Escroquerie et abus de confiance: Le Dr Essomba arrache villa, bijoux et véhicule chez une veuve.

DOUALA - 04 Septembre 2012
© Jean François Le Dur (Paroles) | Correspondance

Les actes de naissance des orphelins également détournés. Les enfants de nationalité française sont dans le désarroi.

Nous le relevions déjà dans la dernière édition de notre journal; la scabreuse affaire dans laquelle se trouve impliqué le Dr Noel Essomba, Coordonnateur du groupe technique régional de lutte contre le SIDA. L'intéressé est poursuivi devant le tribunal, avec plusieurs autres délinquants présumés, pour «escroquerie, abus de confiance, pratique de sorcellerie et complicité». En effet, l'affaire actuellement en information judiciaire, est visée dans une plainte de dame Etonde Dipoko Alice, datée du 30 mai 2012, adressée au procureur de la république près le tribunal de première instance de Douala Bonanjo. Les coaccusés du Dr Essomba sont entre autres: Souleymanou, Bagniaka Ibrahim, Amang et Aminata. Tous ont été placés sous mandat de dépôt et séjournent depuis quelques temps à la prison centrale de New-Bell. Seul, le Dr Essomba reste curieusement en liberté.

Selon les informations proches du dossier, l'affaire remonte au 23 août 2009, date à laquelle dame Etonde Dipoko Alice perd son mari de nationalité française. Suite à ce décès, la veuve est encore dans l'émoi lorsqu'elle se voit approchée par un certain Souleymanou, voisin de ses parents au quartier New Bell à Douala. Ce dernier propose donc à la veuve durement éprouvée, des séances de prière pour chasser le chagrin. Ne se doutant de rien, la dame accepte l'offre et est conduite dans un premier temps à la mosquée centrale de Douala, puis dans d'autres lieux de prière. Entre temps, sieur Souleymanou lui présente un certain Ibrahim qui doit renforcer la prière et celui-ci demande à la dame d'acheter du sel et du parfum qu'elle devait asperger dans sa villa située au quartier Ndogpassi Zone de recasement, afin de chasser les mauvais esprits et les démons de son défunt mari. Quelques mois plus tard, dame Dipoko reçoit un appel à 6 heures du matin, d’une voix brouillée, lui demandant d'aller voir Ibrahim pour un encadrement spirituel, et que tel est un message divin dont le non respect conduirait à la fatalité. Prise de panique, la veuve cède à cet appel "mystérieux" et se rend immédiatement chez Ibrahim, qui dit avoir reçu le même appel. Dès lors, Ibrahim demande à la veuve de trouver de l'argent pour se faire soigner. Malgré les sommes d'argent déboursées pour sieur Ibrahim, dame Dipoko demeure très malade et son esprit toujours hanté par les mauvais sorts. Dépourvue de ressource, la dame sera convaincue par Ibrahim de vendre tous ses bijoux en or, son véhicule de marque Toyota Corolla, ainsi que d'autres objets de valeurs, pour se faire soigner. Malgré tout cela, la santé de la dame ne connait pas de suite favorable. C'est alors que son bourreau lui fait la proposition d'hypothéquer sa villa pour un prêt.

C'est dans ces conditions que le Dr Essomba entre en scène. On apprend donc que véhicule, bijoux et autres objets de valeurs vendus par la dame ont été récupérés par Dr Essomba. Réputé très proche de sieur Ibrahim, il est ainsi sollicité pour verser la rondelette somme de 15 millions FCFA à la veuve, contre sa villa mise en hypothèque. Mais l'argent ne touche pas les mains de l'intéressée et c'est Ibrahim qui se charge de décharger pour soigner la femme. Entre temps, on apprendra simplement que ladite maison aurait été vendue à un certain Kuiche pour une somme de 40 millions FCFA. Mais au fond, il se dit que tout s'est passé depuis le début de l'histoire avec la complicité du Dr Essomba. Malgré le rôle actif du coordonnateur du groupe technique régional de lutte contre le SIDA dans cette affaire, il reste en liberté en dépit des charges qui pèsent contre lui. Dans la mêlée, tous les documents de la jeune veuve ont été soustraits par la bande entretenue par Dr Essomba.


Les actes de naissance des enfants portés disparus.

Dans ces entre faits, les actes de naissance des deux orphelins, de nationalité française, seraient actuellement entre les mains du Dr Essomba qui en userait dans le cadre d'un réseau d'immigration clandestine. En attendant l'intervention des autorités françaises pour le cas de ces enfants mineurs, dont les biens ont été dilapidés par un réseau bien connu, nombreux sont ceux qui se posent la question sur les soutiens du Dr Essomba. Présenté comme chef de ce réseau d'escrocs, on le dit proche de l'ancien gouverneur du Sud-ouest Eyeya Zanga. Egalement, il aurait usé de sa qualité de militant du Rdpc pour échapper à la justice. Sont également considérés comme ses mentors, le tout puissant homme d'affaires James Ononbiono. D'ores et déjà, Essomba aurait affirmé: «je préfère mettre 20 millions en jeu pour faire libérer mes gars, plutôt que d'accorder le moindre franc à cette femme. Elle doit savoir que les gens se dépassent ici dehors». Mais la justice camerounaise laissera-t-elle l'arbitraire prendre le pas sur la justice? Le sort de la requête de mise en liberté provisoire formulée par Essomba et Cie, prévu pour ce mercredi 05 septembre, donnera les 1er éléments à cette interrogation.



09/09/2012
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