Fame Ndongo, Issa Bakary Tchiroma et autres: de la bouffonnerie à la cochonnerie

23 JUIN 2012
© Serge Olivier Atangi | Correspondance

Les dénonciations de Marafa ont fait découvrir les faces cachées de certains clowns vivant sur la misère et sur le sang du peuple et se présentant comme des défenseurs de Biya. Ce dernier, comme d’habitude se terre dans un silence méprisant alors qu’il lui est reproché, en complicité avec une bande de criminels d’avoir été pour les uns corrompus dans une affaire de révision de la flotte de la Camair, ce qui a entrainé deux accidents qui ont occasionné la mort de 71 camerounais et la destruction de deux appareils de cette compagnie. Aussi d’avoir pour les autres et c’est là où Biya est le plus indexé, détourné une somme de 32,5 milliards de FCFA dont une parie devait servir à indemniser les familles de ces victimes et l’autre à être reversée dans les caisses de la camair pour la relever alors qu’elle était en chute libre et a été finalement dissoute.

Parmi les mis en cause, figurent Louis Paul Motaze, son neveu qui a certainement utilisé sa quote part dans l’opération pour construire son château à l’entrée du palais des congrès, ce que ne pouvait pas lui permettre son salaire de fonctionnaire, Issa Tchirouma Bakari qui reconnaît sans la moindre gêne comme s’il s’agissait d’une chose des plus normales du monde avoir utilisé sa part pour financer son parti. Quant à Joseph Belibi, qui du temps où il était PCA de la Camair y avait commis des exactions financières monstres et était évacué à Paris chaque semestre pour se faire désintoxiquer de l’alcool avec les fonds de la compagnie, il ne conteste pas ce qui est dit de lui dans cette affaire. Sans le moindre souci ils ont laissé tomber en faillite cette compagnie, leur vache laitière alors qu’ils avaient de quoi la sauver.

Si nous savions que Fame Ndongo et Issa Tchirouma étaient des gens à la moralité douteuse qui pouvaient passer par toutes sortes de bouffonneries pour défendre Biya, nous ne savions pas qu’ils pouvaient aller si loin dans leur appétit d’enrichissement et pouvaient, pour l’un détourner l’argent des cadavres de ses concitoyens dont il est de ceux qui ont occasionné la mort et pour l’autre détourner les milliards de l’arrimage de la crtv sur satellite, ce qui aurait ouvert le Cameroun sur le monde. Ils sont descendus très bas, allant de la bouffonnerie de leurs agitations derrière leur dieu-créateur Biya dont ils sont les créatures, à la cochonnerie. Il n’y a que les cochons qui mangent tout ce qu’ils rencontrent sur leur chemin sans discernement aucun et qui ne se gênent pas de s’enrôler dans la boue, c’est-à-dire, s’agissant d’un être humain dans le déshonneur.

Biya, ne sachant plus à quel saint se vouer pour sa défense après ces graves et honteuses dénonciations qui ont entaché lamentablement ses principaux défenseurs et le Rdpc, ayant compris qu’ils étaient désormais nus et ne pouvaient plus se présenter devant le peuple pour se moquer de lui et pour jouer aux pyromanes par des scènes de bouffonnerie et causeraient plutôt un autre préjudice à leur dieu-créateur, à la recherche d’un autre joker, se sont tournés en désespoir de cause vers Martin Belinga Eboutou, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République. En attendant que sa part de casseroles puisse être révélée au public puisqu’ils en ont tous dans l’entourage de Biya où les hommes de bien sont exclus, il s’exerce déjà à adresser des lettres au peuple desquelles personne n’y comprend rien. On le voit venir et on l’attend.

Grégoire Owona, face à ses démêlées avec la Justice suite à ses scandales d’homosexualité et à ses autres nombreuses gaffes, toutes ses valises étant déjà pleines de honte, avait déjà compris ou peut-être on le lui avait demandé, qu’il devait se retirer de la scène. En fait, toutes ses apparitions et gesticulations faisaient plutôt pitié quand on le regardait surtout sous l’angle de ses activités extra-sexuelles avec les jeunes garçons. Aussi, ces bouffonneries que lui, ministre de la République présentait en public lors des défilés du 20 Mai pour donner, ne fusse qu’une minute de plaisir à son dieu-créateur, le rendaient vraiment ridicule. En tout cas, il y a belle lurette qu’il ne s’agite plus et Dieu merci pour l’âme de cet être qui est passé lui aussi, et de la façon la plus imagée, de la bouffonnerie à la cochonnerie.


