Fru Ndi aurait envoyé deux taureaux à Paul Biya: Le dementi du SDF au Messager Votre journal a publié ce matin (mardi 3 janvier 2012, ndlr), avec une annonce à la Une que le président national du Sdf, le chairman Ni John Fru Ndi a offert pour les fêtes d

DOUALA - 06 Janvier 2012
© Bernard Tchami | La Nouvelle Expression

Le préfet du Wouri analyse froidement les évènements malheureux du quartier Deido à Douala, et annonce des mesures fortes. Depuis hier, après que nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des manipulations suite à des concertations, nous avons commencé à procéder aux interpellations. Cette commission va recenser tous les cas de destructions, identifier les victimes,

Après les violences que le quartier Deido a vécues, quelle est la version officielle du chef de terre qui a vécu de bout en bout tout ce qui s’est passé?

Au petit matin du 31 décembre 2011, les malfaiteurs à bord d’une moto ont poignardé mortellement un habitant du quartier Deido, le nommé EugèneMonny, décédé des suites de ces blessures. Evidemment, les agresseurs qui étaient à bord de moto, se sont enfuis et n’ont pas pu être identifiés. Indignés par cet acte, les populations de Deido ont érigé des barricades pour empêcher aux «benskineurs» de circuler dans ce quartier. Il y a donc eu quelques affrontements entre les «benskineurs» et les populations. Informés, nous sommes donc descendus sur les lieux et avons pu calmer la situation dans la journée du 31 décembre. Nous avons passé la journée du 31 dans le calme; la Sainte Sylvestre a été fêtée dans le calme, le jour de l’an aussi. La journée de lundi 2 janvier 2012, qui était non ouvrable était également calme. Quand dans la nuit de lundi à mardi, ces incidents ont repris, nous nous sommes une fois de plus déportés sur les lieux, où les violences étaient plus accentuées, et nous avons réussi à calmer la situation, avec le concours des autorités traditionnelles, des élus locaux et quelques élites. Le calme est revenu et nous avons passé la nuit. Quand le mercredi, un incendie s’est déclarée dans un snack bar autour de 10heures, je précise que le snack était fermé et ne fonctionnait pas; une certaine opinion malveillante a dit que c’étaient des conducteurs de motos taxis qui avaient balancé des cocktails Molotov sur la toiture du bar; alors que les premières informations faisaient état d’un court circuit, étant donné que le feu a déclenché dans ce bâtiment à l’intérieur et que sur la devanture, il y avaient des policiers et des gendarmes qui patrouillaient. Ce qui veut dire que si ça avait été des benskineurs avec des cocktails Molotov, ces agents de maintien de l’ordre les auraient interpellés.

Et il se disait que ces vandales étaient venus pour incendier la chefferie de Deido, laquelle est située juste en face de ce bar. Ceci a encore semé une panique au sein de la population qui s’est mise à barricader les rues, et à nouveau nous sommes descendus sur les lieux pour ramener une fois de plus les populations au calme. Et aujourd’hui, nous avons tenu une série de concertations avec les leaders d’opinions de la ville de Douala, les chefs traditionnels, les magistrats municipaux, les sous-préfets et les représentants des conducteurs de motos taxis.


Qu’est ce qu’on peut retenir de toutes ces concertations?

Nous avons arrêté au cours de ces concertations qui vont d’ailleurs se poursuivre, que les actes de vandalisme qui ont été perpétrés, doivent être dissociés de l’indignation des populations de Deido. Les populations de Deido ont été choquées par le décès de leur fils mort de suite d’un meurtre crapuleux. Par rapport à la confusion qui prévaut, l’activité des «benskineurs» et ceux qui s’infiltrent dans cette activité pour perpétrer des crimes sont à condamner. Nous nous sommes indignés de la récupération que certains responsables politiques ont fait de ces évènements malheureux, pour ameuter certains vandales et les inciter à la destruction. Nous avons donc demandé à tous les leaders d’opinion d’aller chacun dans son secteur ramener le calme en sensibilisant les populations et les habitants et tous ceux qui leur sont proches sur les vertus de la paix et la cœxistence pacifique qui ont souvent caractérisé la ville de Douala. Nous avons demandé que la circulation des «benskins» soit interdite à Deido pendant un temps, sur la demande d’ailleurs des autorités traditionnelles et des habitants, pour éviter l’exacerbation de la colère de ceux qui estiment que le meurtre a été perpétré par des personnes utilisant les «benskins». Nous avons également demandé aux magistrats municipaux, aux syndicats des «benskineurs», que nous devons nous concerter pour ramener à l’ordre du jour, l’application du décret du premier ministre qui réglemente ce secteur d’activité. Ce décret n’a été appliqué rien que dans quelques quartiers de la ville de Douala; face à une certaine hostilité et à d’autres impératifs qui interpellent l’administration, nous avons un peu relâché la pression quant à l’application de ce texte. Et aujourd’hui que la population est sensibilisée, elle est touchée avec ces meurtres crapuleux, je crois que la bonne gestion de cette activité s’impose à tous. Nous avons comme mesures urgentes, décidé d’interdire la circulation des motos taxis non immatriculées de nuit de 20h à 6h du matin. Les motos qui ne seront pas en règle, c’est à dire plaque Cémac, chasubles des municipalités pour être identifiées à distance, ne seront pas autorisées à circuler de nuit. Nous allons, en collaboration avec les magistrats municipaux, continuer la délimitation des zones et des rues pour circonscrire cette activité, conformément au décret du premier ministre.


Est-ce que l’administration que vous représentez, a établi comme bilan jusqu’à ce jour, lorsque des informations signalent qu’en dehors du décès d’Eugène Monny, deux «benskineurs» ont trouvé la mort au cours de ces évènements malheureux?

