GRÂCE PRÉSIDENTIELLE: MOUNCHIPOU SEIDOU… ENFIN LIBÉRÉ , PIERRE DÉSIRÉ ENGO EN SURSIS :: CAMEROON

Cameroun - Grâce présidentielle: Mounchipou Seidou… enfin libéré , Pierre Désiré Engo en sursisLa libération de l’ex-ministre des Postes et télécommunications (Minpostel) a été effective au soir du jeudi 27 février 2014. Il a ainsi pu regagner son domicile à Yaoundé aux environs de 23h pour retrouver une famille heureuse de le revoir après 15 ans de détention. Alors que s´agissant de Pierre-Désiré Engo, il faut encore attendre.
 
Difficile de contenir sa joie. Trois heures après sa libération, le domicile de Mounchipou Seidou, sis au quartier Obili à Yaoundé, s’est mué en une véritable place de fête. Tellement la famille était au bord de l’extase. Des youyous, des chants de joie et de bienvenue pour accueillir l’ex-Minpostel, ont été au menu de cette soirée euphorique du jeudi. Tout sourire, ce dernier n’a pas oublié de dire sa gratitude à l’endroit du chef de l’Etat dont il a bénéficie ainsi de la grâce. 

Selon lui, « la clémence et la magnanimité de ce dernier n’ont jamais fait défaut pendant des circonstances exceptionnelles de la vie nationale». Par ailleurs, ajoute-t-il, la portée et l’opportunité du moment choisi pour l’opérationnalité de la grâce présidentielle démontrent la volonté et la détermination de Paul Biya à consolider la cohésion et la réconciliation nationale entre tous les fils du Cameroun, à l’heure où le pays doit relever les défis de l’émergence économique.

L’ancien prisonnier a également songé à remercier le Seigneur, les personnels de l'administration pénitentiaire de la prison centrale de Yaoundé, mais aussi ses avocats, les ministres du culte et l'encadrement médical. Enfin, sa gratitude est allée à l’endroit de « tous ceux qui, par amour et par pitié, n’ont cessé d’apporter leur soutien psychologique à toute sa famille égarée et basculée dans le désespoir et la victimisation». Il a fallu quelques heures, comme cela a été le cas pour l’ex-secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr) Titus Edzoa et le Franco-camerounais Michel-Thierry Atangana, qui bénéficiaient de la grâce présidentielle le 24 février dernier pour que Seidou Mounchipou recouvre sa liberté. 

En plus des doutes déjà soulevés au sujet de sa situation régulière comme candidat potentiel pour bénéficier de cette grâce présidentielle suite à l’absence de décision finale de la Cour suprême sur son dossier pour une condamnation finale, l’attente aurait été encore longue en raison des faits marquant de l’actualité dans le domaine de la Justice au Cameroun. Selon un proche, « Le procureur de la République qui devait signer le bulletin de levée d’écrou de M. Mounchipou, était occupé depuis jeudi matin par la rentrée solennelle de la Cour suprême. Après il s’est retrouvé dans une autre réunion, et lorsque les avocats de Mounchipou sont remontés, notamment Me Balemaken et Me Emcheu le voir, il leur a promis que ce sera fait dans quelques heures parce qu’il vient d’arriver à son bureau».

La longue attente

Mais, ce n’était plus qu’une question d’heure, à partir de ce moment-là, car Mounchipou avait déjà rangé ses affaires et n’attendait plus que le moment M, le régisseur à son bureau également. C’est donc aux environs de 21h que le bulletin de levée d’écrou a été signé et c’est 03h plus tard que l’ex-détenu a retrouvé la chaleur familiale de son domicile. Cette longue attente, malgré tout, a néanmoins été préjudiciable pour la communauté des ressortissants du département du Noun et quelques membres de sa famille venus l’attendre depuis 09h, regroupée devant l’entrée principale de la prison centrale de Yaoundé à Kondengui.

Seidou Mounchipou recouvre ainsi sa liberté après avoir purgé pratiquement toute sa peine, car il ne lui restait plus que 06 mois de prison. L’Etat du Cameroun lui reprochait notamment le caractère généreux de la facturation des marchés publics passés au ministère des Postes et télécommunications sous son règne, une affaire de détournement relatif aux marchés de réfection de l’immeuble ministériel et d’acquisition des équipements informatiques, télécopieurs et photocopieurs d’un montant de deux milliards Fcfa. 

 

Interpellé en 1999, ce n’est qu’en novembre 2003 que sa première condamnation est prononcée, après plus de 04 années de procès. Par la suite, sa peine passe de 20 à 15 ans après qu’il ait fait appel de la 1ère décision rendue. Pourtant, l’on retiendra de sa période de prisonnier que l’ex-ministre ne se serait pas ennuyé. Loin de s’appesantir sur son sort, il épousera en 2009, une 3ème femme depuis la prison centrale de Kondengui où il purgeait sa peine. Mais, 02 ans plus tard, il sera au tribunal avec cette dernière en procès de divorce. Sur sa requête.

Pierre Désiré Engo en sursis

Pour ce qui est du cas de Pierre-Désiré Engo, apprendra-t-on finalement à la prison centrale de Kondengui, l'ancien-directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) ne sera finalement pas libéré. Difficile de donner une raison valable. Pourtant, des sources annonçaient récemment que, malgré la condamnation de ce dernier à 15 ans de prison ferme dans le cadre de l'affaire des détournements de deniers publics à la Cnps, toutes les procédures administratives auraient été closes en fin de semaine dernière sous la surveillance de son conseil pour la libération de ce dernier. On attend. 

© Lemessager : Florette Manedong


03/03/2014
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