Biya n’est à l’aise que dans ce milieu de la pègre et de la mafia. C’est là qu’il prospère comme une plante sur du fumier, c’est-à-dire sur la décomposition des autres organismes. C’est-à-dire dans un monde où il laisse cyniquement prospérer, encourage, soutient le crime et y pousse ses gens pour mieux les tenir et les contrôler. Avant cette autre gaffe, Issa Bakary Tchourouma, cet ancien bagnard, avait détourné beaucoup d’argent des caisses du Ministère des Transports et Biya, qui détient des dossiers hautement compromettant sur chacun d’eux pour les mener du bout du nez, a trouvé en lui un homme idéal pour assumer sa défense. En effet, voleur comme lui, et sachant que sa protection le mettait aussi à l’abri de toutes poursuites judiciaires, il ne manquerait pas d’arguments et s’y impliquerait corps et âme. Un monde cynique fait de méchanceté, de vices de toutes natures, de déchéances mentales et morales, de corruption, de chantage, de débauche, de crimes organisés de toutes sortes, de vols, de pratiques mafieuses et occultes, de sorcellerie et de magie où lui, le Roi du Mal, règne en chef comme Satan en enfer.

c’est pour cette raison qu’il ne recrute ses gens que dans la pègre pour les nommer à des postes de responsabilités auprès de lui, n’y retient que ceux qui, étant entrés sans le savoir dans ce Sodome et Gomorrhe des temps modernes, acceptent de se faire initier aux rites des sectes démoniaques qui le gouvernent et s’y engagent sans réserve, conscients que les inaptes sont débarqués dès la prochaine formation du gouvernement. Aune considération n’est faite de ce qu’ils peuvent apporter de positif pour le développement du pays car ce n’est pas ce qui est important. Ainsi, Biya a du mal à faire partir ceux qui, déjà initiés, peuvent être, de temps à autres et malgré lui, reconnus et dénoncés de détournements des biens sociaux ou de toutes sortes d’exactions sur le peuple. Rien ne peut les perturber tant qu’ils continuent à respecter leurs engagements dans les sectes qui gouvernent ce cercle. Les prédateurs et destructeurs du pays sont les profils idéaux pour être choisis par lui dans ses gouvernements, c’est-à-dire dans ce monde satanique où il est le gourou.

Comment imaginer autrement que Jean Tabi Manga, recteur de l’université de Yaoundé II-Soa, l’homme par qui la corruption est entrée dans l’enseignement supérieur et ses comptes bancaires de cette époque sont là pour l’attester, Georges Kobou et Victor-Emmanuel Bokalli doyens de Facultés de la même Université et Jean-Jacques Ndoudoumou, directeur général de l’Agence de régulation des marchés publics, soient encore en postes pour continuer à voler le peuple alors que le Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) les a impliqués pour leurs indélicatesses dans la gestion de l’argent du peuple. Comment un recteur véreux, reconnu comme tel et balancé dans tous les medias nationaux et internationaux peut encore continuer à occuper le poste où il a commis ces forfaits et qu’en est-il de sa propre dignité. Qu’elle valeur d’exemple entend-on donner aux jeunes étudiants dont un des soucis majeurs d’un président de la République serait la protection de leur moralité.

C’est ce même Tabi Manga qui vendait tellement les admissions à l’Ecole normale supérieure du temps où il en était Directeur général. Tout le monde dans le pays connaissait le montant qu’il fallait débourser parce qu’il avait des démarcheurs. Pour la petite histoire, un jour, au lieu d’inscrire le nom de l’enfant sur la liste des admis, il avait plutôt inscrit celui de son père, un riche, gros et vieux commerçant de la région du Cameroun où se lève le soleil qui lui avait remis l’argent et qu’il avait consigné sur l’enveloppe. Evidemment il avait, dans la suite été promu recteur d’université au grand dam de tous ceux qui s’indignaient de tout le tort qu’il avait occasionné à la renommée du système éducatif camerounais. Il avait pose ainsi des actes qui le qualifiaient pour de grands postes c’est-à-dire pour son entrée dans ce cercle démoniaque où Biya est à l’aise et recrute pour le malheur du Cameroun comme Satan recrutant dans les milieux les plus dépravés et les plus pervers du monde.

S’agissant de cette lutte qu’il veut faire croire qu’il mène contre la corruption, il n’en est rien. C’est une opération de liquidation des autres vampires qui, après avoir avec lui sucé longtemps le sang du peuple, sont revenus à la raison et sont devenus rebelles au gourou. Il n’est lui-même qu’un chef bandit qui s’est tourné contre les autres membres du gang, tout juste comme nous voyons dans des films de la mafia des règlements de comptes entre membres de la même famille criminelle pour le partage du butin ou le contrôle du groupe. Les autres membres de son gang qui lui sont fidèles sont en place, plus forts que jamais, narguant le peuple avec une richesse insolente et continuant à vider les caisses de l’Etat. Jusqu’ici il a eu le dessus dans ce jeu mais, sans qu’il s’y attende pour le moins, les autres membres lui tirent déjà dessus de toutes parts, exposant sa nudité. Et il est déjà nu et on découvre comment le roi est laid et sale. Marafa ne doit pas cesser d’accoucher. Il doit savoir qu’un enfant qui ne sort pas du ventre de sa mère finit pas la tuer. Qu’il sache, que comme pour tout accouchement, le peuple est heureux d’accueillir ses nouveaux nés et de les fêter.

