Enseignements secondaires - Cours de remise à niveau: Quand des enseignants deviennent des commerçants!

DOUALA - 27 Mars 2012
© Linda Mbiapa | Aurore Plus

Quelques heures avant le départ en congés vendredi le 23 mars 2012, des professeurs des lycées et collèges de la capitale économique ont usé de toutes les formes de pression pour obliger les élèves à participer aux cours de remise à niveau moyennant la somme de 5000 FCFA chacun.

A en croire de nombreux enfants interrogés, les cours de remise à niveau tant recommandés et exigés par le corps enseignant des établissements secondaires n'ont plus la même teneur que par le passé. «Très souvent, nous constatons que les professeurs désertent les salles pour ensuite nous extorquer de l'argent afin de prendre part au cours de remise à niveau qui se déroulent pendant les congés de fin de 1er et 2e trimestres. C'est une mauvaise politique car loin de nous aider, elle participe à notre échec», déclarent à l'unanimité des élèves rencontrés dans divers lycées de la métropole économique. On apprend ainsi qu'ils sont nombreux ces enseignants contractualisés ou non qui dispensent des cours dans plusieurs établissements tant du public que du privé, à la fois. Ne respectant pas ainsi le programme des cours qui est le leur dans leurs établissements de permanence. Ce dans le but de se remplir les poches. Laissant les apprenants dans un désarroi total. «Pour se rattraper, ils attendent les congés comme c'est le cas en ce moment, pour nous demander de l'argent sous le fallacieux prétexte que les cours de remise à niveau sont en notre faveur, alors qu'ils ont été absents des classes tout le long des trimestres. Peut-on en deux semaines de congés, dispenser des leçons qui devraient en principe être vues pendant 3 mois?», s'interroge Wilfied Assem, élève en classe de terminale.

Des avis que partagent des parents. Ces derniers estiment que l'éducation et la réussite des enfants ne sont plus les choses les mieux recherchées. «Sinon comment comprendre que les éducateurs font la prostitution des établissements. Ils se retrouvent en train d'enseigner dans plusieurs écoles à la fois sans respecter le programme établi dans l'institut où ils sont censés être permanents? Au Cameroun, chacun fait ce qu'il veut, comme il veut et s'en fout des conséquences que ses actes pourraient entraîner», gronde Blandine Yimgang, secrétaire dans une entreprise de communication. Cette jeune dame avoue avoir déboursé la somme de 10 000 F Cfa pour les cours de remise à niveau de ses enfants en classe de 3è et Terminale au lycée bilingue de Nylon de Brazzaville. «Je pense que ces cours de remise à niveau devraient être facultatifs et non obligatoires comme cela semble être le cas», ajoute notre interlocutrice. Pour les parents qui reconnaissent que l'enseignant vit de façon misérable au Cameroun, cette seule raison ne justifie pour autant pas le fait que celui-ci dépouille géniteurs et génitrices via des frais de plusieurs natures et généralement infondés. «Jadis, nos parents recevaient une éducation de qualité et solide mais aujourd'hui, l'argent ayant pris le dessus sur les valeurs morales, on se demande si cela vaut encore la peine d'envoyer nos rejetons à l'école», crie Chanceline, assistante de direction qui ne s'étonne pas des mauvais résultats scolaires enregistrés chaque année après les examens officiels.




28/03/2012
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