France - Cameroun : des avocats français dénoncent la détention d'une consoeur

France - Cameroun : des avocats français dénoncent la détention d'une consoeurDeux avocats parisiens ont interpellé mardi le ministère français des Affaires étrangères et les autorités camerounaises sur le sort d'une avocate camerounaise, mariée à un Français, détenue selon eux "abusivement" dans le cadre d'une enquête pour détournements de fonds publics. Lydienne Eyoum, 50 ans, a été placée en détention provisoire le 8 janvier à la prison centrale de Yaoundé. Elle est accusée de détournements de fonds au préjudice de l'Etat camerounais. "C'est une détention provisoire totalement abusive et illégale", s'est indigné Me Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier de Paris, lors d'un point de presse.

"Depuis son incarcération, elle n'a jamais été entendue par un juge sur le fond du dossier et comme elle ne présente ni risque de fuite, ni de réitération de l'infraction, il n'y a aucune raison que sa détention soit prolongée", a-t-il poursuivi. L'avocate française de Me Eyoum, Me Caroline Wassermann, a dénoncé des conditions d'emprisonnement "épouvantables", "dans une cellule de 20 m2 occupée par 18 détenues, avec des conditions d'hygiène et de sécurité inexistantes".

"Si elle n'est pas libérée, elle va laisser sa peau en prison", s'est inquiété son mari français, Michel Loyse.

A ses yeux, cette affaire "concerne la France, l'Etat français" car Mme Eyoum peut prétendre acquérir la nationalité française par mariage à partir d'août, a-t-il assuré. M. Loyse et les deux avocats déplorent le silence de Paris sur le sort de l'avocate. Cette dernière, qui conteste les accusations, a demandé sa remise en liberté lors d'une audience intervenue le 6 mai à Yaoundé. L'affaire a été renvoyée au 27 mai.

Selon son époux, Me Eyoum, qui fut l'avocate du ministère camerounais des Finances dans un litige l'opposant à la Société générale de banques au Cameroun (SGBC), filiale de la banque française Société Générale, serait victime d'un "règlement de comptes" sur fond d'opération anti-corruption Epervier menée depuis fin 2004 par le pouvoir du président camerounais Paul Biya

© Source : AFP



12/05/2010
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