Fonction Publique: Une centrale syndicale annonce une grève de 48h

Yaoundé, 18 mars 2013
© Ludovic Amara | La Météo

Dans un appel aux personnels civils de la Fonction Publique, la Centrale Syndicale du Secteur Public du Cameroun (CSP) les invite à observer un débrayage les 21 et 22 mars prochains.

Le moins qu'on puisse dire c'est que les fonctionnaires camerounais ne sont pas contents. Leur colère, ils l'ont fait savoir à leur confédération syndicale qui a annoncé un débrayage de 48 h cette semaine. La raison de ce mécontentement : le non-respect par le Gouvernement des missions et des résolutions du Comité ad hoc mis en place en mai 2012. «Étant donné que la démocratie c'est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, mais que les préoccupations légitimes des travailleurs camerounais ne constituent visiblement pas une priorité pour les pouvoirs publics en général, et le Chef de l'Etat en particulier, la CSP appelle les travailleurs de toutes des administrations de la Fonction Publique à un arrêt de travail de 48 h, les 21 et 22 mars 2013, pour manifester leur ras-le-bol et dénoncer la gouvernance antisociale du Gouvernement. Il s'agit de rester à la maison pendant deux jours sans aller au lieu de service», annonce en substance un communiqué signé par Jean Marc Bikoko, Président de la CSP. Le «ras-le-bol» des fonctionnaires est motivé par des résolutions non concluantes des travaux du Comité ad hoc créé par le Ministère du Travail et de la Sécurité (MINTSS), ceci suite au préavis de grève lancé par la CSP pour un arrêt de travail les 16, 17 et 18 mai 2012.

Duperie. Pour les syndicalistes de la CSP, «aucune résolution concrète concernant les principales revendications des travailleurs de la Fonction Publique» n'a été pris en compte en dix mois de travaux de ce Comité, or celui-ci avait six mois pour rendre ses conclusions. Celles-ci portaient notamment sur l'harmonisation de l'âge de départ à la retraite à 60 ans, le rétablissement des salaires de l'Etat avec leur alignement au niveau de 1993 (date des dernières coupes salariales) et le nécessaire ajustement lié à l'inflation, la revalorisation du salaire minimum qui stagne à 28.216 FCFA depuis des années et le réaménagement des allocations familiales. Une situation d'autant plus insolite que le Président du CSP affirme que l'Etat dispose des ressources suffisantes pour offrir à ses agents des salaires décents pour améliorer leur condition de vie. Il cite en exemple les revenus du pétrole qui continuent de prendre des destinations inconnues alors que le baril de brut ne cesse d'atteindre des sommets sur le marché international, le poids de la dette considérablement allégé depuis 2005 et qui permet au pays de faire des économies considérables, ou encore les juteux contrats d'exploitation minière dont les Camerounais ne comprennent ni les tenants ni les aboutissants. «Les exigences de la relance économique imposent la relance de la consommation, elle-même subordonnée à la revalorisation du pouvoir d'achat et donc des revenus», conclut-il.

Les fonctionnaires n'ont pas caché leur déception devant les textes du Président de la République de décembre 2012, revalorisant le statut des policiers en leur concédant, au passage, la retraite à 60 ans. «Les autres comptent pour des prunes peut-être!», n'avait pas alors manqué de relever, avec amertume, Jean Marc Bikoko. Déception encore amplifiée par la loi des finances 2013, qui ne prévoyait aucune augmentation des salaires pour les agents de l'Etat. A chacun donc de jouer!


18/03/2013
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