Genève internationale Le président du Cameroun pisté de Genève à Paris

Par Olivier Bot. Mis à jour le 31.01.2013

Des opposants au président Paul Biya sont venus à l’Intercontinental de Genève puis à Paris pour exiger qu’il «passe la main».

Image: Keystone (Archives)


Pour les opposants au président camerounais, l’Hôtel Intercontinental est devenu un symbole criant de la gabegie de Paul Biya, un habitué de l’établissement genevois. Le 19 janvier, quatre activistes du collectif de la diaspora sont venus demander au chef de l’Etat de regagner de toute urgence son pays.

Ils reprochent notamment au vieux président – âgé de 80 ans et réélu en 2011 après trente ans de mandat – de passer beaucoup trop de temps dans le luxueux hôtel genevois quand les Camerounais vivent dans la misère. Entendus par la police, les militants ont quitté l’hôtel dans le calme, sans avoir été reçus comme ils le demandaient, nous précisait mardi Eric Grandjean, porte-parole de la police genevoise. Cette action n’est pas la première du genre. Déjà en 2010, des activistes avaient fait irruption dans l’hôtel et troublé la quiétude du chef d’Etat et de sa suite.

A Paris, le même collectif a demandé au président français, François Hollande, de ne plus soutenir le dictateur Biya, reçu pour une séance de travail à l’Elysée. «Paul Biya passe de huit à neuf mois par an dans ce grand hôtel de Genève avec une trentaine de personnes à sa suite. Cela coûte une fortune. Toute la rente pétrolière du Cameroun est ainsi détournée à son seul profit», commente une proche du collectif, jointe par la Tribune de Genève . Cette femme qui se présente comme une militante des droits humains reproche «à la Suisse d’être complice et de fermer les yeux».

Contacté par nos soins, Herbert Schott, ancien directeur de l’Intercontinental, indique que Paul Biya est «un des plus anciens clients de l’hôtel». «Il a commencé à venir en 1969, quand il était chef de cabinet privé du président, puis premier ministre et chef de l’Etat. Il fait trois séjours par an de quinze jours et occupe avec sa famille un étage de l’hôtel», raconte Herbert Schott. Deux enfants du couple Biya sont par ailleurs scolarisés à Genève. Dans un communiqué du 24 janvier, Amnesty International dénonce les exécutions illégales et actes de torture, ainsi que le musellement judiciaire de l’opposition au Cameroun. (TDG)



01/02/2013
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