Faillite des institutions Bancaires: Les épargnants en ordre de bataille pour récupérer leurs dépôts

DOUALA - 28 Mars 2012
© Ive TSOPGUE | Dikalo

Réunis au sein d'une association, les victimes des faillites bancaires veulent mutualiser leurs efforts pour mettre un terme à leurs souffrances.

«Il existe des corps de métiers, des associations, des syndicats, dont le rôle est précisément de porter les revendications de leurs mandants. Je puis vous assurer que si leurs revendications sont légitimes, et qu'ils sont animés d'un esprit de dialogue, ils trouveront toujours auprès de moi une oreille attentive», ainsi s'exprimait Paul Biya dans un discours à la Nation en février 2010. Ce message du Président de la République n'est manifestement pas tombé dans les oreilles de sourds, certains compatriotes ont même décidé de se l'approprier; c'est le cas des membres de la Mutuelle interafricaine des consommateurs des biens et services (Miacbis). Ces Camerounais qui ont été fortement éprouvés par la fermeture en cascade de certaines banques ou établissement de micro finance veulent désormais unir leurs forces et parler d'une seule voix pour Solliciter et obtenir le remboursement de leurs dépôts.


Regroupement

Réunis en assemblée générale tout récemment à Douala, les membres de la Miacbis ont pris l'engagement de mettre un terme à leurs souffrances et surtout dénoncer, le dictat des banques sur leurs épargnants. «Même constitués en actionnaires pour créer une banque, ils ne sauraient plus prendre le risque de continuer à nous piétiner et à nous exploiter. Comme des gouttes d'eau qui naturellement ont compris que seules elles sont insignifiantes et que pour se faire respecter s'associent pour former le fleuve Wouri, la Sanaga, le Noun, etc. Nous mutualisons nos efforts au sein de notre association pour devenir à leur image une force tranquille et paisible qui respecte les droits des autres et exige respect», martèle Nunkam Pierre, le président du conseil d'administration de la Miacbis.


Pour cet expert des questions financières et bancaires, qui a eu l'idée de créer la Miacbis en 1997, après la faillite de sa banque en 1996, cette union entrera dans l'histoire comme le jour où des Camerounais se sont levés pour déclencher «le processus qui aura conduit à l'élimination pure et simple de la classe de ceux qui, depuis des siècles, sont appelés actionnaires dans les banques , mais qui plaçant le profit et leur intérêt personnel au dessus de l'intérêt général, n'ont cessé de multiplier, au fil des siècles, des actes de cupidité préjudiciables à la société toute entière et conduisant le monde capitaliste au désastre actuel.»

Du haut de ses sept années passées à la Banque centrale (BEAC), suivies de 04 années d'activités en tant que promoteur d'entreprise, et 15 années de procédures devant les instances judiciaires, associées à 09 années de pratique de la technique judiciaire, Pierre Ntinkam revendique une solide connaissance des économies capitalistes en même temps qu'il affiche une grande maîtrise de la réglementation dans le secteur bancaire. «J'ai découvert que dans les économies capitalistes, les Etats et les Banques centrales sont civilement responsables du remboursement des déposants en cas de faillite bancaire (…) Je serai présent
partout où besoin se fera sentir pour expliquer et défendre ces conclusions afin que chacun de nos membres victimes soit remboursé de la totalité de ses dépôts», promet l'expert.


29/03/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres