Enoh Meyomesse, après le rejet de sa candidature par Elecam: "Le combat continue, la lutte politique est traditionnellement longue"

YAOUNDE - 12 SEPT. 2011
© Georges Ngakap | La Météo

"...le régime a éliminé toutes les candidatures qui, à l'instar de la mienne, allaient lui faire perdre de précieuses voix. Voilà pourquoi Louis Tobie Mbida a été écarté, à cause de la menace qu'il représente dans la Lékié, Ekane Anicet, à cause surtout des voix Sawa qu'il allait soustraire au Rdpc à Douala, Kodock Augustin, même chose à cause des voix qu'il allait soustraire à Paul Biya tant dans le Nyong et Kellé que dans la Sanaga Maritime..."


Enoh Meyomesse
Photo: © La Jour


Election presidentielle: "Le combat continue, la lutte politique est traditionnellement longue"

Après le rejet de sa candidature par Elecam vendredi dernier, Enoh Meyomesse réagit.

Votre réaction à la suite du rejet de votre candidature ?

Cette décision ne m'a nullement surpris, tout simplement parce que, d'une part Elecam est un organisme à la solde du régime, et d'autre part, le régime ne tolérera jamais un opposant originaire de la province du Sud, et, qui plus est, Bulu comme Biya. Jamais ! A l'évidence ma candidature allait coûter à Paul Biya, 75 à 80 % des voix de la Vallée du Ntem, au moins 60 à 70% des voix de la Mvila, et au moins 80 à 90% des voix de l'arrondissement de Zoétélé dans le Ndja et Lobo. A Sangmélima ville, j'allais lui ravir également au minimum 40% des voix. De ça, il ne voulait pas.

Enfin, et d'une manière générale, le régime a éliminé toutes les candidatures qui, à l'instar de la mienne, allaient lui faire perdre de précieuses voix. Voilà pourquoi Louis Tobie Mbida a été écarté, à cause de la menace qu'il représente dans la Lékié, Ekane Anicet, à cause surtout des voix Sawa qu'il allait soustraire au Rdpc à Douala, Kodock Augustin, même chose à cause des voix qu'il allait soustraire à Paul Biya tant dans le Nyong et Kellé que dans la Sanaga Maritime.


Vous n'introduisez pas un recours auprès de la cour suprême ?

Inutile. Perte de temps. La Cour suprême ne désavouera pas Elecam, et derrière elle, Paul Biya.


Quel avenir politique à présent ?

Le combat continue. La lutte politique est traditionnellement longue. Abdoulaye Wade a lutté pendant 26 ans, 1974-2000, pour accéder au pouvoir. François Mitterrand, 23 ans. Nelson Mandela, 27 ans. Jomo Kenyatta, 10 ans de prison. Habib Bourguiba, 10 ans de prison. Robert Mugabe, 10 ans de prison.

Ce sont les Camerounais qui ont plutôt une vision utopique de la conquête du pouvoir, parce que, ni Ahmadou Ahidjo, ni Paul Biya, personne n'a connu la prison, l'exil, la persécution, avant d'arriver au pouvoir. Ainsi, ils croient que c'est ça la norme…



13/09/2011
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