Etats généraux de la communication: Le Mincom attendu sur le front de l’assainissement du secteur médiatique

DOUALA - 24 OCT. 2012
© Florette MANEDONG | Le Messager

C’est au cours d’un point de presse donné lundi 22 octobre 2012 au ministère de la Communication que Issa Tchiroma Bakari a annoncé la tenue des états généraux de la communication en décembre 2012. Il est question de rappeler dans quel contexte va se tenir cette deuxième édition.

« Les états généraux de la communication dont je vous annonce ici de façon solennelle la tenue auront donc lieu. Ils se tiendront les 05, 06 et 07 décembre 2012 au palais des Congrès de Yaoundé. Il s’agira alors à cette occasion tant attendue, de jeter un regard rétrospectif sur les 20 dernières années de la gestion de ce secteur ». Extrait des propos liminaires du ministre Issa Tchiroma Bakari de la Communication, lundi 22 octobre 2012 au Mincom. C’est pratiquement toute la presse publique et privée qui s’y est rendue, pour accueillir la nouvelle de l’organisation de cet évènement en effet très attendu. Si à l’occasion de son point de presse, le Mincom a précisé qu’il s’agira de poser un diagnostic participatif du secteur de la communication dans sa globalité, à la lumière de l’évolution observée depuis 1994, date de la tenue des derniers états généraux entre autres, il faut également rappeler que la tenue des prochains états généraux se fait dans un contexte plus qu’insupportable à nos jours, dans le domaine de la presse au Cameroun.

Les états généraux de 1994 se sont tenus pour libéraliser le secteur de la communication au Cameroun. L’abolition de la censure médiatique, le pluralisme observé au niveau de la presse écrite, l’audiovisuel n’étant encore que théoriquement libéral, car des structures audiovisuelles n’existant pas encore et n’étant pas encore opérationnelles en nombres importants. Cette première édition des états généraux a ainsi favorisé en 1996, le toilettage des textes de la loi de 90, sur la liberté de la communication sociale et la naissance d’un nouveau code de déontologie. Plus tard en 2000 (le 03 avril 2000), c’est le secteur de l’audiovisuel qui est définitivement libéralisé à travers la mise en application du principe de la liberté de communication audiovisuelle édicté par la loi de 90 avec l’avènement de multiples chaînes de radio et télé en dehors de chaînes nationales. Depuis lors, c’est pratiquement une explosion dans le secteur médiatique camerounais, avec des parutions qui naissent tous les jours, de même qu’autres radios et télé.

Si au départ, cette mesure a été vue d’un bon œil et a même été encouragée, il est à présent question d’assainir le secteur médiatique au Cameroun. Et c’est précisément sur ce front qu’est attendu le Mincom, après l’annonce de la tenue des états généraux de la communication. Car le monde médiatique s’est trouvé corrompu, investi à cet effet par des personnalités de tous bords, venus se faire une fortune par le biais du journalisme. Tous s’y jettent et s’y mêlent, sans formation, ni qualification. Chacun veut créer et être responsable, mais à la fin, ils s’érigent en véritables franc-tireurs et bâtissent des journaux saisonniers. Les états généraux de la presse 2012 tombent donc à point nommé, mais pas pour« poser des bases et restructurer la libéralisation du secteur » comme l’on a voulu nous le faire croire. Il est question, prioritairement, d’assainir ce domaine, pour, comme le veut le thème de cette 2ème édition, faire de «la communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et de la solidarité nationales, pour un Cameroun émergent à l’horizon 2035».




24/10/2012
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