Flotte présidentielle : Paul Biya se tape un nouvel avion

Déplacement du chef de l’Etat : Paul Biya sur la piste d’un nouvel avion présidentiel

Le président de la république veut acquérir un nouvel aéronef pour la flotte présidentielle. Les regards sont  dorénavant tournés vers le Brésil, où des contacts et des négociations ont été engagés avec les dirigeants de l’usine de construction aéronautique Embraer.

 

La visite des installations de l’usine aéronautique Embraer, le 05 août dernier par le président Paul Biya et sa suite n’avait rien n’anodin. En effet, cette descente sur le site du troisième avionneur au monde (après Boeing et Airbus) avait été préparée longtemps à l’avance par les autorités brésiliennes, les dirigeants d’Embraer et le cabinet civil de la Présidence de la République du Cameroun.  Sur place, la visite a pris les allures d’une véritable séance de travail où il fallait absolument convaincre le chef de l’Etat de la performance et de la fiabilité des chaînes de montage et des aéronefs de cette usine. Les tracasseries techniques qui ont émaillé son  départ à l’aéroport international de Nsimalen   à destination du Brésil ont même encore aiguisé la volonté, et la détermination du chef de l’Etat à se doter d’un nouvel aéronef. Apprend-t-on. De source digne de foi, on peut dire sans risque de se tromper que Paul Biya est plus que jamais intéressé par ce fleuron de l’industrie brésilienne. Avant même qu’il ne quitte le pays de  Lula Da Silva, il a longuement reçu en audience le président  directeur général d’Embraer,  Frederico Fleury Curado et le directeur général adjoint chargé de la stratégie, Luiz Sergio Chiessi avec qui il aurait tracé d’une part une première esquisse de la coopération qui pourrait exister entre Camair-co et,  ce constructeur d’aéronefs  et d’autre part, étudié les moyens d’acquisition d’un avion présidentiel.  Sur ce dernier point,  instructions auraient été donné sur place au directeur du cabinet civil pour qu’une délégation de techniciens camerounais fasse un déplacement pour San José Dos Campos, la ville qui abrite le siège de Embraer dans les brefs délais. Aux dernières nouvelles on apprend que cette délégation composée des officiers de l’armée, des techniciens de l’Autorité Aéronautique, de l’état major particulier et du cabinet civil pourrait s’envoler pour le Brésil avant le 25 de ce mois. Mais  selon l’entourage présidentiel, Paul Biya aurait jeté son dévolu sur un modèle plus récent à un coût abordable

 

Embraer Erj 190 pour 18 milliards F Cfa

L’Embraer ERJ 190 .est le modèle dont le chef de l’Etat aurait sollicité plus d’informations.Tout ce qu’on sait pour le moment est que cet aéronef qui a effectué son tout premier vol après fabrication le 12 mars 2004, fait directement concurrence au Boeing 737-700 dérivé du Boeing Business Jet (Bbj). On se rappelle que c’est un modèle du BBJ version Boeing 767-200 qui est actuellement au centre de l’affaire Albatros où 30 milliards de nos francs ont été débloqués par l’Etat en 2003 sans que l’appareil ne soit livré jusqu’à ce jour. A la place, on a plutôt apporté en 2004, un cercueil volant qui a bien failli coûter la vie  au président de la république. Le dossier suit son cours au Tribunal de Grande Instance du Mfoundi à Yaoundé. D’une capacité de 122 places et muni d’un réservoir de 16 209 litres avec une vitesse de croisière de 900 km par heure, le coût de l’Embraer 190 tourne autour de 18 milliards de francs cfa ; loin des 25 à 30 milliards des Boeing 737-600, 737-700 et 737-800. L’autre avantage  de l’Embraer ERJ 190 est son autonomie de vol qui est de 9 848 km, légèrement au même point d’égalité que les 10 200 km de Boeing ou de Airbus 320. Mais le chef de l’Etat semble privilégier la piste du moindre coût apprend-t-on ; surtout qu’il voudrait de plus en plus se passer non seulement de nombreuses tracasseries dont il a souvent été victime lors de ses déplacements internationaux, mais aussi des locations d’avions qui prennent aux bas mots 35 millions F cfa par journée. Il est à noter que le chef de l’Etat angolais José Eduardo Dos Santos a passé la commande du même type d’appareil au mois de juillet dernier. La présidence de la république nigériane elle, vient de s’offrir deux jets privés pour donner un coup de neuf à la flotte aérienne de leur chef d’Etat Goodluck Jonathan  C’est le lieu peut-être de rappeler pour le souligner que l’achat d’un aéronef présidentiel est un acte de souveraineté qui n’engage que le pays qui le souhaite. Et jusqu’à ce jour le Cameroun, locomotive de l’Afrique Centrale, est resté parmi les pays où le chef de l’Etat ne dispose même pas d’un avion de déplacement digne de ce nom, en dehors d’un hélicoptère vieux de 15 ans et d’un petit aéronef d’une dizaine de places actuellement en panne.

Thierry Mbouza



29/08/2010
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