Interrogé par un journaliste sur les révélations de Marafa l’impliquant directement dans l’affaire de l’accident de l’avion de la Camair, tout ce qu’il trouve à dire est qu’il ne ‘’commente pas les commentaires’’. Est-ce que c’est des commentaires quand les dénonciations sont précises et documentées. Tout ce que le peuple attend de lui est qu’il lui dise la destination de cet argent dont les traces ne sont pas connues. Tout le reste n’est que diversion, mépris et fuite en avant.

Nous espérons que cette fois et compte tenu de la gravité des faits, il voudra bien descendre de son piédestal et parler au peuple. Est-ce chercher le sexe des anges que de le lui demander. En réalité il ne peut pas y échapper car tout le peuple l’attend.

Issa Bakary Tchiroma, son marabout qui veut bâillonner la presse en menaçant les journalistes de toutes sortes de représailles et en leur demandant de ne plus publier les dénonciations, de les froisser et de les jeter à la poubelle parce qu’il s’agit-là des actes de déstabilisation du pays, ignore que les déstabilisateurs du Cameroun ne sont pas ceux qui, par patriotisme dénoncent la destruction du pays par un gang de prédateurs, mais ceux qui dérapent. Son gourou dont il est le défenseur acharné et qui ne cesse de clamer haut et fort qu’il va entrer dans l’histoire comme celui qui aura emmené la démocratie au Cameroun, n’en connaissait sûrement pas les implications avant de s’y engager et du coup ne va aucunement entrer dans l’histoire du Cameroun puisque la seule voie devant l’y conduire est devenue une impasse dans laquelle ses adeptes et lui-même ne s’y retrouvent plus. Dans la panique suite aux révélations de Marafa, il a complètement perdu sa mémoire et ne se souvient plus d’avoir promis à ses concitoyens une ’’démocratie avancée’’ bien qu’il ne leur ait jamais expliqué ce que cela voulait dire exactement. Il n’avait certainement pas compris que la liberté de presse était l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques et que les camerounais l’utiliseraient même contre lui. Sûrement, sa place sera plutôt dans la poubelle de l’histoire du Cameroun.

En plus, les camerounais ne peuvent plus continuer à se faire prendre en otage par une bande de corrompus du Rdpc qu’on appelle honorables et qui ne le sont en rien et passent le temps à léser le peuple pour protéger un tyran. Pour assurer le moindre confort de ce seul individu dont ils se considèrent aussi ses créatures, ils ne ménagent aucun effort pour aller contre les intérêts légitimes et la volonté du peuple, c’est-à-dire d’une population de près de 20 millions de personnes qu’ils se sont engagés à protéger, la main sur le cœur.

Le peuple ne se reconnaît plus en ces gens dont le séjour à l’Assemblée Nationale ressemble à une bouffonnerie lamentable. Pourquoi avoir refusé la Commission d’enquête demandée par le Social Democratic Front (Sdf) pour établir la vérité et les responsabilités dans cette affaire impliquant sérieusement et directement Biya et retrouver les traces de cette importante somme d’argent qui peut aider le pays à résoudre pas mal de problèmes cruciaux, voire alimenter Yaoundé en eau potable qui n’en demande d’ailleurs pas autant. Il s’agit de faits très graves pour lesquels le peuple veut avoir des éclaircissements et c’est curieux que ce soient ses élus qui lui en bloquent la voie.

Si le Parlement, pour protéger Biya se refuse à cette enquête que demande le peuple, si la Justice, se refuse de se saisir de cette douloureuse affaire et si les personnes mises en cause devant une telle trahison du peuple et de leurs missions ne peuvent pas démissionner d’eux-mêmes et se mettre à la disposition de la Justice, il reste la mobilisation du peuple. La rue pour DELIVRER le Cameroun, exorciser le Mal pour que plus jamais de telles choses ne se répètent et se débarrasser d’un gangster qui a laissé détruire le pays comme quelqu’un qui, d’une fente de sa fenêtre, regarde cambrioler la maison d’un voisin mauvais et vantard et souhaite que ces braves gars emportent tout, jusqu’au lit sur lequel il se couche. La rue pour exiger la condamnation par la Justice du peuple de toutes les personnes impliquées dans la mise à sac du pays et permettre au pays de repartir sur des bases plus saines, morales et humaines. Un pays où les dirigeants seraient plus soucieux de servir le peuple que de se servir sur son dos en se moquant de lui et où ils connaîtraient que rendre compte de leur gestion fait partie des exigences des responsabilités qui leurs sont confiées et qu’il s’agit d’un devoir et non d’une faveur.

Je ne souhaitais pas que le titre de cet article s’adresse aussi à Mr Biya, compte tenu de ses hautes charges. Mais je dois avouer qu’il ne m’a pas été possible de l’en dissocier. Comment dissocier un chef bandit de son gang alors qu’il en est le principal responsable. C’est avec lui et derrière lui qu’ils sont passés de la bouffonnerie à la cochonnerie et se sont vautrés ensemble dans la pourriture de la poubelle du déshonneur.


Serge Olivier Atangi.



24/06/2012
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