Faux médicaments: Plus de trois containers saisis à Yaoundé

YAOUNDÉ - 29 Mars 2012
© Nicolas VOUNSIA et Alain MAZDA | Mutations

Les produits contrefaits, saisis par Interpol et l'Ordre des pharmaciens seront brulés ce jour.

Au lieu dit montée Ane Rouge à Yaoundé, hier 28 mars, aux environs de 15h30, à distance, on est frappé par des gyrophares des véhicules de la police et de la gendarmerie. Des véhicules se succèdent et se suivent en file indienne. La circulation devient très difficile. Un bouchon fini par se former. Lorsqu'on se rapproche, on remarque la présence inhabituelle de policiers et gendarmes. Plus d'une trentaine. Ils sont tous en uniforme. Ils sont tous lourdement armés.

Certains sont équipés de gilets pare balles et des protèges tibias. Alors que les autres ont des doigts sur la gâchette. Leur alignement et leur positionnement démontrent bien qu'ils ont quadrillé le secteur. Leur regard dans tous les sens, ils ont formé un dispositif de sécurité tout autour de leurs camarades qui sont entrain de charger des cartons dans l’un de leur camion.

Tout à côté, à quelques mètres de là, un groupe d'éléments de l'Equipe spéciale d'intervention rapide (Esir) observe la scène. On constate aussi la présence du Groupement spécial des opérations (Gso). On fait savoir qu'il y a également des agents du ministère de la Santé publique, des membres de l'Ordre national des pharmaciens et des agents des services de la douane. On apprendra d'une source d'Interpol qu'il s'agit d'«une opération de lutte contre les médicaments contrefaits et le crime pharmaceutique», initiée par la Cemac et qui a débuté le 27 mars au Cameroun dans les villes de Douala, Bafoussam et Yaoundé. Il s'agit donc d'une saisie dans un magasin de contrebande, de produits pharmaceutiques.

Et la saisie est importante! Bien plus importante que celle de la veille effectuée au marché Mokolo et au quartier Elig-¬Essono. «Près de trois containers», déclare un officiel d'Interpol. La saisie de la montée Ane Rouge, selon l'informateur est un grand réseau d'écoulement de faux médicament dans la ville de Yaoundé. Et ajoute que «les propriétaires du magasin sont Chinois». Ils utilisaient le local pour stocker leurs produits qu'ils faisaient passer clandestinement à l'insu des voisins. En fait, sur le magasin est inscrit «consommable des produits informatiques».

Des cartons, pour la plupart, comme c'est écrit dessus, d'origine chinoise, indonésienne et pakistanaise. Et visiblement, ils sont de qualité douteuse, affirme la source. La mauvaise orthographe de certains produits le confirme. Au lieu de «Paracétamol», c'est écrit «Paracétamil». Certains produits n'ont pas de dates de péremptions. Encore moins le nom du laboratoire de fabrication. Parmi ces produits, on retrouve des produits homologués par le gouvernement camerounais entre autres, la Doxicicline, des antirétroviraux et des antibiotiques et du matériel complet pour une opération chirurgicale. Entre autres gants médicaux, bistouris et compresses.

On retrouve aussi du glucose pour perfusion. En fait, selon la source, «il y a tous ce qu'on peut trouver dans une pharmacie ordinaire». Et d'ajouter qu'il y a même des produits qu'on ne trouve pas dans les pharmacies. Tous ces produits ont été stockés au commissariat central n°4 de Yaoundé. Et ils seront «incinérés publiquement ce jour», fait-on savoir.




29/03/2012
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