Franck BiyaGate - Fame Ndongo : Au nom du père et du fils

Cameroun, Franck BiyaGate - Fame Ndongo : Au nom du père et du fils Dans une tribune libre, le secrétaire à la communication du Rdpc s’improvise hagiographe du rejeton de Paul Biya.

Comme dans le feuilleton des lettres de Marafa Hamidou Yaya, Jacques Fame Ndongo a certainement le mérite d’être le tout premier membre du gouvernement à défendre, à visage découvert, le fils du président de la République, Franck Biya, dont le nom est cité dans une scabreuse affaire de 100 milliards Fcfa. Bien que ce soit en qualité de secrétaire à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, présidentiel), que Fame Ndongo s’attaque, dans la tribune libre publiée hier dans le quotidien Cameroon Tribune, à «certaines personnes [qui] ont choisi (…) comme activité principale de médire et de détruire sans fondement irréfutable» Franck Biya.

Personnage que le porte-parole du parti au pouvoir présente comme «un jeune homme paisible qui, après une solide formation universitaire et professionnelle, s’est lancé avec pugnacité et perspicacité dans le secteur privé où compétitivité rime avec inventivité, ténacité et parfois férocité».

Fame Ndongo rappelle surtout aux «Robespierre tropicaux» que «le Rdpc préfère laisser à la justice, (qui est indépendante et rend ses jugements au nom du peuple souverain), le soin de juger les citoyens fautifs, pour autant que l’infraction soit dûment établie et tout en laissant au prévenu la possibilité légale de se défendre, afin que la vérité sorte des ténèbres».

Sur le fond de l’affaire mettant en cause Franck Biya, celui qui détient par ailleurs le maroquin de ministre de l’Enseignement supérieur estime que «l’opération financière querellée par certains contempteurs du Renouveau (qui avancent masqués, mais dont l’identité est connue) et relayée par quelques médias, participe d’une initiative normale que peut entreprendre une entrepreneur, quel qu’il soit (s’appelât-il Franck Biya ou M. Dupont), pour maximiser ses ressources financières, en toute honnêteté et dans le strict respect des règles imputrescibles du droit commercial ».

Exhortation

Par la suite, Fame Ndongo brosse un portrait dithyrambique du fils de Paul Biya, celui-là même qu’il présente comme son créateur. « M. Franck Biya est un jeune homme brillant et pondéré qui se situe aux antipodes de l’ogre économique que l’on veut bien présenter aux Camerounais pour le jeter en pâture aux carnassiers sinon aux charognards de l’Histoire (…). Peut-on lui reprocher, par jalousie, de s’être donné la peine de naître », comme l’écrit Beaumarchais dans Le mariage du Figaro ? Que non ! Il s’est donné la peine d’étudier ses leçons avec application et méthode, confient ses camarades et professeurs ».

Jacques Fame Ndongo ouvre aussi le feu contre ceux qui désignent Franck Biya comme le dauphin ou le successeur putatif de Paul Biya : « En vérité, je vous le dis de manière péremptoire et apodictique : il n y a pas de dauphin au Cameroun. Le dauphinat relève de la monarchie (…). Le Cameroun n’est pas une monarchie. C’est une République démocratique et libérale. L’accession à la charge suprême de président de la République obéit aux mécanismes prévus par la Constitution », pontifie le chancelier des ordres académiques.

En somme, la sortie de Fame Ndongo pourrait se résumer en une phrase, servie fort opportunément par le membre du bureau politique du Rdpc, en conclusion de son propos : «Laissons (…) M. Franck Biya tranquille. Il ne demande qu’à travailler dans la paix et l’amour de la patrie, comme tout citoyen camerounais». Pas sûr que cette exhortation de «Saint Jacques» sera accueillie comme La bonne nouvelle.

© Mutations : Georges Alain Boyomo


28/11/2012
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