que beaucoup appellent de leurs vœux pour ressusciter le spectre de février 2008. Rappelons que la subvention du carburant a couté 323 milliards FCFA en 2011 et s'élèveraient à 400 milliards pour l'année en cours.


07/08/2012
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