Etats Généraux de la Communication: La réunion des ratés et de la corruption

YAOUNDE - 07 DEC. 2012
© Lucien EMBOM | Cameroon-Info.Net

La cacophonie observée autour des Etats Généraux de la Communication est venue confirmer tout le mal que les Camerounais pensaient de cet événement.

Bien avant cette réunion qui en principe devait fédérer tous les acteurs du secteur de la communication, des voix se sont élevées parmi les membres du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) pour dénoncer les dysfonctionnements dans l’organisation. Ces critiques ont un froid sur les relations entre les syndicalistes et les cadres du Ministère de la Communication (MINCOM). La veille de ce qui devait être la grand-messe, deux rencontres entre les leaders du SNJC et le ministre Issa Tchiroma Bakary n’ont pas pu remettre les pendules à l’heure. Dès lors des langues se sont déployer pour diaboliser les responsables syndicaux en les traitant d’égarés. Le conseiller technique numéro un du MINCOM, s’est mis dans tous ses états pour imposer sa loi au milieu des revendications des professionnels des médias.


Corruption à ciel ouvert

Félix Zogo dans un enregistrement diffusé sur les ondes de RADIO CHEIKH ANTA DIOP, a versé toute sa bile sur les adhérents du SNJC arguant ces derniers voulaient résoudre leur équation personnelle. D’autres voix l’ont suivi en disant que des personnes étaient en quête de positionnement. Mais grande a été notre surprise quand à l’approche des travaux, un communiqué officiel logeait le président du SNJC dans la commission scientifique des états généraux de la communication. Pour éviter l’amalgame, Félix Cyriaque Ebolé Bola a mis les points sur les i en soutenant qu’il avait été introduit dans la commission sans son assentiment. Cette allégation n’a pas fait l’unanimité parmi le grand public. Par cette manœuvre, les cadres du Ministère de la Communication voulaient faire valoir ce que les rumeurs ont annoncé à savoir le positionnement. Une opération de distribution d’espèces sonnantes et trébuchantes aux participants s’est opérée au MINCOM le mardi 04 décembre dernier.

La formule était trouvée. Tout invité aux états généraux en retirant son carton d’invitation percevait une somme d’argent évaluée à moins 160000 francs cfa. C’est ce que certaines sources nous font croire au terme d’une descente effectuée sur le terrain. Le numéro a bien fonctionné, mais lorsque le leader syndicaliste Ebolé Bola est arrivé, on lui aurait tendu une enveloppe de 400000 pour acheter sa conscience. Fidèle à sa vision, ce dernier a refusé d’empocher les sous proposés et quand même happé son carton d’invitation. Pris de panique les agents du Ministère ont rompu avec la pratique devant les autres membres du SNJC. Pour faire salle comble des individus n’ayant aucun rapport avec les Etats Généraux, ont été payés pour faire le déplacement du Palais des Congrès de Yaoundé. Après la manifestation des journalistes à l’issue de la cérémonie d’ouverture des Etats Généraux, des indiscrétions font état de ce que le ministre Issa aurait envoyé ses proches dans les rédactions. La sortie de ces serviteurs de la mascarade visait à empêcher la diffusion des images de la manifestation, et surtout la publication des articles de presse dans certains journaux. Une source ayant requis l’anonymat explique que beaucoup d’argent a circulé autour de cette démarche.


Ratés

Les Etats Généraux de la Communication pour ceux qui sont animés de bonne foi, ne sont rien d’autre qu’un gisement de ratés. Tout s’est passé comme si rien n’avait été prévu par les organisateurs. Les participants aux assises se sont retrouvés sans badge et sans enregistrement. Les médias accrédités n’ont pas reçu de dossiers de presse. Pire encore le centre de presse n’a pas été aménagé comme cela était prévu. Sur un échantillon de plus de 500 invités, dans la salle polyvalente du Palais des Congrès on n’en retrouvait pas près de la moitié. Les travaux ont eu du mal à démarrer parce que la documentation était inexistante.

Retenons que pour la petite histoire, les ateliers ont ouvert à 17 heures 30 minutes mercredi passé. Des intervenants comme l’a reconnu un cadre du MINCOM, manquaient de maîtrise du sujet. Des témoins affirment qu’à chaque fois que les défaillances apparaissaient, des gens dégoûtés prenaient la porte sans tergiverser. On raconte que Francis Wété a passé des minutes et des minutes à prêcher devant un public maigre. Les participants vivant sur le sol camerounais n’ont pas bénéficié d’un traitement de choix. Ceux-ci étaient obligés de se débrouiller pour se loger, tandis que les experts venus de l’étranger nageaient dans un confort insolant. On peut retenir que les Etats Généraux de la Communication, au lieu de panser les plaies ont plutôt envenimé les querelles.



08/12/2012
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