Flash back sur la situation de Michel ATANGANA, français arbitrairement détenu au Cameroun depuis mai 1997


Michel Thierry Atangana:Camer.beMichel ATANGANA, né au Cameroun et naturalisé français depuis 1988 (le Cameroun ne reconnaissant pas la double nationalité, il est donc également considéré comme Français au Cameroun), est retourné au Cameroun en 1992. Il a été rapidement chargé par la présidence camerounaise de gérer la construction de deux axes autoroutiers. Il lui est offert à ce titre la présidence d’un comité de pilotage associant les autorités camerounaises et plusieurs entreprises de BTP (l’Etat camerounais n’ayant pas les fonds disponibles pour construire ces axes, le comité de pilotage devait monter un plan de financement consistant en des avances des entreprises françaises contre engagement de l’Etat camerounais à honorer ses créances à leur égard). Michel ATANGANA avait de ce fait à rendre compte de ses activités à Titus EDZOA, alors secrétaire général de la présidence camerounaise.

En avril 1997, Titus EDZOA, devenu entre temps ministre de la santé, démissionne du Gouvernement pour annoncer sa candidature à la présidentielle camerounaise d’octobre 1997.

L’enfer commence alors pour Michel ATANGANA. Arrêté en mai 1997 (non sur ordre de la justice mais sur ordre du préfet sous une accusation de « grand banditisme »), il lui est demandé d’impliquer Titus EDZOA en accusant ce dernier d’avoir détourné des fonds dans le cadre des projets autoroutiers suscités. Refusant cette

fausse accusation, Michel ATANGANA est condamné en juillet 1997 à 15 ans de prison pour détournements de fonds publics, avec Titus EDZOA, arrêté quant à lui en juin 1997.

Quelques années plus tard, l’Etat camerounais relance une procédure judiciaire contre Michel ATANGANA sur des accusations tout aussi farfelues et mensongères que les premières mais que l’Etat avait pris le soin de garder par devers soi. Bien qu’un non-lieu ait été prononcé sur cette seconde procédure en 2008, l’Etat camerounais obtient, à force de manœuvres et de manipulations, qu’un second procès puisse avoir lieu.

C’est ainsi que Michel ATANGANA, et alors que des assurances lui avaient été données sur sa libération en juillet 2012, est condamné à 20 ans de prison en octobre dernier, résultat obtenu par la révocation ou le déplacement de juges considérés par le pouvoir camerounais comme étant trop peu dociles !

Michel ATANGANA a manifestement eu le tort de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment et d’être la victime collatérale de règlements de compte politiques au plus haut niveau.

Toute la procédure le montre d’ailleurs : faux accusateurs (qui l’ont depuis disculpé entièrement), condamnation de juillet 1997 obtenue après un procès tenu la nuit et sans avocat (sic !), absence flagrante de preuves de ce dont il est accusé, absence de transmission des preuves à la défense, refus de délivrance de visas à ses avocats français, …

Au-delà de ces violations procédurales inadmissibles et de l’innocence patente de Michel ATANGANA, ce dernier est détenu dans des conditions immondes. Il est ainsi placé depuis mai 1997 non pas dans une prison mais dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la Défense dans un réduit 7m2 sans lumière du jour.

Michel ATANGANA n’a en outre plus vu sa femme et ses deux enfants depuis maintenant plus de 15 ans, le plus jeune, âgé de 16 ans, n’ayant aucun souvenir de son père.

La famille de Michel ATANGANA ainsi que son comité de soutien au Cameroun ont demandé à Dominique SOPO, ancien Président de SOS Racisme, de constituer et de présider un comité de soutien français à notre compatriote, ce qu'il a bien évidemment accepté après avoir étudié les éléments de cette sordide affaire.

(.....) Il ne semblerait pas admissible que, face à une telle situation, notre pays reste inactif et ne se mobilise pas pour obtenir la libération d’un de ses ressortissants détenu de toute évidence de façon totalement arbitraire.

Signalons que la France a une responsabilité d’autant plus forte que, jusqu’à 2009, Michel ATANGANA a été privé de tout soutien consulaire. Faisons ici remarquer que l’Ambassadeur de France au Cameroun alors en place est depuis, suite à la prise de sa retraite, devenu conseiller du Président BIYA… (l’actuel ambassadeur ayant, lui, une attitude irréprochable dans cette affaire).

© Correspondance : Comité de soutien français à Michel ATANGANA


04/02/2013
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