ffaire Fodou: Sur la piste du meurtrier

DOUALA - 28 SEPT. 2012
© La Nouvelle Expression

L’arme du crime a été découverte dans un tas de sable proche du domicile du défunt. Les personnes interrogées pensent que l’assassin vit dans le quartier. Vigilance !

Lundi 24 septembre 2012. Une forte pluie s’abat sur la ville de Douala. Seulement, elle ne parvient pas à laver cette douleur ressentie par les habitants du quartier Banguè. Ce depuis l’assassinat du propriétaire des quincailleries Fodou constructions. C’était aux premières heures de la matinée du 17 septembre 2012. A l’évocation de cette affaire, les langues ont du mal à se délier. Chacun craint d’être face à un anti-gan. Une jeune fille nous informe que l’arme du crime, de fabrication artisanale, a été retrouvée enfouie dans un amas de sable où gisait le corps de la victime ; le jour du drame. Elle a été découverte par un manœuvre d’un chantier du coin en fin de semaine dernière. «J’étais entrain de travailler, comme je suis manœuvre dans le chantier. Comme Dieu ne dort jamais, mon collègue chargeait la brouette. Il a découvert le pistolet quand il ramassait le sable. Je lui ai dit de ne pas ramasser et qu’il faut qu’on appelle la police», déclarait l’un des manœuvres dudit chantier, lors de la descente de la police ce jour, sur les antennes de Canal 2. Il faut retrouver le manœuvre en question. Nul ne sait où il habite. Mais, apprend-on, il avait été conduit pour sa déposition au Commissariat du 12e arrondissement sis à Bonamoussadi.


Jeu de ping-pong

Dans ce poste de police, c’est le flou total. Un véritable jeu de ping-pong. «Le jeune-homme a été entendu pour quelques informations. On voulait juste savoir comment il a trouvé l’arme», souligne une policière affalée sur un fauteuil à la porte d’entrée dudit poste. Peut-on le rencontrer ? «Il a été relâché par la suite. Personne n’a dit qu’il était le meurtrier. Pour plus d’information, il faut rencontrer l’inspecteur de police Tchuikam», répond-elle. Le concerné rencontré au bureau des enquêtes judiciaires, nous renvoie sans clarification à la Police judiciaire à Bonanjo. «C’est eux qui s’occupe de cette affaire. Allez là-bas vous renseigner comme vous vous êtes renseignés ici et vous aurez si possible des informations. Je dois d’ailleurs sortir», lance-t-il avec nervosité. Notre insistance n’apportera aucune solution.

A la Police judiciaire, aucune information ne filtre. «L’arme du crime a
été trouvée mais c’est au commissariat territorialement compétent de vous donner toutes les informations. Pour l’instant, il n’y a aucune information pour la presse. Il faut attendre», lance un officier de police. Avec une certaine désinvolture.

Il faut voir plus clair. Pour se faire, une nouvelle descente sur le terrain. D’abord au niveau de la direction générale des quincailleries Fodou constructions. Les portes sont toujours closes. Les personnes rencontrées évoquent la thèse d’une jalousie accrue visible de ses concurrents.

Lesquels ? «Comment peut-on les citer ? Ils sont connus, ceux qui ont des quincailleries comme lui ici. Beaucoup sont jaloux parce qu’en si peu de temps, ce monsieur était devenu une plate-forme incontournable dans la fourniture des matériaux de constructions aux entrepreneurs. Ils disaient parfois que tous les problèmes qu’il a eu ici (incendie, problème de terrain…) viennent de ses concurrents mais qu’il s’en sortira», soulignent-ils sous anonymat. Comment savait-il qu’on l’en voulait autant mais ne pouvait s’offrir une équipe de protection ? Mêmes si les supputations vont bon train, seul le défunt avait la réponse. Au quartier Banguè, l’on estime que le coup aurait été posé par un amateur et résident du quartier. Car, nous explique-t-on, aucun inconnu n’a été vu entrain de sortir du quartier à cette heure là. «On a certainement payé quelqu’un du coin pour poser l’acte. Si la police vérifie fait des perquisitions, je suis sure que le criminel sera retrouvé», dixit une jeune fille.

Frank William Batchou, Stagiaire


Un homme «fantomas»

A parler de cet homme, on se croirait entrain de regarder le film français «Fantomas» de Louis de Funès. Car, sa véritable identité fait problème. Ce fils de Fongo-Tongo dans la Menoua, région de l’Ouest, était connu sous à Douala sous une double identité : Alain François Fodou, pour les uns et Alain François Ndongmo. Deux patronymes avec un même âge : 38 ans ; d’après les pièces officielles. Mais, des connaissances disent qu’il avait 45 ans et s’appelait normalement Alain François Nda Ndem. C’est d’ailleurs sous ce nom que l’ancien commerçant des produits phytosanitaires à Dschang aurait été condamné le Tribunal de grande instance de la ville pour abus de confiance. Une ville qu’il a quitté à l’orée des années 2000 pour s’installer à Douala. Désormais comme vendeur des matériaux de construction jusqu’à son assassinat.



28/09/2012
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