Gaz naturel de Ndogpassi: Plus de 200 riverains attendent leurs indemnisations - Depuis trois ans, leurs dossiers sont dans les tiroirs à Yaoundé

DOUALA - 19 OCT. 2012
© Alain NJIPOU | Le Messager

Jonathan Scott-Barrett, directeur général de Rodéo Development Limited, partenaire de Victoria Oil and Gas, qui exploite la production du gaz naturel de Logbaba, Ndogpassi dans l’arrondissement de Douala III, a usé de finesse diplomatique. Eludant les préoccupations des journalistes à la fin de la visite du Haut commissaire du Royaume Uni au Cameroun, qu’accompagnait le gouverneur de la région du Littoral, Joseph Béti Assomo

Jonathan Scott-Barrett, directeur général de Rodéo Development Limited, partenaire de Victoria Oil and Gas, qui exploite la production du gaz naturel de Logbaba, Ndogpassi dans l’arrondissement de Douala III, a usé de finesse diplomatique. Eludant les préoccupations des journalistes à la fin de la visite du Haut commissaire du Royaume Uni au Cameroun, qu’accompagnait le gouverneur de la région du Littoral, Joseph Béti Assomo, sur le site de production de Ndogpassi, hier jeudi 18 octobre 2012, le manager de Rodéo a indiqué que «la question des indemnisations est en étude avec les autorités camerounaises, la Société nationale des hydrocarbures (Snh) et Rodéo development limited, (entreprise à capitaux anglais, Ndlr)». C’est que durant la visite du site qui abrite les installations de production du gaz naturel à Ndogpassi, aucune allusion n’a été faite au sujet du sort de plus de 200 riverains qui piaffent d’impatience, ruminent en sourdine leur colère, depuis trois ans qu’ils ont acheminés leurs dossiers d’indemnisation à Yaoundé.

En fait, le site sur lequel Victoria oil and gas, société à capitaux américains et sa succursale anglaise Rodéo development limited, ont installé les équipements de production, couvre environ 22 hectares. Résultats des courses, des familles ont été déguerpies, des habitations détruites, des plantations appartenant à des particuliers décimées sans qu’aucun kopeck n’ait été déboursé au titre de dédommagement. Des sources proches de la chefferie de Ndogpassi indiquent que «les indemnisations sont à hauteur de deux milliards Fcfa». En attendant que les pouvoirs publics sortent de leur inertie, les populations concernées trinquent. Rodéo development limited poursuit sereinement son projet. D’après Jonathan Scott-Barrett, directeur général de Rodéo development limited, «le projet de Logbaba est le premier projet on-shore (sur terre) qui fait la fierté du groupe Rodéo. Il a fallu un an pour parachever l’installation des équipements ».


20 millions de m3 par jour

Le projet qui a englouti environ 90 millions dollars, soit 45 milliards Fcfa va déboucher sur la production de 20 millions de mètres cubes de gaz par jour.

C’est à juste titre qu’au sein de la compagnie anglaise, on ne tarit pas d’éloge sur le caractère porteur du projet. A ce chapitre, l’exploitation optimale du gaz de Ndogpassi va permettre la stabilisation des prix au cours d’une période de 5 ans, la restriction des coûts d’entretien, offrir des opportunités d’emplois, la réduction des impacts sur l’environnement, ce d’autant plus que l’évacuation du gaz du site d’exploitation vers les poches des différentes consommations se fait via des pipes. A ce sujet, 13 kilomètres de pipeline ont été construits ; 3 usines importantes sont alimentées (en phase de test) ; 20 compagnies sollicitent d’être raccordées aux pipelines ; 20 kilomètres de pipe sont encore à construire.

Pour Bharat Joshi, Haut commissaire du Royaume Uni au Cameroun, «il s’agit d’un fruit de la coopération ancienne entre la Grande Bretagne et le Cameroun. Ce projet me tient à cœur, ce d’autant plus qu’elle utilise une technologie qui va éviter la pollution de l’environnement. Pas de fumée, pas de déchets à rejeter dans la nature».Même son de cloche qu’entonne le gouverneur Béti Assomo, qui estime que «le projet va permettre d’accroître l’offre en énergie qu’utilisent plusieurs entreprises industrielles». A déclaré le patron de la région du Littoral, non sans soutenir qu’il touchera un mot aux confidences à lui faites afin que l’étude de certains dossiers s’accélère. A ces propos, beaucoup ont assurément deviné qu’il s’agissait de l’épineuse question des indemnisations, toujours attendues depuis trois ans.


19/10/2012
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