Forces armées: Le contre-amiral Nsola traduit au conseil de discipline

Yaoundé, 02 Septembre 2013
© Mamouda Labaran | La Météo

 

Malgré sa mise en deuxième section, l'Officier général serait accusé d'insubordination, de refus de rejoindre son poste, d'outrage à la hiérarchie et de diffusion de documents administratifs.

 

 

Sauf changement de dernière minute, l'ex attaché de Défense du Cameroun en Chine est attendu, selon une source introduite, au Conseil de discipline, le 16 septembre prochain. Présidé par le Général Mambou Deffo, ce conclave devrait statuer sur les faits supra reprochés à l'Officier général. L'attitude de Jean Pierre Nsola, dans les milieux de la grande muette, commençait déjà, rapporte-t-on, à faire jaser, bravant le règlement des forces de défense et les hommes qui l'incarnent. On en veut pour preuve les multiples correspondances du haut gradé aujourd'hui admis en deuxième section-adressées aussi bien à l'Ambassadeur du Cameroun en Chine, qu'au Ministre de la Défense, sa hiérarchie. Le 22 mai 2012 par exemple, alors qu'il est soumis à l'obligation du respect de l'acte administratif, il fait savoir à l'Ambassadeur du Cameroun en Chine qu'il ne pourrait en aucun cas déférer à la convocation du Ministre chargé de la Défense. «Je vous rappellerai aussi que vous-même, avec zèle et rancœur, avez ordonné à des officiers d'un grade subalterne au mien, dont un mis en mission par le Ministre Mebe, ne jouissant pas encore du statut de diplomate, de me séquestrer le 16 novembre 2011, de tenir à mon endroit, des propos désobligeants, de m'interdire l'utilisation des véhicules dont je suis le propriétaire privé légal, puisque les ayant acquis sur fonds propres, et me couvrir de même que le Chef de l'Etat, de quolibets injurieux, pendant que vous-même vous déversiez une logorrhée infamante sur mon prétendu oncle qui n'avait qu'à ne pas signer les décrets de ma mise à l'écart de l'armée, et de mon remplacement. A ce titre, vous ne méritez comme Son Excellence Mebe Ngo'o, aucun égard de ma part», fait-il savoir à l'Ambassadeur du Cameroun en Chine. 

Deux jours plus tard. C'est au tour du Ministre de la Défense de subir les tirs nourris de l'ancien attaché militaire. Ainsi donc, le 24 mai 2012 depuis Beijing, Jean Pierre Nsola, qui ne s'encombre de retenu, trouve qu'Edgar Alain Mebe Ngo'o est le «Ministre du Ciel et de la Terre et Proconsul attitré de la République Autonome du Ministère de la Défense auprès de celle du Cameroun». Le contre-amiral ira d'ailleurs plus loin en qualifiant le Mindef de bonimenteur et de braqueur à ciel ouvert des caisses. «(…) vous êtes déjà nu, devant le Chef de l'Etat, que vous n'avez réussi à manipuler, à aucun moment, comme vous l'avez si réussi, avec vos hommes de main, et vos nervis en service de l'Ambassade du Cameroun à Beijing. Que vous avez exposés inutilement, déjà leurs risques et périls. Car toutes les fautes que vous avez commises, dans votre folle entreprise de prouver que le Chef de l'Etat, s'est trompé, en m'élevant au grade de contre-amiral, sans votre avis, sont à mettre sur le compte de votre incompétence foncière notoire, et de votre ignorance totale des lois et règlements qui régissent, l'organisation, le fonctionnement, et l'emploi des forces armées et leurs personnels», écrit-il. Dans tous les cas, ceux qui ont parcouru de fond en comble ces courriers publiés il y a peu de temps dans la presse, ont tout noté, sauf l'humilité, la discipline et le respect dus au Ministre de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo'o qui, a contrario, aura fait preuve de beaucoup de hauteur dans cette affaire. Car et avant tout, soutient un haut gradé de l'Armée, «un acte administratif se doit obéissance, avant toute contestation ou tout recours». Et c'est visiblement sur la base de tous ces faits et bien d'autres que le contre-amiral, sera probablement devant le conseil de discipline, le 16 septembre prochain. 

Sauf que dans l'entourage de Mambou Deffo, l'on fait état des appréhensions de ce général de la gendarmerie à pouvoir juger un autre Officier général fut-il de la marine nationale sans l'aval du Chef des armées, Paul Biya. Le Chef de l'Etat aurait-il déjà donné son accord dans ce sens? Seul l'avenir nous le dira.



02/09/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres