Extension de la Sonara: La production pétrolière du Cameroun pourrait doubler en 2015

DOUALA - 21 JAN. 2011
© F.N.D | La Nouvelle Expression

Les travaux d’extension et de modernisation de l’outil de production de la Société nationale de raffinage (Sonara) estimés à 350 milliards de francs Cfa permettront à cette entreprise de consolider son offre et de renforcer sa position dans la conquête des marchés extérieurs.

Des experts avisés sont unanimes. Les travaux d’extension et de modernisation de l’usine de la Société nationale de raffinage (Sonara) commencés depuis quelques mois permettront d’améliorer la production pétrolière du pays, au point que des études pertinentes tablent même sur un doublement de la production à l’horizon 2015. La production pétrolière du Cameroun qui est actuellement de 2,1 millions de tonnes par an pourrait passer à 3,5 millions de tonnes, voire 4 millions de tonnes par an à la fin des travaux d’extension et de modernisation de la raffinerie de Limbé (Sud-Ouest) au cours des trois prochaines années.

Il s’agit à n’en point douter, d’un des projets phares des « grandes ambitions » annoncées aux Camerounais par le chef de l’Etat, alors que Paul Biya sollicitait le suffrage de ses compatriotes lors de l’élection présidentielle en 2004. Malgré une conjoncture financière internationale difficile, le directeur général de la Sonara , Charles Metouck, a eu le grand mérite de mobiliser les financements à travers un prêt accordé par une syndication des banques locales et des filiales des multinationales. Cette confiance de la communauté des bailleurs de fonds à l’équipe dirigeante de la Sonara , a permis notamment de mobiliser près de 150 milliards de francs Cfa destinés pour la réalisation de la première phase des travaux d’extension qui devrait s’achever dans quelques mois.

Après le démarrage de terrassement ont démarré, le chantier inaugurera la phase consacrée au génie civil d’ici trois mois, avec entre autres, la construction d’une salle de contrôle anti explosion qui sera livrée en avril 2011. Une salle qui sera notamment équipée d’un système numérique de conduite des unités avant la connexion aux unités est prévue entre août et septembre 2011. Concrètement, ce projet d’extension prévoit la construction d’une dizaine de bacs de stockage pour le pétrole brut et les produits finis, des nouvelles capacités qui permettront une flexibilité accrue de la raffinerie dans la gestion des stocks. Par ailleurs, l’installation d’une distillation sous vide conférera à la raffinerie plus de souplesse dans son fonctionnement, avec la possibilité de traiter les quantités importantes des résidus générés par la distillation atmosphérique en fonction de la nature des pétroles bruts choisis. Une fonction qui n’avait pas été prévue à la construction de la raffinerie en 1981.


Des blocages incompréhensibles

Pour nombre d’observateurs, l’extension et la modernisation de l’unique raffinerie du Cameroun qui a non seulement reçu l’aval du président de la République mais également des bailleurs des fonds devrait se réaliser selon un chronogramme bien précis puisque juste après la première phase, seront lancés les travaux de la seconde phase. Parce qu’il s’agit sans doute d’un projet bien monté, les dirigeants de la Sonara ne cachent pas leur optimisme quant à la mobilisation des fonds estimés à 200 milliards Cfa, portant ainsi l’ensemble du projet à 350 milliards de francs Cfa. Le marché national étant suffisamment couvert, la Sonara entend renforcer sa présence dans la conquête des marchés extérieurs, notamment les pays de la sous région et ceux du Golfe de Guinée, entre autres, le Nigeria et à la République centrafricaine, ces zones qui absorbent déjà 40% de la production actuelle de la Sonara et où la demande est importante. En outre, entend se faire une place de choix en Europe et aux Etats-Unis, ce qui démontre la qualité de ses produits et la confiance que ses dirigeants jouissent auprès des professionnels du secteur de part le monde.


Toutefois, indépendamment du fait qu’il s’agit d’un projet porteur pour le Cameroun qui s’est inscrit sur la voie de l’émergence économique à l’horizon 2035, il est des esprits retors notamment en service au ministère des Finances qui font feu de tout bois pour saboter ce projet sous le fallacieux prétexte qu’ils n’auraient pas empoché des commissions. Malgré des instructions de la hiérarchie, ils ne veulent pas obtempérer. Pourtant, il y a quelques semaines, le président de la République a instruit que soit payé à la Sonara , une dette de plus de 140 milliards de francs Cfa. L’argent qui sera destiné au financement de la modernisation et de l’extension de l’outil de production tant il est vrai que la Sonara apporte également son apport personnel pour la réalisation de cette gigantesque infrastructure de développement.


21/01/2011
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