Gbagbo: "pas de risque de guerre civile"

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Gbagbo: "pas de risque de guerre civile"
(France2 13/01/2011)


Laurent Gbagbo a affirmé mercredi que la Côte d'Ivoire "n'est pas au bord de la guerre civile"
Le président sortant a fait cette déclaration dans un entretien diffusé par Canal+, depuis le palais présidentiel d'Abidjan.

Six policiers et un civil ont été tués mercredi à Abidjan lors de nouveaux affrontements violents entre forces de l'ordre loyales et habitants d'un quartier favorable à M.Ouattara, selon un bilan du gouvernement Gbagbo.

"La Côte d'Ivoire n'est pas au bord d'un bain de sang, n'est pas au bord d'une guerre civile, n'est pas au bord d'un génocide", a estimé M. Gbagbo.

Laurent Gbagbo a dit attendre maintenant le retour des émissaires africains venus à Abidjan pour essayer de trouver une sortie de crise. Il s'est dit "prêt à discuter" avec son adversaire Alassane Ouattara, reconnu président par la quasi totalité de la communauté internationale, "sans condition préalable".

Interrogé s'il était prêt à mourir pour ses idées, le président sortant a répondu: "Moi, j'ai toujours été prêt à mourir pour mes idées, c'est pourquoi j'ai toujours survécu, parce que j'ai des idées qui sont claires, qui sont simples", a-t-il dit.


A Abobo (Nord) où des policiers ont été tués mardi, trois policiers ont par ailleurs été blessés par balles, a ajouté le ministère de l'ntérieur, affirmant que les "assaillants" disposaient "d'armes lourdes", sans plus de précision.

Une source policière avait plus tôt mercredi fait état de cinq policiers tués. Des journalistes de l'AFP avaient aussi vu sur place un civil tué par balles.

Ces décès portent à huit le nombre de membres des forces de l'ordre tués ces deux dernières nuits à Abobo, après la mort de deux d'ene eux la première nuit, selon le ministère de l'Intérieur du gouvernement Gbagbo.

Après ces violences, un couvre-feu nocturne est instauré à partir de mercredi jusqu'à vendredi dans deux quartiers d'Abidjan, selon un décret de Laurent Gbagbo.


Gbagbo rejette tout gouvernement d'union avec Ouattara comme président

Le camp de Laurent Gbagbo a rejeté mardi tout gouvernement d'union avec son rival Alassane Ouattara comme président. Le compromis avait été proposé par l'ambassadeur de M. Ouattara à l'ONU.

"C'est de la diversion", a déclaré Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), parti de M. Gbagbo. "Ce qui est non négociable, c'est la victoire de Laurent Gbagbo" à l'issue de la présidentielle contestée du 28 novembre, a lancé M. Affi.

Dans un entretien lundi à la radio britannique BBC, Youssoufou Bamba, ambassadeur de M. Ouattara aux Nations unies, a affirmé que ce dernier proposait de former un "large gouvernement d'union" avec les partisans de M. Gbagbo si son rival renonce à la présidence.

33 morts et 75 blessés à Duékoué la semaine dernière
Les affrontements ethniques la semaine dernière à Duékoué (Ouest) ont fait 33 morts et 75 blessés

Le directeur du principal hôpital de la ville l'a déclaré lundi à Reuters. Les heurts ont opposé des membres de la tribu Dioula, celle d'Alassane Ouattara, proclamé vainqueur du scrutin par la commission électorale, et des Guéré, considérés comme favorables à Laurent Gbagbo.

L'Onu parle de plus de 210 morts
Les Nations unies ont fait état de plus de 200 morts - dont 14 à Duékoué - dans les violences qui ont affecté le pays depuis le deuxième tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre.

Fin décembre, le gouvernement Gbagbo, dont les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont été mises en cause de façon répétée par l'ONU, avait fait état de 53 morts depuis le scrutin, dont 14 parmi les FDS. Mais pour les Nations unies le bilan depuis mi-décembre atteint 210 morts.

Renvoi des ambassadeurs britannique et canadien par le gouvernement Gbagbo
Le gouvernement Gbagbo a annoncé jeudi soir le renvoi de Côte d 'Ivoire des ambassadeurs britannique et canadien. C'est la première réplique à une communauté internationale qui reconnaît son rival Alassane Ouattara comme président légitime.

"Il est mis fin" aux accréditations des ambassadeurs britannique Nicholas James Westcott et canadienne Marie-Isabelle Massip, indique un communiqué lu jeudi soir sur la télévision d'Etat RTI.


Ces décisions ont été prises "en application du principe de réciprocité régissant les relations diplomatiques", a-t-il expliqué. La Grande-Bretagne et le Canada avaient retiré fin décembre 2010 les accréditations des ambassadeurs ivoiriens nommés par le président sortant Laurent Gbagbo et indiqué qu'ils reconnaîtraient les représentants nommés par M. Ouattara.

Le Canada a refusé jeudi de reconnaître l'expulsion de son ambassadeur en Côte d'Ivoire en soulignant n'avoir reçu aucune requête du gouvernement du président Alassane Ouattara à ce sujet. La Grande-Bretagne a, de son côté, souligné jeudi qu'elle ne reconnaissait que les déclarations faites par Alassane Ouattara comme président de la Côte d 'Ivoire, après l'expulsion de l'ambassadeur britannique ordonnée par Laurent Gbagbo.

La communauté internationale, ONU et Union africaine en tête, reconnaît M. Ouattara comme le vainqueur de la présidentielle du 28 novembre, dont les résultats contestés ont plongé le pays dans une grave crise marquée par quelque 200 morts selon l'ONU.

Les Etats-Unis renforcent leur pression
Les Etats-Unis ont renforcé leur pression pour pousser M. Gbagbo à partir en annonçant le gel de ses avoirs dans le pays, ainsi que ceux de sa femme Simone et de trois de ses proches.

Après une nouvelle médiation infructueuse mardi, M. Gbagbo reste sous la menace d'une opération militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Une intervention armée est en préparation mais cette entreprise à hauts risques reste pour la Cédéao un "dernier recours".

"La force légitime n'est pas exclue, mais nous allons tout faire pour convaincre le président Gbagbo de se démettre", a déclaré le ministre des Affaires étrangères nigérian Odein Ajumogobia, après un entretien à Lagos avec son homologue sud-africain Maite Nkoana-Mashabane sur la crise ivoirienne.

Il a jugé que la question d'un possible usage de la force était "globale et pas seulement de la responsabilité du Nigeria, de la Cédéao et de l'Afrique, car des vies sont en jeu".

M.Ouattara appelle à "des opérations spéciales non violentes"
"La force légitime ne veut pas dire une force contre les Ivoiriens. C'est une force pour enlever Laurent Gbagbo et cela a été fait ailleurs, en Afrique comme en Amérique latine", a cependant expliqué M. Ouattara lors d'une conférence de presse à son QG du Golf hôtel d'Abidjan, soumis à un blocus des forces fidèles au régime.

"Il y a des opérations spéciales non violentes qui permettent tout simplement de prendre la personne indésirable et de l'emmener ailleurs", a-t-il affirmé.

"Laurent Gbagbo partira avant la fin du mois de janvier", a-t-il encore assuré, promettant qu'il allait "tomber comme un fruit, pas mûr, mais comme un fruit pourri".

Retranché dans son QG alors que son adversaire est installé au palais présidentiel et contrôle l'armée et l'administration, M. Ouattara multiplie ces derniers jours les prises de parole après avoir été longtemps quasi-muet durant la crise. Et s'il dit préférer une "solution pacifique", il use d'un style agressif qu'il laissait jusque-là à son Premier ministre Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN). Fustigeant un Gbagbo "hors-la-loi", il a dit le rendre "responsable de tous (les) crimes" et "assassinats" qui ont marqué ces semaines de tourmente.



Par FTV avec agences

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13/01/2011
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