Fin de mission: Le pouvoir fait ses adieux au colonel Sirvan

YAOUNDE - 24 NOV. 2010
© Léger Ntiga | Mutations

La dépouille de l'ange gardien de Paul Biya a été transportée hier en Israël.

L'ambiance était particulièrement grave à l'Hôpital général de Yaoundé où le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense procédait hier après-midi à la mise en bière suivie des honneurs militaires, du colonel Abraham Avi Sirvan. Dans cette enceinte ultra protégée par divers corps de défense dont un dispositif impressionnant du Bataillon d'intervention rapide (Bir), l'un des deux principaux orphelins, l'on pouvait clairement identifier toutes les têtes couronnées de l'armée camerounaise.

Sur place également de nombreux membres du gouvernement et quelques diplomates parmi les plus importants de la capitale camerounaise. Difficile donc de tenir secrète cette cérémonie voulue des plus sombres et secrète. D'où certainement toutes les annonces des reports du programme dans son ordonnancement. Toujours est-il que sur les coups de 16h ce 23 novembre 2010, un imposant cortège de plus de 50 véhicules accompagnant Abraham Avi Sirvan dans son dernier vers Israël son pays natal, a traversé la ville en trombes. Sous les regards de nombreux dont un n'a pas manqué de s'écrier: «Ainsi s'achève la vie d'un homme».

La dernière journée du colonel Sirvan au Cameroun a débuté mardi matin par une autopsie dans les locaux de l'Hôpital général de Yaoundé. Difficile de savoir pour l'heure ce qu'elle a révélé. Surtout que les usages en la matière au Cameroun, ne permettent pas généralement d'être au courant des résultats de cette opération. Si le temps des adieux hier à l'Hôpital général de Yaoundé a été émouvant. Il n'y a cependant pas eu de discours. Tout au plus, une reconnaissance de la patrie à celui qui avait eu la charge il y a une vingtaine d'années de mettre sur pied la garde présidentielle (Gp), la sécurité rapprochée du chef de l'Etat, Paul Biya et le Bir.

Officier à la retraite de l'armée israélienne, patron d'une société de sécurité, l'ancien attaché à la défense de l'ambassade d'Israël à Yaoundé est affecté par les services secrets israéliens comme consultant pour mettre sur pied la garde présidentielle du Cameroun en 1984.

Au cœur du dispositif sécuritaire du Renouveau, il a tour à tour bâti la Gp, la Dsp et le Bir. Au cours des différentes missions qu'il effectuait dans la perspective des festivités marquant le cinquantenaire des armées et du comice agropastoral d'Ebolowa, en provenance de Douala, et se rendant à une audience prévue lundi, 22 novembre 2010 à 10h, Abraham Avi Sirvan a trouvé la mort, aux côtés de trois officiers de l'armée camerounaise, dans un accident d'hélicoptère dans la localité de Boumnyebel.

Le colonel Sirvan aura donc eu la charge des deux corps parmi les plus privilégiés des forces de défense du Cameroun. Elles bénéficient dans cette galaxie, d'un régime spécial, puisque, ne dépendant pas du ministère de la Défense mais directement de la présidence de la République. Alors que la Gp assure la sécurité du président et est stationnée à Yaoundé, le Bir, a été conçu pour faire face à de nouvelles formes de criminalité.

En 2009, il a éclaté pour mettre en déroute les pirates et assaillants de la zone de Bakassi (dans le Sud-Ouest), les coupeurs de route qui sévissent au Nord et à l'Est du pays et le grand banditisme dans les principales métropoles de Yaoundé et Douala.

Une page se tourne donc pour cet homme bien des armes et des armées.


26/11/2010
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