Evasion présumée d'Abah Abah: Des gardiens de prison en colère. Ils dénoncent l'incarcération de leurs collègues

YAOUNDE - 18 MAI 2012
© Claude Tadjon | Le Jour

Ils dénoncent l’incarcération de leurs collègues accusés de complicité d’évasion.

Pour des raisons tenant de l’obligation de réserve, des gardiens de prison ont écrit au Jour sous le sceau de l’anonymat, à propos de l’incarcération de leurs collègues depuis mardi dernier, pour complicité de l’évasion imputée à Polycarpe Abah Abah, l’ex-ministre de l’Economie et des Finances, écroué depuis avril 2008 à la prison centrale de Yaoundé. Les auteurs de la lettre manuscrite demandent la libération des quatre gardiens de prison, dénoncent « une manipulation » et demandent au chef de l’Etat d’exiger « la lumière » sur les péripéties de cette escorte, qui s’est désormais muée en véritable affaire d’Etat.


Etonnement

Ils ajoutent que la police et la gendarmerie n’ont pas été formées pour l’escorte des prisonniers, prérogative de l’administration pénitentiaire qui, insistent-ils, n’est « pas là pour la répression des détenus » et encore moins pour « faire de la politique ». Les auteurs de la correspondance parvenue mercredi dernier à notre rédaction sont perplexes et s’interrogent : « Comment peut-on parler de tentative d’évasion lorsque le détenu Abah Abah est escorté par des gardiens de prison, dans le car de l’administration pénitentiaire ? A-t-on trouvé les gardiens sans tenues, sur la route de Douala, dans une voiture personnelle ? »

Ils se gardent cependant d’absoudre complètement leurs collègues. Il faut, selon les auteurs de la correspondance, se référer au statut des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire qui, d’après eux, parle de violation des consignes générales ou particulières, ou encore de complicité de détournement de détenu de leur lieu d’escorte. Des « fautes professionnelles », qualifient-ils, pour lesquelles le statut a prévu des sanctions appropriées. De leur point de vue, l’acte posé par leurs collègues ne renvoie pas à une infraction pénale pour qu’ils soient poursuivis en justice.


Image

Ils déplorent cette affaire qui « salit l’image de l’administration pénitentiaire ». Le délégué régional de l’Administration pénitentiaire pour le Centre, interrogé par des confrères lundi dernier, a, pour sa part, estimé que les quatre gardiens de prison avaient détourné l’itinéraire de l’escorte et, de ce fait, avaient commis une « faute lourde ». Pour l’instant, les quatre fonctionnaires de l’administration pénitentiaire mis en cause sont incarcérés à la prison centrale de Yaoundé tandis que leur affaire est en jugement des flagrants délits, au tribunal de Première instance d’Ekounou.


21/05/2012
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