Etoudi: Relations ambigües entre Paul Biya et Nicolas Sarkozy

DOUALA - 01 FEV. 2012
© La Nouvelle Expression

Selon nos informations, Paul Biya et Nicolas Sarkozy ne s’apprécient que peu l’un et l’autre, au point qu’on a le sentiment que tout les différencie non seulement du point de vue de la perception de l’exercice du pouvoir, mais également, pour ce qui est des valeurs morales et du respect de la dignité humaine.

Au-delà des convenances diplomatiques qui amènent souvent des dirigeants à afficher leur «complicité», notamment devant les projecteurs des caméras, et indépendamment des intérêts qui déterminent véritablement les relations entre Etats, dont par conséquent de leurs gouvernants, il y a lieu de constater que ce n’est vraiment pas la grande complicité entre le président camerounais et son homologue français.

Selon nos informations, Paul Biya et Nicolas Sarkozy ne s’apprécient que peu l’un et l’autre, au point qu’on a le sentiment que tout les différencie non seulement du point de vue de la perception de l’exercice du pouvoir, mais également, pour ce qui est des valeurs morales et du respect de la dignité humaine. Aussi, après avoir soigneusement ignoré le Cameroun au terme de son quinquennat finissant en invoquant plus d’une fois des « raisons de calendrier », le président français qui « respecte difficilement sa parole », dixit une source diplomatique serait en passe de « renvoyer à une date ultérieure » la rencontre qu’il devrait avoir prochainement avec le président camerounais. Visiblement, même les bons offices du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé n’auraient pas véritablement permis aux deux dirigeants de se rapprocher. Est-ce pour cela qu’on dit que Paul Biya n’aurait pas du tout apprécié par exemple « l’immixtion » de la France dans la politique intérieure des pays africains, en l’occurrence, l’éviction du pouvoir de l’ancien président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo et surtout l’assassinat du Guide de la révolution de la Jamahiriya libyenne Mouammar Kadhafi, tué comme on le sait par une coalition de troupes occidentales, avec à leur tête, les armées françaises et américaines. Du coup, on comprend la réserve avec laquelle Paul Biya scrute l’actualité politique française, à quelque deux mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle où des sondages accréditent le candidat du parti socialiste François Hollande en tête des intentions de vote, y compris en cas d’un second tour l’opposant à l’actuel locataire de l’Elysée. Aux dernières nouvelles, la présence de l’ambassadeur Bruno Gain en début de semaine au Palais de l’Unité consistait à remettre un pli fermé que le successeur de Jacques René Chirac a fait parvenir au « successeur constitutionnel » d’Ahmadou Ahidjo, et dont la teneur n’a pas été révélée.




02/02/2012
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