Exil : Lapiro de Mbanga en escale au Tchad

Cameroun - Exil : Lapiro de Mbanga en escale au Tchad Le chanteur qui a décidé de quitter le pays est annoncé pour les Etats-Unis. Pierre Roger Sandjo Lambo, plus connu sous le nom d’artiste de Lapiro de Mbanga, cette petite ville du département du Moungo dans la région du Littoral n’est plus au Cameroun. Le 2 septembre dernier, « Ndinga man » a pris un vol à l’aéroport international de Douala à destination « des Etats-Unis », selon nos confrères du quotidien Le Messager.

L’auteur de « Démissionnez » a donc décidé de prendre la route de l’exil, après avoir passé trois ans en prison, dans le cadre des émeutes de février 2008 au Cameroun, pour « « d’incitation à la révolte ». Le pouvoir de Yaoundé l’a accusé d’avoir instrumentalisé quelques jeunes de la ville.

Mais, entre Douala et la ville de Chicago dans l’Illinois où il doit déposer ses valises, le père de « Mimba wi » a fait escale à N’Djamena au Tchad voisin. En effet, selon un correspondant de la radio France internationale (Rfi), précisément l’un des correspondants de l’émission « couleur tropicale » qu’anime Claudy Siar indiquait lundi soir que le chanteur camerounais, qui avait quitté le Cameroun avec une grande partie de sa famille se trouvait au Tchad et qu’il allait se produire ce week-end dans l’un des coins chauds de la ville. Le concerné, dont le téléphone continue de sonner, est resté injoignable, quand on sait que les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun ont un spectre qui couvre la capitale tchadienne.

Les derniers déboires de « Ndinga man » remontent au 27 mai dernier. Ce dimanche-là, l'émission de divertissement dominicale de Canal 2 International dénommée «Jambo» et co-animée par Tchop Tchop et Cletus a été interrompue, rapportait notre confrère d’Aurore Plus. Au moment de l'interruption de l'émission, les présentateurs recevaient un invité tout spécial : «Lapiro de Mbanga» alias «Ngatta man», désormais réputé pour être un anticonformiste du régime au pouvoir avec ses chansons engagées mieux «provocateurs» comme le considèrent les apparatchiks du sérail.

Depuis son retour d’exil au Nigéria et au Gabon en 1985, rappelle Rfi, Lapiro avait joué le trouble-fête face au régime mené depuis 1982 par Paul Biya. Puisant ses inspirations dans les bidonvilles où vivent les laissés-pour-compte du Cameroun, le chanteur de 54 ans est devenu le porte-parole de la jeunesse de son pays, en particulier des « ndos », ces personnes désœuvrées qui jonchent les stations de trains et de bus des métropoles camerounaises. Ses chansons sont portées par son jeu de guitare inspiré qui lui donna le surnom de Ndinga man, "l’homme guitare".

© Mutations : Justin Blaise Akono


12/09/2012
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