GESTION DES SOCIETES D'ETAT: Les salaires exorbitants des expatriés

YAOUNDE - 13 NOV. 2012
© Serges Ekoumou | L'Indépendant

Pourquoi ces expatriés qui ne sont pas supérieurs aux hauts cadres locaux sont-ils grassement rémunérés?

Il y a quelques années, l'ancien directeur général de la Campost d'origine tunisienne gagnait 16 millions de salaire brut mensuel en cumulant au passage de nombreux avantages.

Après avoir plongé la structure dans une situation de banqueroute suite à une gestion gabégique, ce vautour a filé à l'anglaise avec la complicité d'un officier de gendarmerie qui disait-on, aurait perçu 1,5 milliards comme butin de la mise à sac de la Campost avant d'être révoqué à ? du corps par le chef de l'Etat.

Alex Van Elk, l'ancien (?) Directeur de la Camair-Co qui a été accueilli au Cameroun comme un messie pour redresser une société pillée par des prédateurs nationaux, gagnait 15 millions mensuel sans tenir compte des avantages exorbitants. Un traitement princier qui ne l'a pas empêché de gonfler les charges de la société à son profit en réduisant ses chances de remise à niveau.

Certaines sources introduites à la Sodecoton de "Sa majesté" Iya Mohamed, laissent croire que le Dga expatrié gagnerait un salaire mensuel supérieur à 12 millions de FCFA. Une situation scandaleuse alors que les employés broient du noir. On justifie le traitement exceptionnel de cet expatrié par le fait qu'il serait le vrai directeur de la société au vu des carences intellectuelles du totem de la Fécafoot, qui joue au patron de la société depuis plus de deux décennies.


Les mercenaires du football

Au moment où l'on vient de confier la responsabilité de l'équipe nationale fanion du football du Cameroun à Jean Paul Akono, il est difficile de croire que son salaire serait équivalent à ceux de Wilfried Shaffer et autres qui étaient évalués à 50 millions de FCFA mensuel. De Zutic Branco en passant par Claude le Roy, Valery Nepomniachi, Pierre Lechantre, au ténébreux Denis Lavagne, les mercenaires qui sont arrivés au Cameroun sans avoir prouvé leurs compétences ailleurs, se sont remplis les poches sans justifier par de bons résultats, ces gros salaires.

Les entraîneurs locaux qui n'ont rien à envier a ces mercenaires dont la seule couleur de peau accorde la crédibilité, ont du mal à percevoir 500.000 Fcfa comme salaire mensuel, alors qu'ils ont fait preuve de leur compétence.


Paradoxe

Pourquoi le Cameroun qui dispose de hauts cadres hautement qualifiés dans tous les domaines doute-t-il de ses potentialités en se faisant dépouiller par des charognards oubliés par les sociétés de recrutement des chômeurs de leur pays? Comment comprendre qu'après 52 ans d'indépendante acquise dans le sang, le Cameroun puisse continuer à cultiver le mythe du blanc faiseur de miracles ?

Doit-on encore aller écumer les poubelles et les maisons de retraite occidentales pour trouver les gestionnaires de notre riche patrimoine alors que le pays dispose des cadres qualifiés qui ne demandent que la confiance qu'on accorde aux blancs pour mieux s'exprimer?

Pour terrains observateurs, l'explication dans cette volonté des décideurs locaux de toujours faire recours aux blancs tiendrait du fait qu'ils ne veulent pas voir un frère du village, du département leur ravir la vedette en gagnant 50 millions de salaire mensuel. Ils préfèrent donc que des mercenaires aux compétences et moralité douteuses en profitent.


14/11/2012
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