France - Cameroun : Un menu fretin pour le Cameroun au forum économique

France - Cameroun : Un menu fretin pour le Cameroun au forum économiquePaul Biya et son lot de ministres rentrent pratiquement bredouilles de Paris, en dehors de quelques petites promesses de Gdf-Suez et du groupe Lafarge.

deuxième jour de la visite en France de Paul Biya a été marqué, le 31 janvier 2013, par une rencontre d’affaires, au Pavillon Gabriel à Paris, entre sa délégation et plus d’une centaine de chefs d’entreprises français. Les discussions de ce forum, dont l’organisation a été confiée au Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et au Mouvement des entreprises de France (Medef), ont notamment porté sur les projets structurants. Entre autres, l’exploitation gazière, le port en eau profonde de Kribi, l’autoroute Douala-Yaoundé, en cours dans le pays.

Malheureusement, au terme de ce cet événement annoncé à grande pompe, il n’y a pratiquement rien à se mettre sous la dent. Aucune grande nouvelle. Aucun grand contrat. Rien que du réchauffé dans l’ensemble.

Mais, pour le président du Gicam, qui a participé à ces travaux qui se sont déroulés à huis clos, parler de contrat maintenant, c’est vite aller en besogne. «Vous imaginez bien qu’on ne signe pas des contrats en une matinée», indique André Fotso, répondant à une question de Jeune Afrique de savoir combien de contrats ou accords ont-ils été trouvés durant le conclave. Il faut donc prendre le mal en patience. Et attendre. Quelques nouvelles positives tout de même. Le groupe Gdf-Suez, qui travaille actuellement sur un certain nombre de projets, a indiqué avoir avancé sur le projet gazier de Kribi, Cameroun Lng qui prévoit la construction d’une usine de liquéfaction d’une capacité de 3,5 millions de tonnes par an.

De même que le groupe Lafarge, qui a promis de continuer avec ses investissements au Cameroun, surement à cause de la concurrence qui s’annonce rude au Cameroun. Le français compte accroître la capacité de production de sa filiale Cimencam, avec notamment la construction de deux nouvelles unités près de Yaoundé, pour répondre à la demande locale qui augmente de 8% par an. Il s’agit d’un menu fretin, au regard du grand tabac fait autour de cet événement, et surtout du rôle privilégié qu’occupe la France dans l’échiquier économique camerounais. Avec la présence de plus d’une centaine de filiales de ses entreprises et de quelque 200 entreprises appartenant à ses ressortissants, la France est le premier investisseur étranger au Cameroun avec un stock d’investissement estimé à plus de 650 millions d’euros.

Cette présence pourrait être renforcée avec l’amélioration du climat des affaires, un domaine dans lequel le Cameroun ne brille guère. Dans le dernier classement Doing Business des pays où il est facile de faire des affaires, le Cameroun occupe le 161e rang sur 185. «Nous avons fait des progrès et nous nous préparons à aller plus loin dans la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption », a pourtant assuré l’homme du 6 novembre 1982 dans son discours prononcé à l’occasion de ce forum, qui avait pourtant un objectif mielleux. «Il était important de venir rappeler à nos partenaires français la dynamique qui est celle d’aujourd’hui au Cameroun et qui vise à gagner au moins un point de croissance supplémentaire chaque année dès 2013 pour être en mesure d’atteindre une croissance à deux chiffres en 2020.

Nous considérons que c’est le chemin qui va mener notre pays à l’émergence. Il s’agissait donc d’expliquer cette dynamique avec des exemples précis (chaque ministre a présenté, avec le plus de détails possible, les projets structurants qu’il pilote) et d’autre part de montrer, par ma voix, que le dialogue public-privé est une réalité au Cameroun», résume André Fotso dans son interview suscitée.

© La Nouvelle Expression : Hervé B.Endong


04/02/2013
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