Fièvre de remaniement : Des ministres surpris chez les marabouts

Journal la Meteo

Fièvre de remaniement : Des ministres surpris chez les marabouts

Jean Baptiste Beleoken, à demi nu dans une forêt som-bre, réciterait des incantations pour ravir le poste de Laurent Esso. Des pontes du régime frappent à toutes les portes noires, soit pour rester au gouvernement, soit pour y entrer.

Le fait n'a pas échappé à la perspicacité de bon nombre de "ministrables". Michel Roussin, ex ministre français de la coopération et actuel conseiller du président du Medef (mouvement des chefs d'entreprise de France) est arrivé au Cameroun  le jeudi 17 février. En principe, pour un tête-à-tête avec le prince. Dans le sérail, des personnes introduites tissent généralement un lien très étroit entre la présence à Yaoundé du Français et l'imminence d'un remaniement ministériel. Cela s'est déjà confirmé plusieurs fois, notamment lors des coups de gomme du 08 décembre 2004, du 22 septembre 2006, du 07 septembre 2007 et du 30 juin 2009. Mis au parfum, certains ministres, selon nos informations, auraient emprunté des chemins "irrationnels" pour conjurer le spectre de leur probable effacement ministériel.

Autre fait antérieur : le retour prématuré de Paul Biya de ses vacances occidentales, a fini de mettre la puce à l'oreille de certains membres du gouvernement que quelque chose se tramait. Car, c'est une grande

première sous le soleil du Renouveau, que le chef de l'Etat consente à écourter son séjour pour rentrer résoudre une équation brûlante, le cas dont il est ici question a trait à l'enlèvement de 13 Camerounais (libérés depuis mercredi dernier) à Bakassi par les rebelles d'America Marine Commando. Pour ses collaborateurs ou des aspirants ministres, le président est revenu avec un morceau du futur gouvernement. Le fait que depuis son retour, il s'est presque claquemuré dans sa résidence de Mvomeka a donné du ventre à la polémique sur la confection de la deuxième (et dernière) partie du gouvernement. Et indice des indices : Michel Roussin débarque à Yaoundé. Pour certains, le puzzle d'un remaniement est réuni. Depuis lors, les cases des marabouts et autres faiseurs de destin ne désemplissent pas. "Beaucoup de ministres se savent sur une chaise éjectable, observe un sociologue, alors, ils redoutent la déchéance et font appel à tout, même aux forces cabalistiques pour retarder l'heure et le jour du remaniement. Ou à défaut, en sortir indemnes".

 

Le "vieux" rêve de plus de pouvoir

De sources crédibles, le ministre des Domaines et des affaires foncières aurait laissé entendre à son entourage, que Paul Biya et lui (Beleoken) allaient se retrouver, le mercredi 16 février, pour mettre au point les derniers détails du remaniement. Il n'en a rien été, au grand dam de ses proches qui avaient déjà bombé le torse et pris des dispositions "appropriées". Paul Biya, fidèle à lui-même, n'a pas tenu à s'encombrer dans une tâche aussi délicate, d'un conseiller de la 25e heure. Ou bien, l'ancien Dcc a-t-il seulement dit la vérité à ses partisans au sujet de sa supposée séance de travail avec le président? C'est un secret de polichinelle, le natif de Nébolen, dans l´arrondissement de Ndikinimeki, (un 7 mai 1932) ne nourrirait qu'une obsession : revenir au Palais et prendre cette fois, la place de Laurent Esso à la tête du secrétariat général de la présidence de la République. "Si l'on doit prendre comme critère son travail aux Domaines, ce ministre ne mérite même pas d'être reconduit. Le président doit le virer du gouvernement", tempête un usager, las d'attendre un titre foncier malgré la solidité de son dossier.

Dans son Mbam, Jean Baptiste Beléoken serait la vedette d'une chronique magico-pouvoiriste. Selon nos informations, un chasseur aurait été, à ses risques et péril, témoin d'une scène surréaliste. Loin dans la brousse (nos sources disent que le ministre s'est tapé ce terrain de près de 1000 ha à 30 Fcfa le mètre carré), JB. Beléoken,  accroupi face à un marabout et les deux hommes dans le secret de la nuit, procédaient à des incantations délirantes. D'après ce chasseur, des bougies allumées étaient réparties aux quatre extrémités d'une natte, une grosse statue surplombait le tout, des amulettes, des canaries  et des parties de corps d'animaux calcinés donnaient un aspect lugubre à la cérémonie. Beleoken et son marabout vêtus de feuilles d'arbres autour des reins, à la suite des gestes terribles, parlaient l'un après l'autre. "Moi, Beleoken, je rentre à Yaoundé pour remplacer Laurent Esso au secrétariat général de la présidence", fit l'homme des sciences noires. Et le ministre comme un écolier studieux répétant après son maître : "Moi Beleoken, je…". La scène se déroula neuf fois, dans une posture mortellement indécente. Le chasseur témoin faillit partir d'un grand rire, avant de se retenir, comprenant que mieux valait pour lui ne pas se faire prendre.

Fatigué de ces rituelles à n'en pas finir, l'homme s'en est allé sur la pointe des pieds. C'est grâce à sa langue pendue que le reste du monde a accédé à cette histoire "antédiluvienne" de recherche de promotion chez les marabouts.

Depuis ce jour à Bafia, on attend le remaniement pour au moins une chose : Vérifier si le "mallam" de Beleoken dit toujours la vérité.

Nadine Bella



11/03/2011
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