Gratuité des soins contre le palus : «Que les parents n’aient aucun obstacle financier »

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Gratuité des soins contre le palus : «Que les parents n’aient aucun obstacle financier »
(Camer.be 04/01/2011)


Les clarifications de André Mama Fouda, ministre de la Santé publique.

M. le ministre, le chef de l’Etat vient de décider de la gratuité du traitement du paludisme simple chez les enfants de moins de cinq ans. Comment comptez-vous appliquer cette décision ?

Le chef de l’Etat, lors de son discours du 31 décembre 2010, a décidé d’accorder le traitement gratuit du paludisme simple aux enfants de moins de 5 ans. Dès cette journée du 3 janvier 2011, nous avons entamé les premières réunions pour aller dans les détails et rendre les produits disponibles sur l’ensemble du territoire et à tous les échelons de la pyramide sanitaire. Tant auprès des formations sanitaires publiques que privées, qu’elles soient à but lucratif ou non. Dans les prochains jours, l’application de cette directive sera portée à la connaissance du public.

Cette mesure concerne-t-elle uniquement les médicaments ou l’ensemble de la prise en charge (consultations et examens de diagnostic)?

La directive est claire. C’est le traitement du paludisme simple. Ce qui est déjà sûr, c’est que le médicament en soi est gratuit et son administration simple. Il n’y a que sa mise à disposition qui nécessite encore des arrangements. C’est vrai qu’il y a le diagnostic. Nous allons voir ce détail avec les acteurs de santé, sachant que l’objectif poursuivi par le chef de l’Etat est qu’un parent n’ait aucun obstacle financier pour pouvoir administrer le traitement à son enfant malade. Ces détails seront donc clarifiés dans les prochaines semaines, lors de la mise en application de cette directive.

Avant la décision présidentielle, combien cela coûtait-il de traiter un cas de paludisme simple chez un enfant de moins de cinq ans ?

Nous avons fait beaucoup d’efforts et procédé à des péréquations. Nous sommes récemment tombés à moins de 100 F pour les moins de cinq ans. Ça veut dire que le traitement était déjà subventionné. Aujourd’hui, cette subvention va devenir totale, à savoir lever le dernier obstacle. C’est pour cela que nous nous emploierons, dès ce 3 janvier, à rentrer dans les modalités pour que cette haute décision du chef de l’Etat réussisse. Cela veut aussi dire que les mamans doivent amener leurs enfants à l’hôpital ou dans un centre de santé, dès les premiers signes (frissons, fièvre). Elles ne devront plus les garder couchés à la maison. Les personnels soignants sont qualifiés et vont de plus en plus être remis à niveau pour vite diagnostiquer le paludisme par des gestes simples.

Quand on sait que les populations ont l’habitude de se rendre d’abord en pharmacie avant d’aller à l’hôpital, peut-on espérer les antipaludiques seront également gratuits dans les officines ?



Comme pour les antirétroviraux, les antituberculeux ou le traitement préventif intermittent du paludisme administré à la femme enceinte, les pharmacies d’officine sont des structures privées commerciales et nous ne pensons pas retenir cette filière. Mais les acteurs de santé pourront apprécier si cette idée peut être retenue, en tenant compte de l’accessibilité des structures aux populations. Mais, le gouvernement, dans son système d’approvisionnement des médicaments essentiels, a délibérément opté pour le générique et nous savons dans les officines, les spécialités sont les plus disponibles. Donc vous aurez toujours des Camerounais qui n’ont pas le temps d’aller dans les formations sanitaires et qui vont se diriger vers les pharmacies. Ils paieront plus cher parce qu’on leur servira une spécialité.

Avec la décision du chef de l’Etat, les populations vont désormais bénéficier de la gratuité, mais c’est le gouvernement qui va payer. D’où viendront les financements ?

Cette décision participe de la politique sociale prescrite par le chef de l’Etat et mise en œuvre par son gouvernement. Tout comme pour les antirétroviraux, l’Etat fait des efforts nécessaires. Bien entendu, en liaison avec les partenaires qui aident à lutter contre les grandes pandémies. Et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a accordé au Cameroun 75 milliards de F dans le cadre du round 9 en ce qui concerne le paludisme. Et dans cet accord de don, nous pensons rentabiliser cet effort dans la mise en pratique de cette haute instruction du chef de l’Etat.

© Cameroon Tribune : Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM

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04/01/2011
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