Nous avons mis sur pied une commission d’enquête qui va commencer son travail ce vendredi matin. Et cette commission va recenser tous les cas de destructions, identifier les victimes, évaluer les dégâts, identifier tous ceux qui ont été physiquement touchés et on verra. On nous a parlés des gens qui ont été évacués à l’hôpital. Nous allons demander le rapport pour savoir la suite à ces évacuations, il y a eu des décès. Je dois préciser et vous êtes journaliste et vous avez vécu les différents évènements avec nous, personne n’est mort sur le théâtre des opérations. Est-ce qu’il y a eu des cas de bagarres ou des cas d’accident de ceux qui fuyaient avec leurs motos, qui sont tombés et qu’on a amenés à l’hôpital et qui sont décédés des suite des blessures? Seule la commission d’enquête va nous les préciser.

Pour l’instant, le préfet du département qui agit sur la base des donnés fiables, des donnés administratives, ne peut pas se baser sur des rumeurs pour dire qu’il y a eu deux ou trois morts. Tant que je n’aurais pas eu des certificats des décès et les noms des intéressés, je ne peux pas faire le lien avec les évènements. Je le dis et je le répète, personne n’est mort sur le théâtre des opérations et cela doit être clair. Que les gens soient décédés à l’hôpital suite à des différents traumatismes, cela est possible.


Quelles sont les mesures que vous avez prises contre ceux qui sont à l’origine de ces évènements depuis le début jusqu’à maintenant?

Depuis hier, après que nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des manipulations suite à des concertations, nous avons commencé à procéder aux interpellations. Donc, il y en a ceux qui sont à la police, et d’autres à la gendarmerie. Je l’ai dit il y a quelques instants, qu’une commission d’enquête administrative a été mise sur pied. Cette commission va faire son travail et va procéder à des nouvelles interpellations. C’est après ces interpellations que nous pourront faire un bilan par rapport aux auteurs. Pour le moment, nous ne pouvons rien vous dire en dehors de ceux qui ont été interpellés sur la scène des opérations, en train de poser des actes de vandalisme.


Est-ce que vous avez envisagé une assistance aux victimes de ces évènements?

Oui. Nous avons promis d’aller rendre visite à la famille éprouvée, descendre pour voir et constater ceux qui ont perdu leurs cases, et avec les magistrats locaux, nous verrons quelle assistance d’urgence on peut leur apporter, et par la suite nous allons saisir le ministre de l’Administration Territoriale et de la décentralisation à travers la protection civile, pour voir quelle assistance d’urgence peut leur être apportée. A ceux qui ont perdu les motos, nous avons dit que la commission d’enquête va les recenser. Ceux dont les motos ont été saisies et sont dans les commissariats, ils vont se présenter et avec les pièces justificatives ils vont récupérer leurs engins. Ceux qui ont perdu leurs motos je le dis et je le répète, il faudrait qu’ils soient identifiés, entendus et comme pour ceux qui ont perdu les maisons, nous verrons quelle assistance l’Etat pourra leur apporter dans la mesure des moyens qui sont disponibles.


Quelles sont les mesures que vous avez prises afin que pareils évènements ne se produisent plus dans d’autres quartiers de Douala?

Les mesures que nous avons prises sont celles que j’ai évoquées tantôt. Pour l’instant et compte tenu de la situation, les motos taxis sont interdites de circuler la nuit, parce qu’elles ne sont pas immatriculées et par conséquent ne sont pas identifiables dans la nuit. Quand dans la nuit, les gens commettent des crimes à bord de celles-ci, on ne peut pas les identifier. Ça c’est la première mesure parce que le meurtre a été commis dans la nuit. Si cela avait été commis en journée, on aurait facilement mis la main sur ce monsieur. De deux, nous allons étendre l’application du décret du premier ministre qui règlemente l’activité des motos taxis, dans toute la ville à savoir que les motos soient immatriculées, que les conducteurs soient identifiés, qu’ils aient des permis de conduire, qu’ils arborent des chasubles pour être identifiés par rapport à leur commune d’attache. Tout ceci, pour éviter que des crimes perpétrés à bord des motos ne se passent sans traces. La confusion continue lorsqu’on ne peut pas mettre la main sur les auteurs de ces crimes. Je profite de votre tribune pour inviter tous les opérateurs de ce secteur d’activité, que ce soit les propriétaires, les conducteurs, à collaborer, à coopérer pour l’application de ces mesures qui visent à protéger cette profession qui rend du service à la société, mais qui ne doit pas être considérée comme une profession par laquelle le malheur des populations passe. Vous convenez avec moi qu’il ne se passe aucun jour, sans qu’il ait un accident soit matériel, soit mortel causé par les activités des «benskineurs» par le simple fait qu’ils ne respectent pas la réglementation en vigueur. Alors que là-dedans, il y a bien des gens qui vivent de cette activité pour nourrir leurs familles, et attendent que leur activité soit protégée.


Maintenant que ces évènements, espérons-le, relèvent du passé, quel message portez-vous à l’endroit des populations du Wouri?

Nous disons à l’endroit de toute la population de Douala, qui emprunte les motos taxis, parce que c’est une nécessité, d’éviter les motos taxis qui ne sont pas en règle, c’est à dire celles qui ne sont pas immatriculées; d’exiger un minimum du code de la route aux conducteurs, un minimum de respect du code de la route. Les conducteurs qui violent les feux rouges, qui ne respectent pas les priorités, que des usagers à bord de ces motos leur rappellent cette discipline. Je crois que si cela était fait, les mauvais mototaximen ne trouveraient pas de clients. Et ils comprendront la nécessité de se conformer à la réglementation en vigueur, notamment le respect minimum du code de la route. Et la société s’en porterait mieux.


06/01/2012
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