Falsification des documents consulaires, Félix Mbayu le secrétaire général embarrassé !

Écrit par  William Bayiha

 

La hiérachie du ministère inquiète des développements de l'affaire Max. Achu.

 

La hiérachie du ministère inquiète des développements de l'affaire Max. Achu. (c) diplocam.cm

 

Un diplomate en service au ministère des Relations extérieures est placé depuis deux semaines sous mandat de dépôt pour avoir falsifier divers documents administratifs. L’administration du ministère assure que le jeune fonctionnaire n’a pu falsifier des passeports diplomatiques.


L’affaire semble avoir pris des proportions extraordinaires depuis un mois. Les services de Pierre Moukoko Mbonjo doivent à présent se justifier des actes d’un jeune diplomate aux prises avec la justice. Le nœud du problème en cette mi-février 2015 se formule en une question. Comment est-ce que le ministère des Relations extérieures a-t-il pu laisser prospérer dans ses couloirs un faussaire capable de falsifier des passeports diplomatiques ? Une interrogation qui émerge de sources proches de l’enquête à la police judicaire. Une interrogation qui ne se justifie pourtant pas selon le chef de la cellule de communication du ministère. La position officielle est la suivante. Il n’y a jamais eu de falsification en rapport avec l’établissement des passeports diplomatiques. La source de newsducamer.com précise par ailleurs que la procédure pour établir ces documents consulaires est confidentielle et réputée inviolable.

Si le jeune diplomate Achu est actuellement derrière les barreaux, c’est sans doute à cause des autres accusations de contrefaçon. Il s’agit là d’une déduction du journaliste. Le chef de la cellule de communication du ministère des Relations extérieures s’est abstenu de tout commentaire puisqu’en tout état de cause, l’affaire est actuellement sur la table d’un juge d’instruction au tribunal de première instance de Yaoundé.

Le point de vue officiel est confirmé par des confidences des sources policières que nous évoquions tout à l’heure et par les assurances de quelques agents en service au ministère engagés dans des discussions informelles. Les récits croisés de ces sources rendent comptent de la manière avec laquelle l’entreprise supposément mafieuse de Maxwell Achu a été dévoilée.

Faute de français, faute lourde

Le jeune diplomate est démasqué apprend-on par le délégué général à la Sûreté national, Martin Mabarga Nguele. Un peu par hasard. Il aurait fait parvenir au patron de la police, une correspondance dans laquelle il sollicitait des passeports de service pour un certain nombre de personnes. Pour être conforme, il n’a pas hésité à imiter la signature de Félix Mbayou, le secrétaire général du ministère, dans le cabinet duquel il a été en service jusqu’en septembre 2014, assure-t-on rue Konrad Adenauer. Les interlocuteurs de votre site d’information indiquent que le délégué Mbarga Nguele a été frappé par le nombre de fautes de grammaire et d’orthographe contenues dans la brève note supposément signée par le patron de l’administration des Relations extérieures.

En douce, le DGSN a mis en mouvement ses services pour tenter de comprendre comment de telles erreurs sont possibles à un niveau aussi élevé. Vérifications faites, les enquêteurs se rendent compte que la correspondance est bien sortie du cabinet du secrétaire général Mbayu. Seulement ce dernier est le premier étonné d’avoir signé une telle note en direction du DGSN. Les enquêtes en profondeur finissent par resserrer le filet autour du diplomate-brigand. Malgré son intelligence manifeste, Maxwell Achu a pour première langue l’anglais et il est normal qu’il n’ait pas pu écrire un français sans faute.

Un magot de 500 millions de francs

L’affaire a été confiée dans ses premiers instants aux services de police compétents logés au sein du ministère, puis à la Direction de la surveillance du territoire avant d’arriver à la police judicaire où le diplomate a été exploité pendant deux semaines avant d’être placé sous mandat de dépôt. Il est actuellement en détention provisoire à la prison principale de Kondengui à Yaoundé.

Difficile de dire pour l’instant quelle est l’étendu des contrefaçons auxquelles s’est livré le diplomate sorti de l’Institut des Relations internationales du Cameroun (IRIC) il y a tout juste deux ans.

Un interlocuteur parle d’une bagatelle de 500 millions de francs CFA qu’il aurait amassés avec ses complices ! La bande ferait trois à quatre personnes selon les sources. Deux, un couple serait en fuite depuis le déclenchement des arrestations. Les 500 millions de francs supposé – ou fantasmé – ils les auraient acquis en faisant voyager plusieurs centaines de personnes grâce à des documents consulaires conformes mais obtenus frauduleusement. Cette somme semble faramineuse surtout s'il est vrai que l'affaire a été confiée à un juge de première instance. La loi prévoit en effet que les faits de détournement qui portent sur plus de 50 millions de francs soient connus par le tribunal criminel spécial.


La bande était en effet spécialisée dans l’établissement des ordres de mission à l’intention du personnel maison. Une source en service au ministère des Relations extérieures et jointe au téléphone n’hésite pas à dire que «les gens de la direction des affaires générales sont dedans, c’est clair !» Les insistances du reporter de savoir les mesures prises en interne pour éviter l’émergence d’autres diplomates avec l’esprit de M. Achu se sont heurtées à un mur de silence. Mais sur cette affaire, les questions sont ce qui manque le moins et elles s'orientent notamment sur la passivité du secrétaire général auprès de qui travaillait le faussaire.

Aux dernières nouvelles, le jeune Maxwell Achu – qu’un agent présente comme âgé de moins de 30 ans – aurait réussi à faire libérer au nom du gouvernement camerounais deux de nos compatriotes, trafiquants de drogue notoire incarcérés en Indonésie. Une information difficile à confirmer pour le moment. Le diplomate toujours présumé innocent aura l’occasion de s’expliquer devant la justice.

 



18/02/2015
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