Fonds publics : Que cache l’activisme du contrôle supérieur de l’Etat ?



En ce moment, les hommes d’Etame Massoma séjournent dans les sociétés et les universités d’Etat sans oublier les démembrements du trésor public. Une activité débordante qui suscite des interrogations sur l’efficacité de ses missions. Comme un sursaut mieux un éveil ou un réveil de conscience, le ministère en charge du Contrôle Supérieur de l’Etat a décidé de passer à la vitesse supérieure par le biais de l’action et non de la réaction.

 

Il est de plus en plus question d’anticiper en prenant les taureaux par les cornes à travers des contrôles tous azimuts. C’est dans cette optique que les missions du contrôle supérieur de l’Etat sont déployées depuis quelques mois à la Direction Générale du Trésor, dans les sociétés et les universités d’Etat.

Cette opération a permis déjà de démanteler un vaste réseau de détournement aux impôts. L’ancien receveur du Wouri I, Bomba Effa a du s’enfuir à l’étranger emportant près de 100 millions Fcfa en espèces après avoir été sommé de justifier les recettes d’une certaine période. Faute de preuve, il va préférer prendre la fuite. La somme détournée sera évaluée à près de 4 milliards en 4 ans, somme provenant de la vente des timbres, des vignettes et autres. Le contrôle ne s’est pas limité à Douala. Il parcourt bon nombre de perception à travers le triangle national.

 

Exactions financières

Dans la même logique, le contrôle séjourne dans les entreprises publiques comme la Société nationale de raffinerie. Les responsables de cette société, jadis intouchables, tremblent. De source digne de foi, les directeurs de cette société ont perdu le sommeil. Ils sont en éveil pour contourner les obstacles du contrôle. Les détournements là bas s’opèrent à plusieurs niveaux. Au niveau du brut et au niveau du détournement des camions citernes. Un vrai marché parallèle qui fait perdre beaucoup d’argent à la Sonara.

Les universités d’Etat ne sont pas en reste. En ce moment, le contrôle supérieur passe au peigne fin les comptes de l’université de Douala qui a la réputation d’être gérée comme une épicerie familiale. Le recteur Bekolo Ebe a certainement le sommeil léger ces derniers temps au regard des frasques commises par ses protégés en matière de finances. Il a même dû sacrifier l’un des siens qui s’occupait du veau d’or.

D’après les allégations d’un cadre de ce ministère, il est question de changer la donne. Le ministère doit pleinement jouer son rôle. Pour mieux lutter contre la corruption et les détournements, il faut faire des contrôles systématiques. Les gestionnaires doivent désormais sentir une certaine pression pour éviter des exactions financières.

Finie donc l’époque où il fallait réunir les preuves après coup. L’heure est désormais à la dissuasion. Maintenant, reste à espérer que ces contrôles ne soient pas l’occasion idoine pour ces personnels de se faire de l’argent comme ce fut le cas avec les équipes qui ont régulièrement contrôlé au Feicom à l’époque d’Emmanuel Gérard Ondo Ndong et même dans d’autres sociétés d’Etat. L’avenir a démontré au regard de la décision de justice qui a condamné l’ancien patron du Feicom pour détournement qu’il donnait de l’argent à ces contrôleurs. Au grand dam de la finance publique.

 

Dominique Ndocki

DIKALO



29/08/2010
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