Formation médicale: Fame Ndongo floue parents et étudiants

  • vendredi, Nov 14 2014
  • Écrit par  David Nouwou

Fame Ndongo

 

 

Fame Ndongo

 

Le ministre de l’enseignement supérieur les avait assurés l’an dernier que ceux de Bangangté  et  de Nkolodom à Yaoundé ne paieraient que 50 000 Fcfa comme leurs paires des universités d’Etat. Cette année, il les a lâchés.

 

La surprise était grande dans l’opinion publique lorsque le ministre de l’enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, avait subitement institué que dès l’année  académique 2013-2014, le ministère de l’enseignement supérieur organisera désormais une session unique pour tous les candidats au concours d’entrée dans les écoles de formation médicale au Cameroun. Notamment les universités d’Etat, ainsi que  l’Université des Montagnes à Bangangté et l’institut  des technologies médicales de Yaoundé Nkolodom, deux instituts privés de formation en médecine retenus par la «Commission Sosso». Les candidats ont concouru. Au résultat final, le ministère a  décidé unilatéralement de les répartir dans les différents établissements, sans tenir compte du choix des candidats, encore moins des responsables des établissements qui devaient les accueillir. L’Université des Montagnes par exemple qui  tient à son système d’évaluation propre et à ses critères de sélection de ses futurs étudiants, avaient vigoureusement dénoncé ce que ses dirigeants avaient qualifié de «procédure cavalière» du ministre de l’enseignement supérieur.

 

Ici, le ministère de l’enseignement supérieur avait plafonné les frais de scolarité à un million Fcfa ; ce qui signifie, pour cette institution universitaire, la baisse des frais de scolarité car, jusqu’à cette date, les frais de scolarité de chaque étudiant s’élevaient à 1.295.000 Fcfa par an.

 

Le ministère a donc décidé de payer 950.000 Fcfa pour chaque étudiant en médecine transféré à l’Udm, puis l’étudiant se chargera lui-même de payer 50.000 Fcfa pour compléter l’enveloppe globale de sa scolarité.

 

L’option prise par le gouvernement de payer les frais des étudiants transférés pourrait, en cas de non- paiement ou de paiement partiel desdits frais, porter atteinte au bon fonctionnement de l’Institut. «L’Udm fonctionne sur la base du cash que versent les étudiants», précise une source de l’école de formation en médecine de Bangangté.

 

Dans la foulée, nombre de parents avaient marqué leur déception que leurs enfants soient contraints de s’inscrire dans un établissement qui n’était pas leur choix initial, quelque soit  ce que les frais de scolarité leur coûteraient. Mais rien à faire. Un solide bras de fer avait été engagé entre le ministère de l’enseignement supérieur et les autorités de l’Université des Montagnes. La présidence de la république avait dû rappeler Fame Ndongo à l’ordre, en lui imposant une séance de travail avec le Pr Lazare Kaptué, Président de l’institut de Banekane à Bangangté. Il est  élaboré à la fin de cette  concertation organisée en catastrophe quelques résolutions :

 

1-le versement des frais d'inscription de 50 000 Fcfa par les étudiants admis au concours et mis à la disposition de l'UdM

2- le règlement par l'Etat de 450 000 Fcfa en complément des droits universitaires

3-le versement par l'Etat de 500 000 Fcfa par étudiant admis au titre de subvention d'équipement

4- le paiement de la somme de 295 000 Fcfa par les parents d'étudiants admis au concours et affectés à l'UdM.

Ceci donne le montant de 1 295 000 Fcfa qui correspond aux droits exigibles par l'UdM de tout étudiant inscrit dans les filières médecine, pharmacie et odontostomatologie.

 

 «Le ministre de l’enseignement supérieur, animé manifestement de bonne foi, a compris la pertinence des arguments avancés par l’Université des Montagnes. Tout est donc revenu à la normale et la formation d’élite que nous souhaitons tous pour nos enfants peut se dérouler dans la quiétude»,  avait confié à La Nouvelle Expression  un cadre du ministère de l’enseignement supérieur,  proche du dossier.

 

Déjà ici, beaucoup de candidats dont les parents n’étaient pont préparés à débourser la somme de 295 000 finalement retenu à l’issue de la concertation, se sont retrouvés dans la rue,  après avoir bravé tout de même un concours hautement compétitif.

Une concertation similaire avait auparavant eu lieu entre la direction de l’institut de Nkolodom et l’équipe de Fame Ndongo

Mais votre journal avait exprimé ses inquiétudes face au flou entretenu par le ministère de l’enseignement supérieur sur la suite de cette subvention qui  ne précisait pas si elle était valable pour la seule première année. Ou pour toute la formation de l’étudiant. Déjà que l’an dernier, cette «magnanimité» ne concernait que les étudiants de première année. Excluant ceux des classes supérieures dont les étudiants avaient collectivement crié à la discrimination entre enfants d’un même pays.

 

A cette rentrée scolaire, le ministère de l’enseignement supérieur qui n’a plus budgétisé cette subvention, ne s’est donné aucune peine pour prévenir les parents qu’ils prendraient désormais en charge la scolarité de leurs enfants. Un véritable piège tendu aux élites par le gouvernement de leur pays. Leur présence chez les députés au début de la session parlementaire de novembre est l’expression d’un profond désarroi des jeunes qui voient leur avenir  littéralement compromis.

 



14/11/2014
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