Extrême Nord: Près d'une trentaine de familles sans abri à Dougui

Douala - 22 Sept. 2014
© Wiliam Tchango | Cameroon-Info.Net

 

Il s'agit là, du premier bilan des inondations survenues dans cette localité vendredi dernier après la rupture d'une partie de la digue. Plusieurs maisons, champs de maïs et de mil ont aussi été détruits.

 

 

C’est autour de 15 heures, ce vendredi 19 septembre 2014 que les populations du village Dougui dans le Mayo Danaï ont été surprises par les eaux du fleuve Logone qui ont profité d’une brèche de 50 mètres au niveau de la digue. Les populations terrorisées par la furie des eaux ont aussitôt déserté le village, laissant derrière elles des dégâts matériels importants. A ce jour, l’on dénombre déjà près de 28 familles sans abri, plusieurs maisons, champs de maïs et de mil, complètement détruits. Les eaux sorties du fleuve du Logone se dirigent vers les localités de Houmi I et II, la ville de Kaï-Kaï et le lac de Maga, apprend-on. Certaines localités du Département du Logone et Chari ne semblent pas aussi épargnées.  Certains de ces sinistrés  ont été acheminés dans  les villes environnantes  à l'aide de deux embarcations déployées sur le terrain. Le Génie militaire conduit par son Directeur, le Colonel Jackson Kamgaing, soutenus par les populations, les autorités administrative et des partenaires du Cameroun restent néanmoins très actifs  sur le terrain, en vue de limiter les dégâts. Du matériel de construction des barrages de circonstance a été mis à disposition de même que se poursuit le recensement des sinistrés. Ces nouvelles inondations dans le village Dougui, interviennent presqu'un an jour pour jour après la précédente traversée des eaux dans la zone, dans la nuit du 18 au 19 septembre 2013.

 

La catastrophe survient au moment où une équipe du Génie militaire appuyée par près de 400 jeunes se mobilisent à Begue Palam, localité située à 12 kilomètres de Dougui pour dissiper d'autres menaces d'inondations. A ce jour, près de 10 000 sacs de sable ont déjà été posés par ces derniers pour empêcher la traversée des eaux.

 

Promesses non tenues

Cette nouvelle traversée des eaux via une partie de la digue de Dougou intervient deux ans après les promesses faites par le Chef d’Etat en vue de solutionner définitivement le problème d’inondation dans la partie septentrionale du Cameroun. Lors de sa visite dans la région le 20 septembre 2012 après près d’un mois d’inondations qui avaient fait 12 morts, une personne disparue et  près de 27 000 sans abris dans le Nord et l'Extrême Nord, le chef de l’Etat avait entre autres promis la construction de 330 kilomètres de Digue route allant de Gobo à Kousseri, ainsi que le renforcement de la surveillance météorologique. Paul Biya avait aussi ordonné la réfection des barrages de Maga et de Lagdo et  la réhabilitation des différentes infrastructures endommagées. Dans la même lancée, un Fonds de soutien aux personnes victimes des calamités naturelles devait être mis sur pied au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation.

 

« Je suis venu pour vous faire part de notre solidarité, de la solidarité du gouvernement et du peuple camerounais tout entier. Les inondations ont détruit des maisons, des plantations, des cheptels. Eh bien, nous reconstruirons ce qui a été détruit. Nous referons les routes, nous referons les infrastructures pour que vous retrouviez le niveau de vie qui était le votre avant ces tristes événements. C’est pour cela que j’ai demandé aux autorités administratives de recenser toutes les pertes, tous les dégâts, le cheptel, les routes, les plantations, tout ce qui a été abimé pour que nous puissions tout réhabiliter », avait entre autres déclaré le Président de la République.

 

Deux ans après, l’on attend toujours la réalisation de la plupart de ces promesses. Au Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), des sources expliquent ce retard par les conditions imposées par les bailleurs de fonds, notamment la Banque Mondiale pour le déblocage des 123 milliards de Francs Cfa nécessaires pour résoudre tous ces problèmes. A l’heure actuelle, dans ce dossier, on n’en est qu’à la phase de recrutement d’un expert pour l’évaluation du projet, apprend-on. Il faudrait encore sûrement beaucoup attendre.

 



22/09/2014
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