Gbagbo doit se retirer, persiste Ouattara

Gbagbo doit se retirer, persiste Ouattara
(France2 06/01/2011)


Une intervention militaire en Côte d'Ivoire n'entraînerait pas de guerre civile, a déclaré mercredi Alassane Ouattara.

Reconnu par la communauté internationale comme le président élu du pays, M. Ouattara, a dit, sur France 24, préférer une solution pacifique pour sortir de la crise ouverte depuis l'élection présidentielle du 28 novembre.

L'ONU va pour sa part demander au Conseil de sécurité d'approuver l'envoi de 1.000 à 2.000 casques bleus supplémentaires.

Il s'agit notamment de renforcer la protection de l'hôtel du Golf à Abidjan, où Alassane Ouattara est reclus. 800 casques bleus protègent cet hôtel d'Abidjan dont la sécurité est aussi assurée par des éléments des Forces nouvelles, l'ex-rébellion alliée à M.Ouattara.

Le camp Gbagbo a annoncé de son côté le maintien du blocus de l'hôtel qui ne sera levé qu'avec le départ des ex-rebelles armés le sécurisant et réfute toute idée d'"amnistie" pour M. Gbagbo s'il acceptait de céder le pouvoir.

Alcide Djédjé, chef de la diplomatie du gouvernement Gbagbo, a par ailleurs annoncé que contrairement à leurs déclarations, M.Gbagbo "n'a pas dit" aux émissaires africains venus le voir à Abidjan lundi "qu'il levait le blocus" du QG de M.Ouattara, reconnu président par la communauté internationale: "il a dit qu'il était prêt à étudier les conditions de levée du blocus".

Laurent Gbagbo bénéficiera d'une "amnistie" s'il quitte le pouvoir pacifiquement a assuré mercredi le médiateur de l'Union africaine (UA), Raila Odinga, Premier ministre du Kenya.

Retour ses les déclarations des médiateurs
Mardi, les quatre médiateurs africains indiquaient que Laurent Gbagbo avait accepté un dialogue sans condition dans la crise.

M.Odinga a également indiqué que si Laurent Gbagbo décidait "de rester dans le pays, il serait autorisé à vaquer à ses occupations normalement". De même, s'il décidait de partir en exil, il ne sera pas traîné devant la Cour pénale internationale, à condition qu'il accepte de rendre le pouvoir. Son pays lui garantira l'amnistie, ainsi qu'à ses proches".


Le 16 décembre, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, avait prévenu qu'il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de violences meurtrières en Côte d'Ivoire. Il appelé mercredi, dans un communiqué, les organisations régionales à poursuivre leurs efforts diplomatiques et à l'envoi d'une nouvelle mission dans le pays.


Mardi, M.Odinga a indiqué qu'une solution de partage du pouvoir n'était pas envisageable.

Le camp d'Alassane Ouattara avait indiqué qu'il rejetait l'offre de dialogue de son rival Laurent Gbagbo et voulait seulement "qu'il s'en aille".

"M. Gbagbo a accepté de négocier une issue pacifique de la crise, sans condition préalable", avaient annoncé mardi après-midi à Abuja les médiateurs de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) au lendemain d'une mission à Abidjan.

Laurent Gbagbo "s'est aussi engagé à lever immédiatement le blocus autour du Golf Hôtel", qui sert de quartier général à Alassane Ouattara et est soumis à un blocus routier des Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à M. Gbagbo, selon les mêmes médiateurs.

La France ne s'associera pas à une opération militaire
Les médiateurs de la Communauté économique des états d'Afrique de l'Ouest, ont indiqué que l'option militaire restait envisageable. Mais la France, par la voix de Nicolas Sarkozy a averti qu'elle ne s'y associerait pas. Les 900 soldats de l'opération Licorne présents en Côte d'Ivoire "n'ont pas vocation à s'ingérer dans les affaires intérieures" du pays, selon le chef de l'Etat.



Les quatre médiateurs africains avaient quitté Abidjan lundi sans faire état de progrès vers une solution à la crise ivoirienne. Raila Odinga et les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) se sont rendus mardi à Abuja (Nigeria) pour rendre compte de leur mission à Goodluck Jonathan, qui est président en exercice de la Cédéao.

Les médiateurs avaient, durant la journée, tenté de trouver une issue à la crise née de la présidentielle du 28 novembre, qui a déjà fait près de 200 morts selon l'ONU. Le président sortant Laurent Gbagbo s'affirme vainqueur du scrutin et il est resté au palais présidentiel alors que la communauté internationale a reconnu la victoire d'Alassane Ouattara.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) le menace d'une opération militaire s'il refuse de céder le pouvoir à son rival. Mais après deux rencontres avec Laurent Gbagbo et un entretien avec Alassane Ouattara, Raila Odinga, envoyé par l'Union africaine, et les trois médiateurs de la Cédéao sont partis sans annoncer une quelconque avancée.

Gbagbo inflexible malgré la pression internationale
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a exigé ces dernières semaines le départ du président autoproclamé Laurent Gbagbo. Elle a brandi la menace d'une opération militaire si celui-ci refuse de se retirer et se prépare à une telle attaque, en "dernier recours" si la diplomatie ne donne rien.



De leur côté, les Etats-Unis et l'Union européenne, qui soutiennent son rival Ouattara, ont imposé un embargo sur les voyages de M. Gbagbo et de ses proches du premier cercle. La Banque mondiale et la Banque centrale d'Afrique de l'Ouest ont elles annulé sa signature, exerçant une pression financière sur le président sortant.

Mais Laurent Gbagbo ne fléchit pas. S'appuyant sur le soutien du Conseil constitutionnel et l'armée, il a fait savoir ce week-end qu'il n'entendait pas quitter le palais présidentiel, malgré l'intense pression extérieure. "Nous n'allons pas céder", a-t-il promis dans ses voeux du Nouvel an, fustigeant "une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale".



Le spectre d'une montée des violences

Plus de 18.000 personnes, craignant une montée des violences, ont déjà quitté la Côte d'Ivoire pour chercher refuge au Liberia voisin.

Cent soixante dix-neuf personnes ont par ailleurs déjà été tuées depuis mi-décembre selon l'ONU, qui a pointé la responsabilité des forces pro-Gbagbo.

Par FTV avec agences


06/01/2011
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