Gouvernement: Philemon Yang, Premier Ministre, et Louis Paul Motazé, Secrétaire Général des services du Premier Ministre, à couteaux tirés !

Yaoundé, 15 Janvier 2013
© Georges Alain Boyomo | Correspondance

Le PM et son SG se tolèrent désormais à peine. Le premier appréciant peu le «dynamisme débordant» du second.

PHILEMON YANG/LOUIS PAUL MOTAZE: Comme chien et chat

Louis Paul Motazé n'est certainement pas un secrétaire général des services du Premier ministre (Sg/Pm) comme ceux qui l'ont précédé au même poste. Présenté comme «M. feuilles de route ministérielles» dans les services du Premier ministre, cet administrateur civil, qui aura 54 ans le 31 janvier prochain, est aussi baptisé «M. projets structurants». Déjà, à l'époque où il occupait les fonctions de ministre de l'Economie, on lui servait du «M. Dsce», document qui doit faire du Cameroun un pays émergent à l'horizon 2035.

Aujourd'hui, Louis Paul Motazé reste et demeure l'œil et l'oreille du président de la République, relativement au projet d'exploitation de fer de Mbalam, au projet de construction de barrage de Mekin, du port en eaux profondes de Kribi, etc. Le texte créant le comité de pilotage et de suivi du projet de construction du complexe industrialo-portuaire de Kribi, dispose pourtant que c'est le Minepat, es qualité, qui préside ce comité. Mais Emmanuel Nganou Djoumessi, l'actuel ministre de l'Economie, attendra encore...

C'est donc ce personnage, réputé travailleur, insatiable de la scène et, surtout, proche parmi les proches de Paul Biya, qui est le principal collaborateur administratif du Premier ministre, Philémon Yang, depuis le 9 décembre 2011. Après le remaniement ministériel d'alors, certains analystes hâtifs avaient vu dans le départ de M. Motazé du Minepat, une sorte de «disgrâce présidentielle». Mais, snobant l'organigramme formel des services du Pm (qui fait de lui l'assistant du Premier ministre dans l'accomplissement de ses missions), l'ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) remettra les pendules à l'heure, dans le quotidien Cameroon tribune, édition du 10 décembre 2011:

«...Devant jouer le rôle de coordinateur de l'action gouvernementale, je me sens interpellé et donnerai le meilleur pour être à la hauteur de la tâche», pontifiait-Il.

Des propos qui ne devaient manifestement rien au hasard. Conséquence, à en croire des informations puisées à bonnes sources, les relations de travail entre le Pm et le Sg/Pm se sont distendues depuis quelques temps, au point qu’à l'un de ses proches, Philemon Yang aurait qualifié, pince-sans-rire, Louis Paul Motazé de «bandit» et «d'espion».

Contre-pouvoir

En clair, le chef du gouvernement reproche au Sg/Pm de rogner sur ses attributions et de rendre directement compte au chef de l'Etat, sur divers dossiers importants. «Le Pm est très agacé par le comportement de son Sg. En réalité, ce dernier confond le palais de l'Unité à la maison familiale, pour y avoir grandi. Mais ce que M. Yang ignore, c'est que M. Motazé a été investi d'une mission lorsqu'il a été nommé: celle de le surveiller dans son action. C'est une attribution non écrite. Il est dans les habitudes du chef de l'Etat de nommer à côté d'un pouvoir formel un contre-pouvoir informel, qui lui rend directement compte. Cela s'appelle aussi diviser pour mieux régner», renseigne un cadre en service à la primature.

Louis Paul Motazé, qui a servi précédemment à la division des affaires économiques de la présidence de la République, à Cameroon Airlines (Camair) et à Cameroon shipping lines (Camship), n'est donc pas prêt de «lâcher prise», car il tient « sa feuille de route», à lui, de la «Très haute hiérarchie». D'ailleurs un proche du Sg/Pm, approché par Mutations, tranche dans le vif «Le Premier ministre n'est pas à la hauteur sur plein de dossiers. Il est coincé dans la mafia de ses conseillers qui font du trafic d'influence et lui font signer n'importe quoi.

Louis Paul Motazé a été instruit par le président de la République de surveiller le Pm. Sauf qu'aujourd'hui, le Pm et le Sg/Pm sont franchement opposés, y compris sur la gestion du dossier Camair Co. Le problème avec les Pm politiques, c'est qu'ils sont généralement incompétents. Conséquence, les dossiers n'avancent pas et le Cameroun recule».

source: mutations



16/01/2013
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