France: Je suis de retour en France après un séjour désolant au Cameroun


Francois Harris:Camer.beJe remercie camer.be d'avoir accepté de diffuser mon témoignage après de multiples négociations sans succès avec plusieurs autres médias. A entendre le nom du pays de Roger Milla, de Samuel Eto'o, on dirais qu'il faut tout faire pour visiter ce pays qui a vu naître Zacharie Noah le célèbre tennisman et aujourd'hui chanteur. Ce pays a à sa tête un chef d'Etat qui depuis 30 ans, refuse de quitter le pouvoir. les infrastructures datent des années soixantes et ne sont que l'oeuvre de l'ancien chef de l'Etat Ahmadou Ahidjo. Au Cameroun de Paul Biya, les villes n'ont que de nom et n'ont rien de pittoresque, il n'y a pas d'urbanisation et les constructions sont anarchiques et de bric et de broc....

Les points d'intérêt sont en général des "lieux de vie" comme les marchés et les chefferies (dans l'Ouest). A Bafoussam il y a en plus une "grillerie" (je ne sais pas si le mot existe) de café que l'on peut visiter. Visiblement j'étais le seul à le savoir car quand je m'y suis présenté tout le monde était surpris... Ils ont désigné un employé pour me faire faire la visite.

A Douala, ça klaxonne partout. Les motos fonctionnent comme des abeilles dans un essaim. On insulte tous le monde, les rues sont sales.S’il y’a un aspect qui attire l’attention à Douala, c’est sans aucun doute le désordre urbain qui a atteint son paroxysme. Des nouvelles rues envahies par des camions, des huiles de moteur déversées, des égouts d’évacuation d’eaux bouchés, voilà qui fait cette localité.

A Yaoundé, en dehors des alentours de la présidence à Etoundji, c'est la poubelle. On découvre disséminés dans la ville des WC publics puants portant les images du chef de l'Etat avec la mention "Grandes réalisations" peut-être les grandes réalisations se trouvent dans les fosses septiques de ces wc.

A Bafoussam, le point fort, c'est son musée (en fait c'est là où ils stockent tous les masques, statues, coiffes...qui servent aux cérémonies traditionnelles).

Le palais en lui même n'a pas beaucoup d'intérêt car suite à un incendie, il a été reconstruit en béton (!!!) mais il a gardé l'architecture des palais bamilékés (poteaux sculptés et toits pointus):

Le palais est situé au milieu d'une forêt sacrée où le chef n'a le droit d'aller qu'une fois dans sa vie; le jour de son intronisation quand il se rend sur la tombe de son père car c'est dans cette forêt que sont enterrés tous les chefs. Il n'y retournera que mort....

Après le petit tour, je suis allé voir le "musée". Il faut bien sûr glisser la pièce mais surtout négocier le prix...Prix de départ 10 000 Fcfa...!!!!! pour finalement payer.... 1 500 Fcfa....plus une bière...

La visite vaut le coup (le coût!!!). Les objets ne sont pas mis en valeur, ils sont entassés dans la poussière et au milieu des araignées...On peut voir des pièces magnifiques...

D'ailleurs, le guide m'a raconté que les chefs ou les rois (au XIXe siècle) fournissaient eux-même des esclaves aux Européens en échange de sacs de perles pour se fabriquer leurs trônes et autres objets...

Après la visite, je suis rentré à l'hôtel récupérer mes bagages et je suis allé à la gare routière, je voulais être à Douala avant la nuit (18h).

Quand on prend le bus au Cameroun, il n'y a pas d'horaires. J'ai encore la naïveté de demander quand le bus va partir et invariablement on me répond "bientôt".

Je suis monté dedans à 11h et nous sommes partis à ......13 heures!!!!! En fait, tant que le bus n'est pas plein, il ne démarre pas. Plein ça veut dire que tant qu'il n'y a pas 50 personnes dans un bus de 40 places, c'est à moitié vide....

Quelques heures après, nous nous sommes retrouvés bloqués, devant nous des dizaines et des dizaines de voitures arrêtées....un camion de bières avait roulé dans un trou et s'était couché en travers de la route vers 9h du matin et il était 16h30, rien n'avait encore été fait...et rien ne serait fait avant le lendemain; la seule route entre Douala et l'Ouest est restée bloquée 24h....

Les gens commençaient à s'organiser pour passer la nuit dans le bus. Heureusement, il y avait assez de place pour qu'un minibus puisse rouler sur les accotements. J'ai pu trouver une place (vendue le triple de ce que coûte un billet normal) et je suis arrivé à Douala à minuit...!!!!

Ce sont les aléas de la route....Au Cameroun, on ne sait pas quand on part et encore moins quand on arrive... (A suivre)

© Correspondance : François HARRIS


29/10/2012
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