EYANGO NJONG, PRÉSIDENT DU STTA : « LE PROBLÈME DE LA CAMAIR-CO, C’EST LE CHOIX DES HOMMES » :: CAMEROON

Cameroun - Eyango Njong, président du STTA : « Le problème de la Camair-Co, c’est le choix des hommes »"Imaginez quelqu’un qui mobilise une Mercedes 600 pour faire l’itinéraire Rond point- Deido –Bonajo en taxi, à 200 le passager ! Je peux vous montrer les correspondances qui font état du refus des dirigeants de Camair-Co de rendre le Boeing 767-300 (Le Dja) attrayant". Le président du syndicat des Travailleurs des Transports Aériens du Cameroun donne son point de vue sur la santé économique de Camair-Co.

La Mission confiée à l’actuel Directeur général Adjoint de Camair-Co est elle possible ?

C’est bien possible. Le problème qui entraine la mort de la Camair est le même qui gangrène Camair-Co aujourd’hui : celui du choix des hommes. Or ce qui devait tuer une entreprise commerciale, c’est le marché, dans ce cas il y en a. Le problème est donc essentiellement celui des hommes. Quand le président  AHIDJO  lance la Camair dit-on sur un coup de tête, il a autour de lui pour diriger des hommes de qualité mais qui en dessous n’ont personne.

Ce sont les employés camerounais d’Air Afrique qui permettent d’opérationnaliser la Camair rapidement. Il en est ainsi de toutes les compagnies qui ont eu à fermer leurs portes. Fort de cette expérience, le chef de l’Etat dans son décret 2006/291 du 11 Septembre 2000, créant la Camair-Co avait prévu que son personnel sera recruté en priorité dans la défunte Camair (Art 8).

Le ministre Essimi Menye, alors en charge de ce dossier n’a pas respecté les termes de ce décret. Plus grave, il a méprisé  les compétences réelles locales pour confier Camair-Co à un individu, Mr Van ELK qui n’aurait jamais été un chef de section à la Camair et qui est un inconnu total dans le paysage managérial et aérien chez lui. Les problèmes de Camair-Co partent de là.

L’autre problème ne réside t-il pas dans l’insuffisance des subventions publiques ou l’exploitation ?

Les subventions de l’Etat telles qu’elles sont demandées aujourd’hui par Camair-Co relèvent de l’incompétence des dirigeants de la compagnie. Par exemple, en louant pendant sept ans un Boeing 737-700 pour faire des vols aériens intérieurs et sous régionaux, en élaborant un programme qui utilise abondamment ces avions (Ceci sans rapport avec la taille du marché), on fait ce qu’on appelle un déficit programmatique.

Imaginez quelqu’un qui mobilise une Mercedes 600 pour faire l’itinéraire Rond point- Deido –Bonajo en taxi, à 200 le passager ! Je peux vous montrer les correspondances qui font état du refus des dirigeants de Camair-Co de rendre le Boeing 767-300 (Le Dja) attrayant. Je peux également vous montrer les correspondances qui prouvent que les dirigeants de Camair-Co sont incapables de doter cette compagnie d’une force de vente et d’une maintenance appropriée dans tous les sens du terme. Vous avez là le tableau du déficit programmatique.

D’où le recours aux subventions

 

Quelles solutions faut-il envisager pour améliorer la compétitivité de la compagnie ?

Le problème fondamental est celui des hommes. Depuis que la Camair-Co a démarré ses activités, le Dga récemment nommé est le seul vrai manager. On l’a vu à l’œuvre, il faut que le chef de l’Etat continue à nommer d’autres managers seuls capables de relever le défi de la bonne marche de Camair-Co et qui ne sont pas complexés devant les compétences des anciens de la Camair, renforçant ainsi le conseil d’administration.

Dans l’immédiat, pour que ca marche, il faut réviser tous les contrats signés par les dirigeants de Camair-Co. Selon des sources proches, il y aurait 152 contrats. Il faut mettre un terme à la présence des managers incompétents et sans contrat de travail. Ils entretiennent l’illégalité au sein de l’entreprise.

© Le Jour : Ngueng


28/08/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres