Enoh Meyomesse: "Je réclame mon passeport"

YAOUNDE - 03 FEV. 2011
© Flore Edimo | Le Jour

Empêché de quitter le Cameroun dimanche dernier, l’écrivain raconte l’incident.
Pouvez-vous brièvement nous relater ce qui s’est passé dimanche dernier à l’aéroport de Douala ?

Bien sur. Je partais pour Abidjan, pour effectuer la promotion de mon livre « Laurent Gbagbo : continuateur de Patrice Lumumba ».

Voilà qu’au moment de l’embarquement, un policier, après m’avoir laissé passer, s’est ravisé et m’a demandé si j’étais bien Enoh Meyomesse ? Je lui ai répondu, après hésitation, que c’était bien moi. Car, Enoh Meyomesse est mon nom de plume. Il m’a alors signifié mon interdiction de sortie du territoire conformément à une décision prise par Emmanuel Edou, Dgsn, le 21 juillet 2010. Malgré mes protestations sur le caractère arbitraire et stupide de la décision et du comportement de ce policier, un nommé Nga Ondoua, rien à faire. Je me suis même permis de lui dire que procéder à mon arrestation, à Yaoundé, est une question de 30 minutes, tellement plein de gens, y compris des policiers et des gendarmes, savent où je vis, où je passe, et me reconnaissent dans la rue. Seule concession : « il faut attendre le commissaire lui-même ». Où est-il ? Il va arriver.


Et alors ?

Alors le bonhomme a confisqué, et mon passeport, et ma carte d’identité, et mon billet d’avion. Pas moyen de les reprendre de ses mains. J’ai alors demandé à une hôtesse d’Air Ivoire de retirer mes bagages de l’avion. Ce qui a été fait. Puis je me suis mis à attendre le commissaire. Je l’ai fait de 12 h 15 mn, environ, heure à laquelle il m’a été interdit d’embarquer dans l’avion, à 18 h 30. Le Monsieur n’était toujours pas là.


Et qu’avez-vous fait ?

Las d’attendre, j’ai pris mes bagages et je m’en suis allé passer la nuit dans un hôtel de la ville. Le lendemain matin, je suis retourné à l’aéroport vers 9 heures. Il m’a alors été dit que le commissaire était arrivé au-delà de 19 h, et était resté jusqu’à 3 h du matin. Et qu’il ne sera de nouveau là que le soir aux environs de 18 heures. Cela signifiait pour moi que j’allais de nouveau passer une journée entière à tourner en rond dans le hall de l’aérogare tel un lion en cage. J’ai demandé si je pouvais récupérer mes papiers d’identité. Réponse : « nous ne sommes pas au courant de ceux-ci, vous les avez remis à qui ? Il vous a signé une décharge ? ». Traduction, mon passeport et autres documents sont sur le point de se perdre.


Quelle a été alors votre réaction ?

Outré par cette désinvolture, je suis sorti de l’aéroport et ai emprunté le bus pour Yaoundé. Hier, mardi 1er février, j’ai adressé une requête au Dgsn pour me plaindre de tant de désinvolture et d’arbitraire de la part de ses services. J’attends sa réaction…




09/03/2011
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