Etats généraux de la Communication: De l'applicabilité des recommandations

Yaounde, 10 Décembre 2012
© Bertille Missi Bikoun | L'Actu

Le Premier ministre devrait rendre public un texte consacrant la création d'un comité de suivi des résolutions de la rencontre de Yaoundé.

Les prochains jours seront décisifs pour le secteur de la Communication au Cameroun. En effet, si l'on s'en tient à des indiscrétions glanées à bonnes sources, le Premier ministre devrait rendre public, cette semaine, un texte consacrant la mise sur pied du Comité de suivi des résolutions et recommandations des états généraux de la Communication (EGC) tenus du 5 au 7 décembre dernier à Yaoundé. Puis, surviendra la nomination des membres dudit comité parmi lesquels des cadres de plusieurs départements ministériels dont ceux de la justice et des Finances entre autres. Il sera question pour ce comité d'évaluer l'applicabilité des recommandations des deuxièmes états généraux de la Communication organisés au Cameroun 18 ans après les premiers.

On se souvient qu'a l'ouverture des ces assises, le vice-Premier ministre, ministre chargé des Relations avec les assemblées, Amadou Ali, avait rassuré les participants sur l'exploitation de leurs recommandations par le gouvernement. Il indiquait alors que le Premier ministre «a prescrit au ministre de la Communication, la création d'un Comité de suivi pour la mise en œuvre des recommandations et résolutions de cette deuxième édition des états généraux de la Communication au Cameroun» centrés sur le thème: «La Communication, instrument de consolidation de la paix, de l'unité et de la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent d l'horizon 2035».

La préparation chaotique et le démarrage folklorique des EGC avaient laissé planer un air de suspicion sur l'issue de cette rencontre. Une rencontre qu'Issa Tchiroma voulait voir rentrer dans l'Histoire du Cameroun à travers notamment, «des résolutions et des recommandations à la fois innovantes, inventives, et même révolutionnaires». Si on peut dire qu'il a été (bien) servi, il reste la sempiternelle interrogation du suivi desdites résolutions et recommandations qui, mises en application, devraient véritablement changer la physionomie du paysage de la communication sociale au Cameroun, à la croisée des chemins. Et dont les moindres maux ne sont pas l'imposture, l'insuffisance des financements, le manque de professionnalisme, la généralisation de l'illégalité,


Objectifs globalement atteints

Le programme n°3, portant sur «Clarification et sécurisation du statut du professionnel de la communication», a d'ailleurs suscité beaucoup d'intérêt et charrié bien des passions tant au sein des membres dudit atelier supervisé par Magloire Ondoua, que parmi les membres du comité scientifique présidé par Jacques Fame Ndongo, ministre de l'Enseignement supérieur.

Dans le souci de verrouiller l'entrer dans la profession infestée, dit-on, par de nombreux imposteurs, ses représentants, universitaires, experts et invités spéciaux ne sont pas toujours parvenus à accorder leurs violons mais, le consensus a prévalu. Au bout de 7h d'un exercice de réflexion intense et aux propositions parfois audacieuses des membres du comité scientifique (qui a d'ailleurs décalé à 23h, au lieu de 16, la cérémonie de clôture des EGC).

C'est ainsi qu'il a été proposé que l'accès à la profession soit réservé à des gens qui justifient d'une formation initiale d'au moins Bac+ 3 pour prétendre à la qualité de journaliste. Et ceux qui sont dans la profession et qui ne remplissent pas ces conditions? Le comité de suivi qui sera mis en place par le gouvernement devra plancher sur cette interrogation et bien d'autres. Les données étaient claires: au-delà de poser un diagnostic global sur le secteur de la communication sociale au Cameroun, les EGC avaient pour objectifs de trouver des solutions efficaces et pertinentes en vue de la viabilisation financière et économique des entreprises de communication au Cameroun.

Ils devaient aussi définir une vision stratégique, à moyen et long termes, pour faire du secteur de la communication sociale un levier déterminant dans le processus de consolidation de la démocratie au Cameroun et pour le renforcement des valeurs de paix, d'unité et de solidarité nationales; restructurer la libéralisation du secteur de la communication et le pluralisme qui la caractérise, dans une orientation impérative de qualité et de performance économique et sociale; poser les bases d'un consensus sur une approche de responsabilité et de citoyenneté de tous les acteurs de la communication, et, notamment, des médias nationaux, à l'effet de parvenir à concilier leur indépendance au plan éditorial et le devoir de contribution à une image positive du Cameroun.

Ces objectifs ont été globalement atteints dans l'ensemble. Reste plus qu'aux pouvoirs publics à jouer franc-jeu en allant au-delà des déclarations et autres annonces à forte coloration politique. Car, même si les pouvoirs publics ont jusqu'ici affiché une volonté manifeste à ne pas voir en la presse un contre pouvoir, Il n'en demeure pas moins qu'une presse forte, crédible et indépendante fait partie des gages de démocratie d'un pays.




11/12/2012
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