Grogne - Tension sociale à la Gare de Bassa: Les employés de Sitrafer paralysent à nouveau Camrail

DOUALA - 25 Septembre 2012
© André Som | Aurore Plus

Pour la énième fois, le mouvement d’humeur des agents de l’une des sociétés de sous-traitance de Camrail perturbe à nouveau le transport sur le réseau ferroviaire national. A la suite d’un sit-in sur les voies ferrées enregistré à Douala, hier le 24 septembre 2012.


La gare ferroviaire de Bassa a connu une ambiance inhabituelle, le lundi 24 septembre 2012. Les appareils roulants (locomotives, wagons marchandises et voyageurs,…) étaient stationnés sur les rails, la barrière principale bloquée, une patrouille mixte de policiers et gendarmes en faction à l’intérieur de l’enceinte de la gare, interdiction à toute personne étrangère d’y accéder. Les commerçants et les usagers qui viennent marchander pour les uns et accueillir des bagages ou des membres de famille pour les autres sont invincibles. Sur les parapets de la barrière, une forte mobilisation des habitants des environs qui sont curieux d’en savoir davantage sur cette situation étrange. C’est alors qu’on peut apercevoir, confortablement installés et imperturbables sur les rails des employés (des deux sexes) en tenue de travail pour les uns et en civil pour les autres, brandissant des pancartes.

C’est alors qu’on apprend que ce sont les employés de Sitrafer (une société sous-traitante de Camrail) qui las d’attendre les promesses à eux faites, sont à nouveau montés au créneau en remettant au gré du jour leur mouvement d’humeur avec en prime une paralysie générale du fonctionnement de Sitrafer et une perturbation du plus important flux de la circulation ferroviaires du réseau ferroviaire. Sur les pancartes, on peut lire, qu’ils réclament quatre mois d’arriérés de salaire, et déplorent que l’Administrateur directeur général (Adg) de Sitrafer, Jacques Bimaï n’a toujours pas respecté les engagements pris devant le gouvernement camerounais à la suite des mouvements de grève enregistrés courant le mois de juillet dernier. Ce mouvement d’humeur a eu le mérite d’interrompre les circulations ferroviaires sur une bonne partie du réseau ferroviaire camerounais depuis 5h30mns, lorsque le sit-in a débuté à la gare de Bassa. Point stratégique du flux du transport des marchandises par train au Cameroun.

Ce qui a causé un énorme préjudice au concessionnaire du service public du transport ferroviaire au Cameroun, Camrail. Principal client du portefeuille de Sitrafer. Elle a été prise au dépourvu lorsque le personnel en service à la gare de Bassa a signalé l’installation sur la voie ferrée de plusieurs personnes avec pancartes. Même les interventions des autorités descendues sur les lieux n’ont pas pu convaincre les grévistes de lever leur sit-in. Et pour cause, les employés estiment que le gouvernement brille par son laxisme à l’égard de l’Adg, Jacques Bimaï, qui n’en fait qu’à sa tête. Flouant au sol les instructions du chef du gouvernement et les engagements pris lors des réunions de conciliation. On se souvient que le Premier ministre, Philémon Yang avait dit sa détermination en mi-juillet de s’impliquer personnellement afin que les arriérés de salaires que revendiquaient les employés (soit 6 mois pour les agents d’exécution et 9 mois pour les cadres) leur soient payés. Et Jacques Bimaï avait pris solennellement l’engagement de respecter les hautes directives du gouvernement.

Après avoir payé une partie des arriérés en début du mois d’août dernier, sous la pression du gouvernement, les employés qui croyaient voir les résultats probants des différentes médiations menées par les membres du gouvernement (Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale et le ministère des Transports), ont été surpris de constater que l’Adg de Sitrafer, Jacques Bimaï, est retombé dans ses mêmes travers. Avec la paralysie de la circulation ferroviaire, le Directeur général de Camrail, Quentin Gérard a rendu publique un communiqué de presse dans lequel, il rappelle que cette situation «serait liée au non paiement par la Direction général de Sitrafer de quatre mois d’arriérés de salaires et au non respect de certains engagements pris par cette société vis-à-vis de ses employés, à la suite du mouvement de grève de la mi-juillet dernier.»


Exaspération de Camrail

Toutefois, au regard de sa bonne volonté d’accompagnement à la résolution de cette crise, en acceptant de régler les factures en instance, le Dg de Camrail a tenu à préciser que «Camrail paie à échéance l’ensemble de ses fournisseurs dont Sitrafer, conformément aux termes du contrat» et d’ajouter que: «Elle a de mi-juillet à mi-septembre 2012 réglé à Sitrafer environ 180 millions Fcfa TTC au titre des travaux réalisés et de l’avance de démarrage sur les bons de commande du second semestre 2012.» Ce qui représente une enveloppe de près de 900 millions TTC que Camrail a versé à Sitrafer depuis le début de l’année 2012. Ce qui devrait suffire à s’acquitter de ses obligations sociales vis-à-vis de ses employés ce d’autant plus que la maintenance de la voie ferrée, objet du contrat entre Camrail et Sitrafer porte sur l’exécution des travaux réalisés sur l’ensemble du réseau. Et Sitrafer ne fournit que la main d’œuvre, Camrail s’occupant du transport et de la fourniture du matériel de travail (rails, traverses, ballast…). Conscient du manque à gagner et du préjudice que ce mouvement d’humeur cause à ses clients, le Dg de Camrail rassure sa clientèle qu’elle met tout en œuvre pour que la circulation soit rétablie. Tout en faisant savoir que le trafic se poursuit sur le reste du réseau. Et dans une exaspération perceptible, dit espérer que «des solutions définitives aux problèmes posés par le personnel de Sitrafer vont être trouvées».



26/09/2012
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