Fraude des notes: Un enseignant de l'Université de Douala saisit la CONAC

YAOUNDÉ, 09 mai 2012
© Aloys Onana | Repères

M. Aloys Mpessa dénonce son collègue impliqué dans la falsification des notes et souhaite une enquête de la Commission nationale anticorruption.

C'est une affaire qui fait actuellement jaser au sein du campus de l'Université de Douala. La «plainte» a pourtant été déposée voici bientôt deux mois. Peut-être parce que la solidarité entre professeurs d'université a essayé d'en retarder le plus possible la publication. Qu'un enseignant vienne à accabler son collègue de qualificatifs peu flatteurs n'honore pas ce corps, mais c'est du pain béni pour les conversations des étudiants. Alors chacun se régale de cette histoire, qui n'a pas fini de se dévoiler.

Le 24 février 2012, Aloys Mpessa a envoyé un courriel à M. Dieudonné Massi Gams, le président de la Commission nationale anti-corruption (CONAC). Dans cette lettre, l'on apprend qu'en juin 2011, Virginie Yalpenda, enseignante comme lui à l'Université de Douala, fait passer une évaluation à la faculté des sciences juridiques et politiques. A l'issue de cette épreuve de droit du travail aux étudiants de deuxième année de licence professionnelle, l'enseignante, conformément aux compétences de chaque étudiant, constate que sur 14 étudiants, seulement 4 ont validé.

A la surprise de l'enseignante, les notes affichées au babillard sont exactement le contraire des notes qu'elle avait attribuées. L'échelle des notes est radicalement renversée. C'est le branle-bas. Le responsable de la cellule informatique est immédiatement saisi. Sous la pression des autorités de l'université de Douala, M. Hervé Tchuenté Kamga avoue être à l'origine de l'inversion des notes. La décision a été prise de le suspendre. Mais depuis, rien n'a été fait. M. Hervé Tchuenté n'a pas été traduit devant le conseil de discipline. Le concerné ne serait plus à la cellule informatique et «a déstabilisé tous les logiciels des notes.»


C'est pour cela que la CONAC est saisie et priée de «déployer une commission de contrôle à la faculté des sciences juridiques et politiques de l'université de Douala», car «les faits ont déjà été maintes fois dénoncés par certains enseignants au cours des assemblées générales et aucune enquête administrative n'a été ouverte contre cet individu notoirement corrompu par les étudiants», lit-on dans cette lettre.

A en croire la réponse de M. Dieudonné Massi Gaims dans un mail daté du 24 février 2012, la requête a été transmise au ministre de l'Enseignement Supérieur pour «action et mesures appropriées» On attend encore.



09/05/2012
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